Michael Jackson “Off The Wall” [1979]

Premier vrai album solo du Michael Jackson adulte (il avait vingt ans lors de l’écriture et l’enregistrement du disque), Off The Wall est une perle. Il précède de trois ans l’autre sommet Thriller qui battra tous les records de vente et qui reste encore aujourd’hui inégalé.

Deux chefs d’oeuvres

Ces deux albums sont considérés à juste titre comme les deux joyaux de la discographie du Roi de la Pop. Mais le second a eu tendance avec les années à éclipser le premier. Off The Wal a eu en effet un succès moindre : 3 singles radio contre 7 et une seule récompense prestigieuse contre 8 (un Grammy Award pour le meilleur son). Mais il n’en pas moins intéressant pour autant.

Epaulé par Quincy Jones à la production avec qui il ouvre une trilogie d’albums légendaires qui se clôturera en 1987 avec Bad, Off The Wall est bien plus qu’une simple répétition avant le carton de son illustre successeur. L’album possède des qualités remarquables à tous niveaux (écriture, composition, arrangements et personnel présent).

Merci Quincy, Merci Rod

Parmi ce dernier on trouve pêle-mêle Quincy Jones à la baguette bien entendu mais aussi les Brothers Johnson, bassiste et guitariste sur la majorité des morceaux, Paul Mc Cartney qui compose un titre (“Girlfriend“) et surtout Rod Temperton qui lui en compose trois (“Rock With You“, le morceau titre et “Burn This Disco Out“). Pour info le même Temperton est un compositeur hors pair qui (entre autres standards internationaux ) sera déjà responsable l’année suivante du Give Me The Night de George Benson. Il écrira un autre petit titre de Jackson intitulé… “Thriller“.

L’album s’ouvre par le classique “Don’t Stop ‘til You Get Enough” (compo de Jackson) standard de funk brillamment arrangé par la patte de Quincy Jones qui met en valeur la voix de Michael sur fond d’arrangements de cordes millimétrés. Le disque est ensuite traversé de titres rythmiques encore plus rapides (“Workin’ Day and Night” et “Get On The Floor” sont des musts) ou de ballades sirupeuses telles que la délicieuse “Girlfriend“, le poignant “She’s Out Of My Life” et “I Can’t Help It” de Stevie Wonder.

Rock With You

Et puis il y a ce qui est probablement le meilleur titre du Jackson de la grande époque de la fin des années 70 : “Rock With You“. Je vous mets à la fin de cet article un lien vers une vidéo youTube d’une version longue de ce titre. Cette version avec une intro rallongée touche au divin. N’hésitez pas à m’en faire un retour dans vos commentaires.

A l’image de ce titre, on trouve sur Off The Wall tout ce qui fait le charme de Jackson comme les fans de base ou les simples amateurs l’ont toujours apprécié : il est tout jeune, sa voix est sensuelle, sa musique géniale. Il n’est pas encore trop malmené par l’argent qui coulera à flots après et surtout par les sombres affaires qui défrayeront la chronique dans les années à venir…

En dépit des énièmes rebondissements et dossiers qui ressortent régulièrement dans l’actualité et ce plus de dix ans après sa disparition précoce, on ne peut nier à cet artiste exceptionnel au talent indéniable la qualité d’Off The Wall qui restera une de ses toutes meilleures œuvres.

La suite sera différente

Par la suite la carrière de Jackson sera jalonnée de productions un peu moins inspirées (la redondance de certains titres de Dangerous) et surtout de projets plus anecdotiques comme Invincible par exemple. A nuancer néanmoins : avec les années l’album connait un regain d’intérêt de la part des fans et des professionnels du métier.

Pour finir il est grand temps pour vous de redécouvrir Off The Wall si vous pensez que Jackson n’avait commencé à cartonner qu’avec des “Billie Jean” ou des “Beat It“. Pour ne pas vous retrouver un jour au pied du mur tout simplement.

→ Lien Wikipédia sur Michael Jackson
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Jackson

→ Site officiel
https://www.michaeljackson.com/fr/

→ Vidéo youTube « Rock With You » [The Reflex Revision]
https://www.youtube.com/watch?v=BZxA6fHnnpU

George Michael “Faith” [1987]

Un classique à posséder dans sa discographie de toute urgence si vous ne l’avez pas encore ! Pourquoi ? Lisez la suite et on verra après.

