Modjo “Modjo” [2001]

Dans la série des “un album un seul et c’est bien dommage” voici Modjo.

French Touch

Ce groupe éphémère aura eu le temps de produire en effet en tout et pour tout qu’une seule galette sortie en 2001. Il n’empêche. Cela serait dommage de passer à côté de cette pépite.

Modjo est un duo de musique électronique français composé de Romain Tranchart et Yann Destagnol. Les deux compères se sont rencontrés à la fin des années 90 dans une école de musique pour y étudier le jazz.

Alors certes le son de l’album est très éloigné de ce style musical. Néanmoins c’est à cette époque qu’ils mirent leurs talents respectifs en commun pour produire une série de titres qui peu à peu constitueront la matière pour produire un album entier par la suite. Nous sommes alors dans les années de gloire de la French Touch, courant musical de musique électronique qui vit éclore des artistes et groupes talentueux comme Daft Punk, Air, Cassius…

“Lady”

Premier morceau issu de leur collaboration le titre “Lady” qui sort en single en 2000 devient très vite un des tubes de l’année en France. Par ailleurs il réalisera de bons scores dans les charts à l’international, obtenant notamment plusieurs disques d’or dans certains pays.

Basé sur un sample d’un morceau du groupe funk Chic intitulé “Soup For One“, “Lady” est devenu très vite un classique indémodable de house music. Et c’est une de ces perles de la grande époque de la French Touch.

Puis un album

Dans la foulée de ce premier succès viendront ensuite deux autres bons singles : “Chillin’” et ses sonorités discoides et “What I Mean“, plus axé pop. Tous ces titres sont sortis sur une période d’un an et il était assez logique de les retrouver sur un album entier qui lui sortira fin 2001 sous le sobre nom de Modjo.

Parmi les autres merveilles de ce disque on trouve également le génial “Rollercoaster” qui inclut un sample de “Give Me Love” de Cerrone. A peu près à cette même époque le répertoire du principal intéressé avait été mixé par Bob Sinclar qui avait regroupé sous la forme d’un best of titres anciens et nouvelles versions réactualisées. Dont celle de Modjo.

Cerrone avait alors dit que ça ne lui aurait pas déplu que son catalogue entier soit remixé aussi bien que le travail du groupe fait sur “Rollercoaster“. C’est flatteur. Surtout venant de cette pointure disco qui fut également une influence majeure de pas mal de représentants de la French Touch.

Belle palette

Les dansants “Music Takes You Back” et “On Fire” sont d’excellents morceaux dancefloor bourrés de petits effets funky. Presque soul, “Savior Eyes” conclut le tout de façon plus apaisante et démontre par la même occasion toute l’étendue de la palette musicale de ses concepteurs. Bonus : le titre de fin de disque n’est ni plus ni moins qu’une version acoustique de “Lady“, pas transcendante il est vrai mais ce titre très jazzy s’apprécie plus que cordialement.

Quelques temps après les deux membres du groupe se sépareront (en 2002). Et du coup ce super album n’aura jamais de suite. Ce qui nous ramène à ce que je narrais en début d’article : il aurait été fort sympathique de continuer un peu plus longtemps l’expérience. Surtout après l’écoute de ce seul disque…

Cela me fait penser qu’à l’heure où j’écris ces lignes il existe d’autres groupes de ce calibre qui n’ont été pas plus loin qu’un ou deux albums. C’est le cas des C2C (Tetr4 en 2013) et du Grand Popo Football Club (Shampoo Victims en 2000 et Venom In The Grass en 2008).

Bon alors c’est pour quand toutes ces hypothétiques suites qui se font désirer ? Je ne sais pas vous mais perso je reste un peu sur ma faim.

E D I T H D E N A N T E S

Tracklist :
01 Acknowledgement (3:04)
02 Chillin’ (4:52)
03 Lady (Hear Me Tonight) (5:05)
04 Too Good To Be True (1:28)
05 Peace Of Mind (3:14)
06 What I Mean (4:12)
07 Music Takes You Back (4:12)
08 No More Tears (6:15)
09 Rollercoaster (4:13)
10 On Fire (6:36)
11 Savior Eyes (5:13)
12 Lady (Hear Me Tonight) (Acoustic Version) (3:13)

Infos sur le groupe :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Modjo

Sébastien Tellier “L’Aventura” [2014]

Comment décrire cet étrange personnage qu’est Sébastien Tellier ?

Quand j’ai commencé à écrire cet article sur un de ses albums (qui a mon sens est son meilleur), je me suis alors dit qu’il fallait faire dans le simple. En effet l’artiste est une sorte d’électron libre comme il n’en existe très peu dans la musique francophone. Hormis Philippe Katerine je n’en vois guère d’autres de notoriété équivalente qui planent aussi haut que lui.

Un super musicien

Il ne faut pas s’arrêter à son look hirsute, mélange de baba cool à barbe et de dandy sophistiqué (je pense notamment à son personnage de vrai-faux gourou dans l’art concept de son album My God Is Blue en 2012). Le regard souvent caché par d’imposantes lunettes noires, on devine en réalité un être à la fois sensible et gentiment barré qui contraste avec une allure globale qui reste impressionnante au premier abord.

Musicien émérite, sa carrière est vraiment intéressante. Et son album L’Aventura est comme je le disais un peu plus haut un must dans sa discographie tant par sa richesse mélodique que par la qualité de son instrumentalisation dense et féconde.