Un bijou pop

Tout juste sorti de sa période Wham!, boys band avant l’heure où il chantait des tubes à la “Wake Me Up Before You Go Go“, “Careless Whisper” et “Last Christmas“, Georgio Kyriakos Panayiotou (plus connu sous le pseudonyme George Michael) sort en 1987 l’album Faith.

Malgré de remarquables productions qui viendront après, ce premier effort solo est probablement le meilleur disque de sa discographie. A classer parmi les incontournables des années 80, cet album est un joyau de musique pop au même titre qu’un Thriller de Michael Jackson, un Like A Virgin de Madonna ou encore Purple Rain de Prince.

Très varié et très bien réalisé (George Michael l’écrit presque seul, en joue une bonne partie et chante de façon remarquable), on est devant ce que la variété au sens noble du terme peut produite de mieux.

Joliment irrévérencieux

Cela débute par un titre pop/rock efficace s’ouvrant sur de l’orgue (le morceau titre), un autre sur fond de gospel inspiré (“Father Figure“) et le très osé et délicieusement irrévérencieux pour l’époque “I Want Your Sex“. Cette longue suite sensuelle aux nappes de synthés envoûtantes illustre au mieux la capacité de l’artiste de pouvoir pasteuriser la soul music sans pour autant la dénaturer. Du très grand George Michael.

On continue plus loin avec “One More Try“, splendide ballade intemporelle qui sied à merveille pour emballer tant ce titre à lui tout seul est idéal pour tout slow qui se mérite. Les autres titres de la face B du vinyle de l’époque sont tous très bons aussi. Mentions spéciales pour le sautillant “Monkey” et cette magnifique “Kissing A Fool“, ballade acoustique jazzy encore une fois servie par l’admirable voix du beau George.

Après le succès critique et public de Faith, George Michael continuera à sortir de très bons disques dans les années qui suivront. Mais ces dernières seront plus dures à vivre : la crise avec sa maison de disques, la mort d’un conjoint brésilien atteint du sida, le décès de sa mère… et le fameux le coming out qu’il avait dû faire suite à un attentat à la pudeur. Dans un “joli petit parc” pour reprendre son expression…

Les derniers moments paisibles

Quand on analyse sa vie avec du recul et encore plus attentivement depuis sa mort tragique en 2016 le jour de Noel (le comble pour l’interprète de “Last Christmas“), on observe alors avec amertume que la période de la fin des années 80 correspond aux derniers moments vraiment apaisés de sa vie avant que tous ces problèmes à rallonge ne viennent ternir le tableau.

Si vous appréciez à la fois l’homme et l’artiste, alors foncez les yeux fermés sur ce Faith qui restera un must dans votre collection de disques. Bien entendu ses musiques résonneront encore longtemps aux oreilles des mélomanes et des musiciens. Mais aussi de celles de tous les amoureux transis, des ménagères en mal de reconnaissance, des nostalgiques d’une époque révolue… et puis globalement de toutes autres personnes mélancoliques de tous âges et de toutes origines. C’est la force d’une grande musique.

Tracklist :
01 Faith (3:16)
02 Father Figure (5:36)
03 I Want Your Sex (Parts I & II) (9:24)
04 One More Try (5:50)
05 Hard Day (4:48)
06 Hand to Mouth (4:36)
07 Look At Your Hands (4:37)
08 Monkey (5:06)
09 Kissing a Fool (4:35)
10 Hard Day (Shep Pettibone remix) (6:29)
11 A Last Request (I Want Your Sex Part 3) (3:48)

→ Lien Wikipédia sur George Michael
https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Michael

→ Un live notable : Concert Of Hope 1993
https://www.youtube.com/watch?v=KciYBWwSkGU

E D I T H D E N A N T E S

Jamiroquai “The Return Of The Space Cowboy” [1994]

Sorti à peine un an après le premier album Emergency On Planet Earth en 1993, The Return of the Space Cowboy est peut être le meilleur disque de ce groupe britannique de funk acid jazz qui a connu le succès interplanétaire dans les années 90 avant de se calmer un peu en seconde partie de carrière depuis le début des années 2010. Petit retour en arrière donc.