Carrière pas inintéressante

Son disque L’Aventura sort donc en 2014. C’est le huitième album d’une carrière commencée en 2001. Ses réussites notables qui l’ont fait connaître du grand public tiennent dans une poignée de titres. Mais qui ont eu chacun de jolis succès : La Ritournelle en 2004 (album Politics), Pomme en 2008 (album Sexuality) et Cochon Ville en 2012 (album My God Is Blue).

Malgré une improbable participation au Concours de l’Eurovision en 2008 qui aurait pu desservir sa notoriété, il a su toujours se diversifier et surtout se bonifier album après album. My God Is Blue en 2012 avait un peu divisé la critique qui voyait là un disque un peu trop simpliste dans sa construction (personnellement je l’avais bien aimé). En revanche avec L’Aventura on est vraiment devant une magnifique production qui met tout le monde d’accord.

Longue suite musicale

L’album commence avec “Love“, un instrumental planant qui nous amène immédiatement sous une ambiance tropicale qui rejoint l’esthétique globale du disque. Tellier l’a conçu comme une sorte de paradis perdu un brin psychédélique qui se situerait quelque part en Amérique latine et plus particulièrement au Brésil. L’artiste avait été faire un tour dans ce pays pour composer et enregistrer une partie de son album. Cela se ressent particulièrement sur de nombreux titres, les plus flagrants étant “L’Amour Carnaval” et “L’Enfant Vert“.

Sous les Rayons du Soleil” est une balade solaire que l’on a envie d’écouter à l’infini. “Ma Calyspo” qui vient juste après est aussi un beau moment radieux. Passé ces premiers titres de consonnance dite accessible, on entre alors dans un univers complétement à part et dont on ne ressortira qu’à la toute fin de l’oeuvre.

En effet plus on avance dans le disque et plus on entre dans une longue suite sonore où l’on passe sans s’en rende compte d’un titre à l’autre avec une agréable sensation de pensées qui défilent générées par un esprit particulièrement vagabond. Et décidément pas commun.

Ricky l’Adolescent” est un bijou pop déjanté comme Tellier en a le secret. C’est bien barré comme il faut et on en redemande ! Et que dire de la non moins envoutante “Comment Revoir Oursinet?” longue suite délirante qui nous fait retomber en enfance pendant un quart d’heure entier…

Plusieurs passages instrumentaux traversent le disque et l’on peut alors mesurer l’incroyable densité des arrangements de synthés et de cordes. Enfin Ambiance Rio est une perle pop psyché jazz de premier choix.

Un disque à part donc. Parfait aussi bien un jour de pluie chez soi que lors d’une virée à la mer au soleil. Je vous recommande chaudement !

E D I T H  D E  N A N T E S

Tracklist:
01 Love (4:27)
02 Sous Les Rayons Du Soleil (3:32)
03 Ma Calypso (5:16)
04 L’Adulte (3:19)
05 Ricky L’Adolescent (5:04)
06 Aller Vers Le Soleil (5:28)
07 Comment Revoir Oursinet? (14:12)
08 L’Amour Carnaval (2:57)
09 Ambiance Rio (4:32)
10 L’Enfant Vert (4:36)

→ Lien Wikipédia sur Sébastien Tellier
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sébastien_Tellier

Michel Polnareff “Polnareff’s” [1971]

Michel Polnareff fait partie de ces artistes un peu hors normes dans tous les sens du terme. Et ce n’est pas cet album sorti en 1971 qui dira le contraire !

Album de la confirmation

Après être apparu en 1966 avec son génial Love Me Please Love Me et ses splendides tubes tels que “L’Amour Avec Toi“, “La Poupée qui Fait Non” et son inégalable morceau titre, Polnareff réédite le coup en 1968 avec “Le Bal des Laze” (le morceau titre là encore mais aussi “Le Roi des Fourmis“, “Âme Câline“, “Y’a qu’un Ch’veu“).

Troisième album du génial mélodiste, Polnareff arrive cette fois à faire plus qu’une simple collection de chansons. On dirait là que l’artiste a souhaité plutôt créer une sorte de paysage musical bâti sur une richesse mélodique forte, mélange de pop anglosaxonne et de musique classique. Les arrangements de cordes et de cuivres sont au top, la voix est sensuelle comme jamais, les textes toujours aussi accrocheurs et les tubes sont encore une fois au rendez-vous.

Parmi les classiques du répertoire de cet artiste alors à la pointe de son art on trouve “Né dans un ice-cream” et “Qui a tué grand’maman?” superbes compos qui prouvent que l’on peut faire du tube de radio tout en étant d’une richesse mélodique sans pareil.

Un cran au-dessus

Hormis Charles Aznavour, Serge Gainsbourg et Jacques Dutronc qui ont chacun leurs styles respectifs, il est évident que Michel Polnareff dépassait d’une coudée tous les autres grands artistes de l’époque. En effet et c’est peut être ce qui différencie notablement Polna de tous ses contemporains c’est cette extraordinaire versatilité à gérer la production entière de sa discographie, de l’écriture (en partie réalisée avec Jean-Louis Dabadie) aux enregistrements et arrangements qui embellissent le tout.

Ce genre de disque le prouve tant que tout semble d’une cohérence rare et d’une maîtrise parfaite. Quelques passages instrumentaux traversent l’album pour notre plus grand plaisir (l’intro “Voyages“, “Computer’s Dream“, “Mais Encore“) et démontrent tout le talent mélodique de Polnareff.

Touché par la grâce

Petite, Petite est une sorte de medley pastiche de quelques-uns des précédents titres de l’artiste, tour à tour chantés presque en chuchotant puis en voix haut perchée. En apparence anecdotique, ce titre se révèle d’une incroyable virtuosité tout comme le jazzy pop “Né dans un Ice-cream“. Plus épuré, “Qui a Tué Grand-Maman” n’en demeure pas moins un très beau moment gorgé d’émotion.

Hey You Woman” est un must qui à défaut d’avoir été un tube n’en est pas moins un formidable morceau de concert dont le refrain chanté en anglais par un chœur gospel est tout bonnement divin. “A Minuit, A Midi” est une balade touchée par la lumière divine dont les arrangements n’auraient pas fait tâche sur la bande originale de La Folie des Grandeurs.

Cette musique est celle du film de Gérard Oury sorti également en 1971 avec Yves Montand et Louis De Funès. Pour l’anecdote ce dernier dira lors d’une interview commune lors de la promotion du film que ce n’était “pas normal que la musique de Michel ne soit pas encore en vente au moment même où le film était en salles“. La scène est amusante car on y voit un Polnareff très timide légèrement en retrait remerciant chaleureusement un De Funès réellement enthousiaste sur le qualité de sa musique.

Composée en intégralité par Polnareff très peu de temps avant, cela se ressent sur son Polnareff’s. Ou plutôt non cela s’entend.

E D I T H  D E  N A N T E S

Tracklist :
01 Voyages (instrumental) (2:52)
02 Né dans un Ice-cream (3:22)
03 Petite, petite (3:20)
04 Computer’s Dream (instrumental) (4:16)
05 Le Désert n’est plus en Afrique (3:04)
06 Nos mots d’amour (3:13)
07 … Mais encore (instrumental) (2:15)
08 Qui a tué Grand’maman? (2:37)
09 Monsieur l’Abbé (3:30)
10 Hey You Woman 5:21)
11 À minuit, à midi (3:36)

→ Lien Wikipédia sur Michel Polnareff
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Polnareff

→ Site officiel Compte Twitter
https://twitter.com/MICHELPOLNAREFF?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Eauthor

Axelle Red – “Sans Plus Attendre” [1993]

Premier vrai album et premier gros succès mérité d’Axelle Red, Sans Plus Attendre est une vraie perle.

Début de la notoriété

Si sa carrière avait commencé dix ans auparavant dans les années 80 avec quelques titres épars comme “Little Girls” et plus tard “Kennedy Boulevard” (qui est présent sur le disque), c’est avec cet album que décolle vraiment la notoriété d’Axelle Red.

Délicat et entrainant, tour à tour mélodique et dansant, Sans Plus Attendre est peut-être même la meilleure galette de la discographie de la délicieuse rousse. A Tâtons en 1996 (avec ses tubesques “A Tâtons, “Rester Femme“, “A Quoi ça Sert” et “Ma Prière“) est d’ailleurs la suite directe de cet opus. Et Toujours Moi en 1999 (“Ce Matin“, “Bimbo à Moi“, “J’ai Jamais Dit“) est quant à lui très différent des deux premiers (tout en restant d’un excellent niveau musical).

La meilleur de la pop

Elle danse seule“, “Je t’attends“, “Le monde tourne mal” et surtout “Sensualité” constituent les gros tubes de ce disque. Et “Sensualité” est tout simplement un des meilleurs titres de la pop française des années 90, à ranger directement parmi les classiques de variété dans ce qu’elle a de plus noble.

Kennedy Boulevard” est plus ancien cela se ressent dans ses arrangements années 80. Néanmoins cela n’en reste pas moins un titre très efficace. Coté ballades on n’est pas en reste avec “Elle Danse Seule“, “Pars“, “Je t’Attends” ou encore “Présence“.

Production idéale

Il est intéressant de noter que cet album possède aussi une belle homogénéité dans sa structure globale et notamment dans la qualité de sa production. On y trouve en effet de très beaux arrangements qui lui donnent une belle densité mélodique sur de nombreux titres (“Elle Danse Seule“, “Sensualité“…).

De plus on y trouve quelques arrangements qui conférent une sorte d’aspect un peu discoïde par petites touches, l’emploi fréquent de cordes y jouant incontestablement pour beaucoup. On sent que Red a été grandement inspirée par des sonorités soul et funk qu’elle affectionne particulièrement et cela s’entend sur ce disque.

Et “Amoureuse ou Pas” retranscrit en français par Red est à la base un morceau du trio magique Holland-Dozier-Holland. Si je vous dit Les Supremes ? Cela vous dit peut-être quelque chose…

Suprême album je ne sais pas. Mais superbe disque ça c’est plus que certain.