Une suite directe

Ce second album poursuit dans la veine du premier, savant mélange de funk teinté de jazz et de soul. Tout comme c’est le cas avec la chanteuse Sharleen Spiteri qui personnifie le groupe Texas, Jamiroquai est quant à lui personnifié visuellement par son chanteur/auteur/compositeur Jay Kay. C’est en effet lui qui avec la collaboration d’une excellente section rythmique est l’auteur de la quasi-totalité des titres de cet album ainsi que de tous ceux du répertoire du groupe (huit galettes au total à ce jour).

Ayant échoué sur concours à devenir le chanteur des Brand New Havies, il ne perd pas son temps et se consacre pleinement à développer son propre groupe. Suite au succès du premier album, une suite directe s’imposait. S’il ne regorge pas de tubes calibrés radio tels que “When You Gonna Learn” ou “Too Young To Die“, il n’en est pas moins bon pour autant. Le morceau titre bénéficiera au passage d’une version remixée par David Morales en 1996 qui deviendra alors un énorme tube de dance music.

Là ou The Return of the Space Cowboy est vraiment génial c’est dans son côté funk un brin déconstruit qui représente au mieux la façon dont a été conçu le disque. En effet on y retrouve quelques composantes qui ne sont pas sans évoquer la grande époque d’artistes tels que Parliament ou Funkadelic de George Clinton ou encore certaines productions des premiers jazzmen.

Un format qu’on ne reverra plus

Certains morceaux ont un format plus long qui ne se prête pas vraiment à des exploitations radiophoniques (“Just Another Story” fait presque 9 minutes). D’autres titres ne sont pas vocaux (“Journey To Arnhemland” est un instrumental tel qu’on n’en verra plus guère dans toute la carrière qui suivra de Jamiroquai). De plus certains titres comme “Light Years” ou “Scam” sont en partie déconstruits dans leur déroulement et proposent un son qui s’approche plus du jam (sorte d’improvisation funky du groupe)  que de chansons pop parfaitement prévisibles.

L’album d’après qui sortira en 1996 Virtual Insanity sera celui de la consécration mondiale et sera déjà très différent de l’aspect global de Return. N’en reste pas moins que le son Jamiroquai est ici des plus épurés, l’influence d’artistes comme Stevie Wonder ou George Clinton ayant énormément joué sur la façon d’écrire et de chanter de son leader qui a l’époque n’avait même pas encore la trentaine (et n’était pas encore connu pour ses frasques dans les tabloïds qu’il multipliera les années suivantes).

Bref si vous souhaitez un album à la fois contemplatif et gorgé de petits moments jouissifs (mention à “Stillness In Time” autre demi-tube en single), nous vous recommandons chaudement ce disque à la pochette lunaire mais à la musique solaire. 

Tracklist:
01 Just Another Story 8:48
02 Stillness In Time 4:15
03 Half The Man 4:48
04 Light Years 5:53
05 Manifest Destiny 6:19
06 The Kids 5:08
07 Mr Moon 5:28
08 Scam 7:00
09 Journey To Arnhemland (Instrumental) 5:19
10 Morning Glory 6:21
11 Space Cowboy 6:25

→ Site officiel
http://www.jamiroquai.com/

→ Lien wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jamiroquai

Seal “IV” [2003]

Voilà un disque qui se laisse apprécier. Il s’agit du quatrième LP de Seal. Sous un titre un brin simpliste se cache une petite pépite des années 2000 qui se savoure comme du nectar.

Un enfant naturel

Seal a souvent été considéré comme une sorte d’enfant naturel de grands noms de la soul music, de Marvin Gaye à Curtis Mayfield en passant par Stevie Wonder ou encore les Temptations. Sa voix chaude et ses compositions soignées (l’album II en 1994 avec “Kiss From A Rose“) en ont fait une des plus belles voix noires de la scène britannique des années 90 et 2000.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il a enregistré deux albums complets de reprises de standards soul en 2008 et 2012. Mais la galette qui nous intéresse aujourd’hui est antérieure à ces disques et est une production de sa main.

Pas de nouvelles pendant cinq ans

Lorsqu’il sort fin 2003 ce quatrième opus intitulé sobrement IV, Seal revient sur le devant de la scène après une pause de cinq années sans nouvel album. Hormis “Les Mots” un duo notable avec Mylène Farmer en 2001, il n’avait en effet pas proposé de nouveau matériel depuis Human Beings en 1998, album très beau mais peut être un peu trop mélancolique et qui n’avait pas trouvé son public à ce moment-là.