E D I T H  D E  N A N T E S

Tracklist :
01 “Elle danse seule” (4:01)
02 “Amoureuse ou pas” (3:23)
03 “Vendredi soir” (2:55)
04 “Sensualité” (3:50)
05 “Le monde tourne mal” (5:18)
06 “Pars” (3:08)
07 “Je t’attends” (3:33)
08 “Un homme ou une femme” (3:28)
09 “Femme au volant” (3:41)
10 “Les voisins” (3:35)
11 “Présence” (4:05)
12 “Kennedy Boulevard” (3:42)

→ Lien Wikipédia sur Axelle Red
https://fr.wikipedia.org/wiki/Axelle_Red

→ Site officiel
http://www.axelle-red.com/

Indochine “Paradize” [2002]

Réduit au début des années 2000 au seul Nicola Sirkis (qui avait perdu son frère en 1999 en plein enregistrement de l’album Danceteria), c’est avec une nouvelle équipe qu’Indochine débute l’année 2002. 

Retour gagnant

Malgré une période de traversée du désert médiatique dans les années 90, le groupe s’était pourtant bonifié en quelques disques. Mais c’est l’album Paradize de 2002 qui le fit revenir définitivement sur le devant de la scène. Cela lui apporta une nouvelle génération de fans et une reconnaissance de la critique qui ne put que constater ce retour de forme qu’il n’était plus permis désormais d’ignorer.

Conçu comme une longue plage sonore (les titres s’enchaînent les uns les autres), composé de nombreux morceaux qui deviendront des classiques du groupe (le premier single “J’ai Demandé à la Lune” composé par Mickey 3D, “Punker“, “Marylin” pour ne citer qu’eux), Paradize surprend dès son introduction. Il en effet très étonnant de se dire que c’est ici le même groupe qui a écrit “3ème Sexe“, “Kao Bang“, “Des Fleurs Pour Salinger” et sans oublier le standard “L’Aventurier“, point d’orgue lors des concerts.

A la recherche de la mélodie ultime

Mélange de pop énergique et de rock industriel au service de mélodies accrocheuses, le style voulu par son leader sur cet opus est volontairement conçu comme l’inverse de ce qu’avait fait Indochine jusque-là et entrevu seulement sur Danceteria. Nicola Sirkis révélait à l’époque son souhait de composer des morceaux plutôt que des chansons, tout en étant constamment à la recherche d’une recette pour écrire des mélodies puissantes.

Cela se ressent particulièrement de bout en bout sur tout le disque, quinze titres très efficaces allant du pop/rock interprété sans bavure (“Electrastar”, “Mao Boy“, “Like A Monster“) à un son plus mélodique (“Le Manoir“, “Dark“). “Le Grand Secret” est un grand morceau, une ballade qui arrive au milieu du disque pour temporiser un peu cette fureur ambiante. L’album étant résolument péchu, on ne retrouvera cette ambiance un brin plus apaisée pour une seconde et dernière fois qu’à la toute fin du disque (“Un Singe en Hiver” compo de Jean-Louis Murat).

Enfin ce disque est fortement marqué par une certaine forme de spiritualité, de quête du sens de la vie, de sexualités qui se cherchent et autres formes de doutes existentiels. Cela en fait la bande son parfaite qu’une jeunesse d’alors (dont moi-même) adopta car se reconnaissant dans tous ces thèmes. Et qui explique l’importance de la part du public jeune dans les concerts du groupe.

Des suites logiques

Le double album qui suivra en 2005 Alice & June sera considéré comme une demi-suite de Paradize, ce dernier étant lui-même l’aboutissement d’une trilogie commencée presque dix ans avant avec Wax (et dont le son global était déjà très différent).

Le succès du groupe dont le personnel restera quasiment identique dans les années à venir ne se démentira plus. Ils seront le premier groupe de rock français à se produire au Stade de France et ce désormais à chaque tournée à partir de 2010 (voir le double album live Putain de Stade).

Indochine continuera longtemps après à reproduire le même coup artistique que sur ce disque en restant dans cet univers un brin ténébreux teinté de gothique scintillant.  Mais il faut bien le reconnaître : ce ne sera pas tout à fait le même genre de Paradize.

→ Lien Wikipédia sur
https://fr.wikipedia.org/wiki/Indochine_(groupe)

→ Site officiel
https://indo.fr/

Etienne Daho “Corps et Armes” [2000]

Sorti en 2000, Corps et Armes est une des meilleurs enregistrements d’Etienne Daho, qui avec le temps est passé de jeune espoir à grand monsieur de la pop française dans ce qu’elle a de meilleur.

Un disque solaire

Quatre après l’élégiaque Eden sorti en 1996 (“Au Commencement“, “Les Pluies Chaudes de l’été“, “Soudain“), Daho enregistre ce disque qui prend moins de risques musicalement en délaissant notamment les envolées jungle du précédent disque. En revanche il démontre à toutes celles et ceux qui en doutaient encore de son indéniable talent mélodique.

Corps et Armes possède des arrangements somptueux à base de cordes et de cuivres couplés à des textes ciselés qui font mouche. L’album débute par une “Ouverture” aussi belle qu’envoûtante, sommet incontournable de nombreux concerts à venir.

Des titres de choix

Le Brasier” est une remarquable chanson d’après rupture, tout comme le splendide “La Baie” et sa trompette déchirante qui procure ce genre de petit je-ne-sais-quoi-de-frisson lorsqu’on l’écoute pour la première fois. Assurément un des tous meilleurs morceaux de la longue carrière du Rennais (quatre décennies à ce jour).

On y trouve aussi un titre chanté en anglais et en duo avec Vanessa Daou “Make Believe“, un mid tempo entraînant (“La Nage Indienne“) et le morceau titre qui est lui est une ballade de choix comme Daho en a écrit une bonne trentaine dans sa carrière.

Pour celles et ceux qui écoutent encore de la musique en format CD, vous pourrez également découvrir en piste fantôme dix bonnes minutes après la fin du dernier titre une autre piste cachée. C’est un instrumental qui reprend pêle-mêle dans une sorte de mix final tous les titres de l’album susurrés par la voix de velours de Daho. Comme une sorte d’adieu dans un dernier et ultime souffle de vie.

A suivre

Qu’on se rassure la carrière de Daho ne s’est pas arrêtée après ce disque qui reste un de ces sommets qu’une discographie peut se targuer d’avoir dans ses rangs. D’autres albums tous aussi bons suivront. Le plus bel exemple étant vraisemblablement Les Chansons de l’Innocence Retrouvée en 2013.

Si j’ai le temps je ferai également un article sur ce dernier disque. Et Eden aussi. Mais bon en attendant savourez donc ce Corps et Armes car ça en vaut vraiment le détour. Même moi qui suit beaucoup plus fan de musiques internationales anglo-saxonne et américaine, je consomme depuis longtemps sans modération ce disque de chanson française. Qui vieilli par ailleurs très bien.

La musique d’ailleurs

C’est d’ailleurs peut être par là qu’il faut chercher pour expliquer une des raisons de la longévité du succès d’Etienne Daho. Une bonne partie de son inspiration provient en effet de ces musiques qu’il a su parfaitement digérer pour en constituer un son qui lui est propre.

Neil Tennant du groupe britannique Pet Shop Boys incluera “La Baie” sur la compilation mixée Back To Mine en 2005 en déclarant que c’est le genre de musique idéale dans les deux heures avant d’aller dormir…

Si avec cela vous faites un cauchemar bon bah je ne peux rien faire pour vous.

E D I T H D E N A N T E S

Tracklist:
01 Ouverture (4:10)
02 Le Brasier (3:59)
03 Rendez-Vous A Vedra (3:42)
04 Corps & Armes (4:07)
05 La Nage Indienne (4:04)
06 Les Mauvais Choix (3:09)
07 L’Année Du Dragon (4:21)
08 Make Believe (3:29)
09 La Baie (5:22)
10 La Mémoire Vive (4:05)
11 San Antonio De La Luna (3:42)

→ Lien Wikipédia sur
https://fr.wikipedia.org/wiki/Étienne_Daho

→ Site officiel
https://dahofficial.com/

Dance Tracks “Do You Know House?” [2001]

Alors autant le dire tout de suite : il y a fort à parier que cette collection de titres ne soit pour l’auditeur moyen qu’une énième compilation de vieilleries électro un peu vintage voire kitsch. Le son que l’on faisait à cette époque n’a en effet plus rien à voir les productions qui ont suivi depuis la fin des années 90 jusqu’à nos jours (à savoir la fin des années 2010 à l’heure où j’écris cet article).

Un échantillon de toute une époque

Le courant musical de la House music a démarré vers le début des années 80 aux Etats-Unis à Chicago. D’autres grandes villes comme New York ou Detroit lui ont très vite emboîté le pas. Se développeront alors des dérivés qui seront respectivement pour la première le Garage (de la house axée sur les vocaux) et la Techno pour la seconde.

Les titres proposés sur Dance Tracks vont de 1988 à 1996 et se suivent dans un ordre chronologique pour remonter des temps les plus anciens à ceux plus proches. Ce disque qui date quant à lui de 2001 est la photographie parfaite de la période qu’il met en avant à travers ce mix finement réalisé de bout en bout.

Le set

Dance Tracks commence avec Pacha “One Kiss [Fos Mix]“, longue suite envoûtante qui vous plonge immédiatement dans l’ambiance de la fin des années 80 avec ses envolées de synthés et ce tempo jazzy en contrepoint, le tout agrémenté de quelques vocaux sensuels à souhait. L’album oscille ensuite vers des sonorités plus robotiques (Gypsy “Funk De Fino“) ou lorgne vers un groove jouissif (Alexis P. Suter “Stop ! We Need Each Other“).

On trouve plus loin le délicieux Norma Jean Bell “Nobody’ Gonna Love Ya“, puis Bon Holroyd “African Drug” au son tribal pas si minimaliste que cela… Vient ensuite le groovy Simphonia “Can’t Get Over Your Love [Joey Negro Mix]” et enfin pour clore en beauté “Inspiration” de Kerri Chandler.

Merci de manipuler ces disques avec précaution

Pour s’immerger dans cette ambiance si particulière je vous recommande chaudement de consacrer une heure et dix-sept minutes pour prendre le temps de savourer pleinement ces sons issus d’un temps finalement pas si lointain. Comme mentionné dans la pochette intérieure, c’est comme manipuler des disques vinyles avec tout le soin qu’ils méritent.

On peut être un peu déboussolé.e si on est pas très familier de ce genre de musique. La plupart des titres sont instrumentaux et il n’y a aucune piste qui fut un tube en particulier. Vous pouvez voir cet album comme une sorte de paysage musical traversé par intermittence par des vocaux qui apparaissent pour vous narrer un détail de l’histoire, un peu comme une voix off le ferait sur un documentaire contemplatif.