IV est un peu l’exact opposé du précédent album du colosse à la voix d’or. Résolument positif et proposant le meilleur contenu depuis II en 1994 et le plus varié depuis ses débuts en 1991 sur son premier album éponyme (“Crazy“, “Killer”), ce disque est un petit bijou de pop soul.

Une collection de chansons

Il alterne subtilement titres festifs (“Get It Together” qui ouvre la tracklist ou “Waiting For You” beaux comme du Marvin Gaye) et ballades qui tuent : le tube “Love’s Divine“, la puissante “Don’t Make Me Wait”  ou la délicate “Touch” (dont la version acoustique parue un an après sur un best of est encore meilleure).

On a aussi droit à des morceaux qui détonnent un peu dans la musique habituelle de Seal comme le magnifique “Where There’s Gold” où sa voix prend des envolées rasta ou encore “My Vision” qui est truffé de multiples effets sonores qui amplifient considérablement le titre pour en faire un must en concert.

Par la suite, Seal continuera de sortir d’autres albums. Même si ces derniers sont très corrects, aucun d’eux jusqu’ici n’a pu égaler IV, arrangé pour la dernière fois par le légendaire producteur Trevor Horn, ex-membre des Buggles et de Yes et responsable parmi moults productions du son de Frankie Goes To Hollywood ou de Grace Jones.

Peut être que cette relative baisse de qualité possède un lien avec la fin de cette collaboration ? Qu’importe. Le mieux est d’écouter ou de réécouter ce disque essentiel qui restera encore pour longtemps un grand album de soul moderne et qui devrait fort logiquement très bien vieillir.

A prolonger en live

Enfin un autre album notable de Seal est à noter pour prolonger le plaisir. Sorti en 2006 et intitulé A Night To Remember, il s’agit d’ un concert enregistré en Allemagne avec l’aide d’un orchestre philarmonique au complet qui réinterprète tubes reconnus et titres plus discrets dans des versions de toute beauté.

Et bien évidemment une place importante est accordé dans le concert à ce quatrième album sorti quelques années avant. Cela permet de donner une épaisseur encore plus notable à cette impeccable production.

Tracklist:
01. Get It Together (4:25)
02. Love’s Divine (4:35)
03. Waiting for You (3:44)
04. My Vision (4:48)
05. Don’t Make Me Wait (4:32)
06. Let Me Roll (3:53)
07. Touch (5:22)
08. Where There’s Gold (5:12)
09. Loneliest Star (4:06)
10. Heavenly… (Good Feeling) (5:02)
11. Tinsel Town (5:52)
12. Get It Together (Reprise) (1:06)

→ Site officiel
http://www.seal.com/

→ Lien wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Seal

Pet Shop Boys “Behaviour” [1990]

Chronique de l’album “Behaviour” des Pet Shop Boys sorti en 1990.

Album sorti en 1990, Behaviour est une étape importante dans la carrière du groupe d’électro pop Pet Shop Boys apparu quelques années auparavant avec le single “West and Girls” en 1985. Vinrent ensuite les albums PleaseActually et Introspective, tous gorgés de titres accrocheurs et dansants (“Suburbia“, “It’s A Sin”, “Heart“, “Domino Dancing“…) qui à l’époque cartonnèrent des deux côtés de l’Atlantique.

Contemplatif

Après ces trois disques sautillants, voilà que le duo se met en mode contemplatif avec ces dix titres tour à tour planants et teintés de sublime mélancolie. Avant ce disque, la critique ne voyait en eux qu’un groupe à singles, incapables de maintenir une cohésion d’ensemble à un album entier. Cette dernière en a été pour ses frais lorsque ce quatrième album et enregistré entre Munich et Londres sorti en 1990.

Comment ne pas se laisser aller à la détente avec le superbe “Being Boring” ? Revisiter son enfance scolaire dans l’introspectif “This Must Be The Place I Wanted Years To Leave” qui fait écho au “It’s A Sin” pondu sur Actually ?

On sonde l’âme d’un Lénine tourmenté qui semble avoir des doutes sur son œuvre (“My October Symphony“) et on se remémore nos premiers amours déçus dans “The End of the World” avant de se réveiller dans une vie d’adulte pas si établie que cela sur le plan sentimental (“Jealousy“) qui clot l’album de façon grandiose (mais pas pompeuse).