Dance Tracks

Sur la pochette du disque, on découvre Dance Tracks. Cette boutique d’apparence un peu hétéroclite était un magasin spécialisé de musique qui proposait des disques à l’import ou d’occasion comprenant raretés, versions alternatives, remixes et autres bootlegs. Un de ces petits endroits incontournables pour tout DJ, collectionneur passionné.e ou mélomane assidu.e qui se respecte.

Malheureusement les temps sont durs pour tout le monde et à notre grand dam cette boutique est désormais fermée. On ne peut donc plus s’y rendre pour y trouver de disques. Mais en revanche la devanture est restée dans un état assez proche de celle qui apparait sur la pochette. Si vous souhaitez y aller pour le coup d’œil vous pourrez trouver cette boutique new yorkaise dans l’East Village à Manhattan au croisement de la 1st Avenue et la 3rd Street.

Plaisir coupable

Pour finir je vous narre une petite anecdote : je m’amuse régulièrement à écouter ce disque avec une platine CD de type Pioneer CDJ-200. Au début des années 2000 cet outil était le must pour tout DJ. Pioneer était en effet la première marque à avoir inventé le changement de tempo sans modification du son d’origine (comme lorsque l’on met un disque vinyle 33 tours en mode 45 tours et vice versa).

Je varie donc régulièrement le tempo en +/-6, +/-10, +/-16% et à chaque fois l’écoute est sensiblement différente et ce sans pour autant avoir un son désagréablement truqué. Bon vous me direz on peut faire cela avec n’importe quel disque, musique ou son.

Mais avec Dance Tracks c’est un petit plaisir coupable que je ne me réserve que sur une poignée d’albums. Dont celui-ci car décidément il s’y prête merveilleusement bien.

So, Do You Know House Now ?

Tracklist:
01 Pacha – One Kiss (FOS Mix) (9:53)
02 Gypsy Funk De Fino (7:50)
03 Club Ice – Manhasset (Larry Heard Mix) (7:10)
04 Model 500 Starlight (3:36)
05 Alexis P. Suter Stop! (We Need Each Other) (6:24)
06 DJ Rasoul Let Me Love You Featuring – Shanan (6:50)
07 Norma Jean Bell Nobody’s Gonna Love Ya (5:35)
08 Bob Holroyd African Drug (Tribal Remix) (2:23)
09 Simphonia Can’t Get Over Your Love (Joey Negro Mix) (7:26)
10 A Man Called Adam Techno Powers (6:27)
11 Leslie Joy What Is Happiness (4:13)
12 Kerri Chandler Inspiration Featuring – Arnold Jarvis (5:29)

→ Page facebook
https://www.facebook.com/pages/Dance-Tracks/140924082613400

→ un lien vers le disque
https://www.discogs.com/Various-Do-You-Know-House-Volume-One/release/65629

Prince “Diamonds & Pearls” [1991]

Tout comme son titre l’indique en partie, on se trouve là devant un petit bijou comme Prince peut en sortir de son chapeau pour mieux nous séduire.

Pas son premier succès loin de là

Après l’échec de Graffiti Bridge en 1990, sorte de mauvaise suite du génial Purple Rain qui était lui-même la BO du film du même nom, Prince se ressaisit et effectue un brillant retour de forme avec ce disque qui présente deux particularités que l’on trouve rarement ensemble sur les albums du Kid de Minneapolis : un contenu musical de grande qualité et des tubes à succès en nombre.

En effet depuis l’époque Purple Rain sorti en 1984 et ses singles 45 tours à succès (le morceau titre, “When Doves Cry“, “Let’s Go Crazy“…), on n’avait pas vu le génial nain pourpre réussir à réunir succès critique et populaire aussi marquant. “Kiss” en 1986 n’avait pas sauvé en termes de ventes le superbe album Parade dont il était extrait. Et le double Sign O’ The Times sorti l’année suivante considéré comme l’apogée de la carrière de Prince fera quant à lui un score honorable. Mais il lui manquera pour tout exploser quelques tubes percutants à la “Alphabet Street” ou encore “Batdance” (sortis eux après sur d’autres albums).

Prince pour tout le monde !

Diamonds & Pearls ravira les fans comme les néophytes. Personnellement ce fut le premier des albums princiers avec Parade que j’ai découvert. Le choix fut aussi hasardeux qu’heureux pour la suite. En effet cela rassura vite l’auditeur versatile que j’étais à l’époque. Vous savez le genre qui ne se risque à écouter un nouveau truc que lorsqu’il a la garantie que des titres connus y sont présents. Cela rassure toujours.

C’est en effet bien pratique pour en parler autour de soi. Oui car promouvoir un obscur disque de musique expérimentale comme le même artiste en a aussi produit est quelque peu délicat dans les conversations des dîners en ville. Et pourtant des albums comme les deux Madhouse, Xpectation ou N.E.W.S sont pourtant de très bonne facture…

Un son live

Ce quatorzième album marque aussi un changement dans la conception même de la musique de Prince. D’ordinaire peu enclin à enregistrer en studio avec quiconque que lui-même ou presque, il va laisser des marges de manœuvre bien plus grandes à son groupe. Ce groupe renouvelé pour l’occasion de musiciens, chanteurs et danseurs pour le début des années 90 sont les fameux NPG (les New Power Generation).

Et plutôt que de perdre du temps à les laisser enregistrer leurs parties chacun de leur côté, Prince réunit tout ce petit monde lors des sessions d’enregistrement où les titres sont joués en prise live comme en concert (d’où la différence notable du son princier entre fin 80 et cette période qui ouvre la décennie 90).

Le contenu

Enfin pour revenir au contenu en lui-même vous aurez le choix entre titres funk/rock (“Thunder“, “Live 4 Love“), jazzy (“Strollin’”) et pop : le morceau titre, “Money Don’t Matter 2-night“, “Cream” (tous sortis en singles). On y trouve aussi un savant mélange funk/rock/rap (le génial “Gett Off“, N°1 en octobre 1991) ou encore soul (“Walk Don’t Walk“, “Willing & Able“).

Une suite sera très vite réalisée car produite presque en même temps : le fameux album Symbol en 1992. Malgré un paquet de bons titres du meilleur cru (“Sexy MF“, “The Continental“), celui-ci ne sera pas aussi uniforme et surtout un peu moins inspiré que son prédécesseur. Mais ça une autre histoire.

En effet ce sera le début du long bras de fer avec la compagnie de disques Warner et Prince. Cette mésentente légendaire le poussera à changer de nom en se faisant appeler tour à tour Love Symbol, The Artist ou encore TAFKAP (pour “The Artist Formely Knows As Prince“).

Souvent jugée ostentatoire, présomptueuse et ridicule, cette technique combinée au fait de ne plus apparaître dans les clips vidéo étaient en filigrane une technique pour protéger ses droits sur toutes ses nouvelles productions à venir. Période dans laquelle il se perdra un peu malgré des fulgurances (Come, The Gold Experience, le triple album Emancipation). Avant de revenir en grande forme dans les années 2000 (The Rainbow Chidren, 3121, Lotus Flower).

Prince est mort. Mais avec ce grand disque on peut en douter sérieusement. Longue vie au Prince !

Tracklist :
01. Thunder (5:45)
02. Daddy Pop (5:17)
03. Diamonds and Pearls (4:45)
04. Cream (4:13)
05. Strollin’ (3:47)
06. Willing and Able (5:00)
07. Gett Off (4:31)
08. Walk Don’t Walk (3:07)
09. Jughead (4:57)
10. Money Don’t Matter 2 Night (4:46)
11. Push (5:53)
12. Insatiable (6:39)
13. Live 4 Love (6:59)

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur Prince
https://fr.wikipedia.org/wiki/Prince_(musicien)

→ Site officiel (eh oui il n’est pas mort. En tout cas pas sur le web !)
https://www.prince.com/

Supertramp “Breakfast In America” [1979]

Quand Supertramp sort ce sixième album en 1979 il est alors à son apogée commerciale et critique.

Vendu à plus de trente millions d’exemplaires dans le monde l’année de sa sortie, cet album est en outre gorgé de quelques uns des plus grands standards du groupe. C’est ce que nous allons voir. Ou plutôt entendre.

Le Superclochard

Supertramp est un groupe de rock progressif britannique qui a connu la plus grande partie de son succès dans les années 70 et 80. Son nom de scène est un jeu de mot qui signifie Superclochard. Tout un programme. Ses productions sont marquées par des thèmes alliant humour taquin teinté parfois de mélancolie et invitant à la réflexion sur fond de mélodies évidentes (“School“, “Dreamer“, “Give A Little Bit“, “Downstream“, “It’s Raining Again“). Cela rappelle d’autres grands noms de la pop music…

Il a souvent été dit (dont par moi-même) que si les Beatles ne s’étaient pas séparés en 1970, il est fort probable que leur musique aurait été très proche du son de Supertramp. A l’inverse un titre comme “Dreamer” n’aurait pas du tout fait tâche dans la discographie de Queen par exemple.

Deux têtes pensantes

De sa création en 1969 à 1983, les deux têtes pensantes du groupe seront Rick Davies et Roger Hodgson. Un peu à la manière de John Lennon et Paul Mc Cartney, ces deux-là se répartiront l’écriture et la composition de l’essentiel du catalogue.

Toutes les musiques étant estampillées sous la marque du groupe, cela entraînera des querelles qui durent encore de nos jours depuis le départ d’Hodgson en 1983. Celui-ci mettra toujours un point d’honneur à ne reprendre que les titres de sa main dans les concerts de sa carrière solo. Le reste du groupe continuera en revanche à interpréter en live tous les titres du répertoire superclochardien, tubes de Hodgson en tête bien évidemment.

Truffé de mélodies évidentes

Et côté contenu cela donne quoi ? Explorant toujours ce savant mélange de musique à la fois dense et mélodique, Supertramp nous offre une collection de chansons qui ont marqué plusieurs générations de musiciens et de mélomanes.

Les entraînants “Breakfast In America” (compo d’Hodgson) et “Goodbye Stranger” (compo de Davies) en sont les meilleures illustrations. On y trouve aussi une ballade poignante (“Lord Is It Mine?“), un rock puissant de Davies (“Just Another Nervous Wreck“), un final grandiloquant qui clôt en beauté cet album majeur des années 70 (“Child Of Vision“) et surtout l’euphorique “Take The Long Way Home” (encore signé par le génial Hodgson).

Et puis enfin il y a ce titre qui mettra tout le monde d’accord : “The Logical Song“. A l’heure où Supertramp divisait les amateurs et les jamais-au-grand-jamais, cela plu alors à l’époque à toutes les audiences et notamment à la presse spécialisée qui adorait le côté rock progressif du groupe mais dévalorisait son aspect commercial. C’était courant à l’époque et c’est encore valable de nos jours. Lorsqu’un artiste se met à vendre beaucoup, il perd immédiatement en crédibilité et donc en succès critique.