Being Boring

La participation du guitariste des Smith Johnny Marr apporte une touche de flamboyance à Behaviour, usant de nombreux effets et ce dès l’intro planante de “Being Boring“. Probablement un des tous meilleurs titres du groupe et qui est édité ici avec un fondu sortant. En effet une version de dix minutes de ce titre existe sur l’édition remastérisée en 2001. Elle a beau être plus longue, elle n’en est pas moins meilleure.

D’autres titres comme “How Do You Expect To Be Taken Seriously?” sont également très marqués par la patte de Marr. A l’inverse “So Hard” capitalise à fond sur le riff de synthé de Lowe et en fait peut être le seul titre vraiment “dansant” du disque.

Puis tout l’inverse deux ans après

A l’exact opposé les PSB produiront deux ans plus tard un autre sommet de leur carrière qui est résolument orienté dance floor à savoir l’album Very. Et qui sera popularisé en France par leur reprise de “Go West” des Village People qui sera utilisée par TF1 dans cette décennie pour son générique de la Ligue des Champions. Et plus curieusement par le PSG (ce dernier en fera la trame de son hymne officiel actuel).

A l’heure où l’on n’a jamais autant parlé d’homophobie dans les stades, voilà bien quelque chose qui devrait en dérouter plus d’un(e)… Pour celles et ceux qui n’ont pas tout compris, je vous recommande plutôt d’aller jeter un œil sur les pages wikipédia de ces groupes. La cause LGBT n’est en effet jamais très loin.

Avec Behaviour les PSB réussissent là un coup de maître avec un album brillant qui prouve que l’on peut aussi avoir des moments de faiblesse dans la vie. Parce que tout n’est pas si simple. Que rien n’est joué d’avance. Que tout se réinvente en permanence. Et ce grand disque le prouve.

E D I T H D E N A N T E S

Tracklist :
01. Being Boring – 6:49
02. This Must Be the Place I Waited Years to Leave – 5:30
03. To Face the Truth – 5:33
04. How Can You Expect to Be Taken Seriously? – 3:56
05. Only the Wind – 4:20
06. My October Symphony – 5:18
07. So Hard – 3:58
08. Nervously – 4:06
09. The End of the World – 4:43
10. Jealousy – 4:48

→ Site officiel du groupe
https://petshopboys.co.uk/

→ Lien wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pet_Shop_Boys

Stevie Wonder “Songs In The Key Of Life” [1976]

Chronique de l’abum de Stevie Wonder “Songs In The Key Of Life” [1976]

Le double album Songs In The Key Of Life qui sort en 1976 est considéré comme le sommet artistique de la carrière de Stevie Wonder. Deux heures de musique sans fausse note et qui touche au sublime sans jamais lasser. Même (déjà) quarante ans plus tard !

Un chef-d’œuvre assurément

Pourquoi parler ici de chef-d’œuvre ? D’abord parce que Wonder est à l’époque un musicien hors pair, doté d’une inspiration si simple et si touchante qu’elle renverse tout sur son passage. Il avait déjà marqué les esprits et inondé les ondes avec d’autres albums et de gros tubes comme Uptight“, Never Has A Dream Come True” ou encore Superstition” où il avait notamment inventé presque par mégarde la notion de “riff” de synthé. Et Songs In The Key Of Life est le dernier d’une série de cinq albums de l’époque tous meilleurs les uns que les autres.

Composé quasiment seul, joué en grande partie par le seul Stevie Wonder malgré qu’il soit aveugle (il a toujours considéré son handicap comme une force plutôt qu’un frein), ce double album transpire la joie de vivre et la bonne humeur résolument positive même si les sujets abordés ne sont pas forcément tous légers.

On y trouve souvent une sorte de ferveur religieuse, presque christique, de son auteur. Wonder semble être possédé par sa propre musique pour mieux la faire vibrer par sa seule force et par le caractère quasi universel des messages transmis (la joie d’une naissance, le retour du Messie sur Terre, l’amour, la paix, etc.).

Un savant mélange

Les musiques de ce disque mélangent tous les genres, allant de la fusion entre les styles de l’époque que l’on considéraient comme étant plutôt des sons dits “blancs” ou des sons dits “noirs”. C’est une pop teintée de gospel, de soul et de funk où les cuivres et les synthés sont largement mis à l’honneur.