Ce fameux album à la pochette si particulière de nos jours (on y voit les anciennes tours jumelles du World Trade Center de New York sous forme de boîtes en carton pour denrées alimentaires) est par ailleurs le disque de musique étrangère le plus vendu en France depuis sa sortie (environ 3.5 millions d’exemplaires sans compter les innombrables versions pirates et exemplaires dupliqués).

Pour finir je vous recommande chaudement l’album live de la tournée Breakfast… enregistré à Paris en 1980 et nommé sobrement Paris. Il s’agit d’un véritable best of live des années 70 du groupe et qui ne se concentre pas que sur l’album qui nous a intéressé ici le temps d’un article.

Maintenant vous pouvez y aller. Take The Long Way Home.

Tracklist :
01 Gone Hollywood (5:20)
02 The Logical Song (4:11)
03 Goodbye Stranger (5:50)
04 Breakfast in America (2:38)
05 Oh Darling (3:49)
06 Take the Long Way Home (5:08)
07 Lord Is It Mine (4:09)
08 Just Another Nervous Wreck (4:26)
09 Casual Conversations (2:58)
10 Child of Vision (7:25)

→ Lien Wikipédia sur Supertramp
https://fr.wikipedia.org/wiki/Supertramp

→ Site officiel du groupe
http://www.supertramp.com/

→ Site officiel de Roger Hodgson
http://www.rogerhodgson.com/index.html

Africanism [2000]

Un remarquable projet de la French Touch aujourd’hui un peu passé à la trappe mais qu’il faut d’urgence redécouvrir !

Un son tribal

Africanism est marqué par les sonorités du plus vieux continent du monde. Inutile de vous préciser lequel le spoil est déjà assez évident rien qu’avec son titre.

Ce projet s’inscrit dans le cadre de la réunion pour l’occasion d’une bande de potes tous aussi talentueux que gentiment débridés. Ce collectif appelé Africanism All Stars comptait alors dans ses rangs quelques-uns des meilleurs éléments du courant musical que l’on appelait la French Touch.

Cette dernière est apparue dans les années 90 et se caractérisait par les productions d’artistes notables dans les étendards étaient Laurent Garnier (Shot In The Dark), Daft Punk (Homework), Air (Moon Safari) et Cassius (1999).

Une sono internationale

On trouve “Bisou Sucré” et “Kazet“, deux titres de Bob Sinclar alors dans sa meilleure partie de carrière (Champs Elysées sorti l’année d’avant est son meilleur disque). “Block Party” et “Tourment d’Amour” sont des petites perles de DJ Gregory alias Grégory Darsa.

Il y a aussi la version complétement reconstruite d’un titre de Cerrone (influence majeure de la French Touch) intitulée “Love Is The Answer” et finement remixée ici par Liquid People.

Ces derniers sont aussi responsables de “The Dragon“, redoutable morceau où les percussions sont largement mises à l’honneur. Sur “Trompeta Alegre” l’instrument en question se lance dans un remarquable solo qui fait le pont entre Afrique et Amérique latine. Ce dernier titre quant à lui est l’œuvre de DJ Rafael “DJ Lego” Rodriguez (oui c’est un nom à rallonge mais le talent lui est bien certain).

Seconde partie qui monte crescendo

Une ambiance un peu plus psyché (limite mystique) se dégage particulièrement dans la seconde moitié du disque avec des titres comme “Call It Jungle Jazz” ou “Zulu’s” qui clôt le mix.

Et puis il y a le génialissime “Edony (Clap Your Hands)” de Martin Solveig qui obtenait là son premier grand succès international et ce bien avant les “C’est La Vie“, “Hello” et autres “Intoxicated” (on est en 2000 on le rappelle). “Edony “qui est à l’origine un titre faussement acoustique est donc ici présent sous sa forme remix club. Succès hexagonal et pas mal vendu à l’exportation, c’est ce titre qui a fait le bonheur de très nombreux DJ qui ont pu faire danser autant d’innombrables foules par la suite.  

Un mix diabolique

Pour finir il faut tirer le chapeau à Sinclar d’avoir su parfaitement mettre en valeur un choix de musiques cohérentes de toute cette bande de joyeux drilles dans un mix d’un peu plus d’une heure et dix minutes qui renverse tout sur son passage.

Finement mixés, la quinzaine de titres qui composent ce set forme une sorte de paysage sonore des plus communicatifs et des plus relevés. Parfait pour vos soirées endiablées avec une foule de personnes plus ou moins adeptes de clubbing ou pour un long trajet seul.e sur autoroute.

Trois suites viendront (Africanism Volume 2, 3 & 4). Malgré une qualité correcte elles seront un peu moins inspirées car l’authentique French Touch se diluera dans les années 2000 pour évoluer vers d’autres horizons musicaux, quitte à perdre radicalement l’essence même de ce qui a longtemps fait son charme. Mais avec ce premier volume d’Africanism, vous en aurez largement pour vos frais !

Comme dans “Edony“, vous pouvez applaudir avec vos mains.

→ Lien Wikipédia (en anglais)
https://en.wikipedia.org/wiki/Africanism_All_Stars