Ballades qui tuent (“Knocks Me Off My Feet”, Ngiculeda“), prêches incandescents (Black Man”, la seconde moitié de “As“) et morceaux de bravoure (Contusion”, “Another Star”), tout y est ! Et bien sûr Stevie n’oublie pas d’écrire quelques magnifiques tubes qui sont reconnaissables dès les premières notes et qui peuvent retourner n’importe quel dancefloor (Isn’t She Lovely”, “Sir Duke”, “I Wish”).

Fantastique source d’inspiration

Enfin il s’agit d’un album qui fut pour beaucoup une fantastique source d’inspiration plus ou moins assumée et respectée à sa juste valeur. Parmi les meilleurs disciples on pourra toujours noter le bon reboot de Will Smith sur I Wish” pour la BO du film Wild Wild West, la remarquable reprise gospel de George Michael / Mary J. Blige As” et l’intéressante relecture de Bob Sinclar qui sample (largement) Another Star” pour l’offrir à Salomé de Bahia (Outro Lugar“).

Parmi les cancres de services, on notera la reprise surestimée de Pastime Paradise” en Gangsta Paradise” de Coolio. Pour l’anecdote en effet ce dernier ne sut même pas reconnaître le titre original lors d’un blind-test organisé dans l’émission Tout le monde en parle de Thierry Ardisson !

Un must donc. Qu’on pourra toujours plus ou moins copier hein. Mais égaler ça c’est un peu moins certain !

Tracklist :
Disque 1
01. Love’s in Need of Love Today (7:05)
02. Have a Talk With God (2:42)
03. Village Ghetto Land (3:25)
04. Contusion (3:45)
05. Sir Duke (3:52)
06. I Wish (4:12)
07. Knocks Me Off My Feet (3:36)
08. Pastime Paradise (3:30)
09. Summer Soft (4:14)
10. Ordinary Pain (6:23)

Disque 2
01. Isn’t She Lovely (6:33)
02. Joy Inside My Tears (6:29)
03. Black Man (5:56)
04. Ngiculela – Es Una Historia – I Am Singing (3:49)
05. If It’s Magic (3:11)
06. Ngiculela – Es Una Historia – I Am Singing (3:49)
07. If It’s Magic (3:11)
08. As (7:07)
09. Another Star (8:01)
10. Saturn (4:54)
11. Ebony Eyes (4:08)
12. All Day Sucker (5:05)
13. Easy Goin’ Evening (My Mama’s Call) (3:56)

→ Lien Wikipédia biographie Stevie Wonder
https://fr.wikipedia.org/wiki/Stevie_Wonder

→ Site officiel
http://www.steviewonder.net/

U2 “Achtung Baby” [1991]

En sortant des années 80 qui ont marqué son éclosion puis sa domination mondiale parachevée avec The Joshua Tree en 1987 et l’album mi live mi studio Rattle & Hum de 1988, U2 se retrouve devant une page blanche au début de la nouvelle décennie qui s’ouvre. Comment continuer de produire une musique qui ne soit pas une redite tout en restant (les critiques n’aiment pas ce vilain mot) populaire ?

Comment se réinventer ?

La réponse viendra de cet Achtung Baby sorti fin 1991. Considéré par la grande majorité des fans comme le second chef-d’œuvre après Joshua Tree, ce disque remarquable conçu entre leur Irlande natale et Berlin a failli ne jamais voir le jour. Il est né sur un début de mauvaise piste que souhaitait emprunter le groupe.

En effet Bono et sa bande voulaient dans un premier temps changer radicalement leur son en abandonnant en partie l’usage des percussions au profit des synthétiseurs, séquenceurs et autres boites à rythme. Détail qui aurait mis sur la touche leur batteur Larry Mullen Jr (qui ironiquement était au passage le point de départ du groupe car c’est à lui que l’on doit la petite annonce dans leur lycée pour former un groupe de rock).

Et puis vint “One”

Une chanson vint alors apaiser les musiciens : la ballade “One” qui est considérée comme un de tous meilleurs morceaux du U2. Titre à la facture très classique, il n’en est pas moins chargé d’émotion et se double d’une valeur très précieuse lorsque l’on sait qu’il a pu ressouder le groupe pour le reste de la production du disque et tant d’autres choses à venir pour trois décennies suivantes…

Retrouvant un sursaut d’inspiration et toujours bien épaulé par des producteurs avisés (notamment un certain Brian Eno qui a déjà collaboré avec un certain David B…), les quatre de Dublin réussissent le tour de force de monter en quelques mois un album entier. Il a été en partie enregistré dans les studios Hansa, là même où Bowie réalisera sa trilogie berlinoise (Low, Heroes et Lodger).

Un nouveau son

Ce nouveau son tranche radicalement avec tout ce qu’ils avaient fait jusqu’alors… Premier single du disque, “The Fly” en est l’exemple parfait. Il sera décrit par Bono comme le son que produit le groupe en abattant le Joshua Tree, image frappante qu’on sait que tout bon fan des Irlandais est toujours partagé entre ces deux sommets que sont Joshua et Achtung.

On y trouve aussi le très bon “Even Better Than The Real Thing” et sa guitare presque planante, le dansant “Mysterious Ways” qui sonne comme ce que Eno considérait quelques années auparavant comme une sorte de funk blanc (avec grands renforts d’effets et de rythmes syncopés), les splendides “Until The End Of The World” et “Acrobat” qui montent en pression avant de voler très haut et enfin des titres à la facture plus conventionnelle mais pas pour autant dénués d’émotion (le délicat “Tryin’ To Throw Your Arms Around The World” ou le final à l’orgue de “Love Is Blindness“).

Une réussite que le groupe déclinera en deux suites qui valent aussi le détour : Zooropa en 1993 et Pop en 1997. Leurs derniers grands albums vraiment excitants avant la suite qui sera plus hésitante (hormis How To Dismantle A Atomic Bomb en 2004 qui sera pas mal tout comme quelques titres de All That You Can’t Leave Behind en 2000 et de No Line On The Horizon en 2009).

Tracklist :
01. Zoo Station (4:36)
02. Even Better Than the Real Thing (3:41)
03. One (4:36)
04. Until the End of the World (4:39)
05. Who’s Gonna Ride Your Wild Horses (5:17)
06. So Cruel (5:49)
07. The Fly (4:29)
08. Mysterious Ways (4:04)
09. Tryin’ to Throw Your Arms Around the World (3:53)
10. Ultra Violet (Light My Way) (5:13)
11. Acrobat (4:30)
12. Love Is Blindness (4:23)

→ Lien Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/U2

→ Site en français sur le groupe
https://www.u2achtung.com/

→ Site officiel
https://www.u2.com/index/home

Scissor Sisters “Ta Dah” [2006]

Voilà typiquement le genre de disque qui vous procure une émotion lorsqu’un pote vous le fait écouter pour la première fois au casque dans une grande enseigne spécialisée.
Bon vous l’aurez compris je parle d’une expérience vécue et actuelle. J’écoute toujours régulièrement cet album de temps en temps et le trouve toujours aussi bon.

Ouvertement LGBT

Sorti en 2006, Ta Dah est le second album des Scissor Sisters. C’est un groupe américain ouvertement LGBT (leur nom de scène provient d’une position sexuelle lesbienne) qui, on ne va pas le cacher, tire une bonne partie de son inspiration aux sources du disco, du glam et du rock seventies.

Des influences majeures donc et qui ressortent plus particulièrement sur cet album explosif qui reprend avec brio tous les codes du genre mais sans jamais sonner passéiste ou (ce qui est pire) opportuniste.

Bon de bout en bout

L’album s’ouvre avec I Don’t Feel Like Dancin’“, hit pop/disco instantané des deux côtés de l’Atlantique. La légende raconte que c’est Elton John qui trouva la mélodie principale du morceau en s’invitant dans leur studio et en jouant sur le piano qui traînait là quelques notes devant les Scissor. Qui furent à la fois sidérés et incrédules devant une de leurs références pop absolues qui jouait devant eux… et pour eux !

Parmi les autres références évidentes du disque on pense parfois aux Beatles (“I Can’t Decide“), Supertramp (“Intermission“), Chic (“Ooh“), Bee Gees période Night Fever (“Paul Mc Cartney“) ou encore Donna Summer (“Lights“).

Un âge d’or tout sauf passéiste

Un disque en or et en paillettes et à plus d’un titre donc. Pas évident en effet surtout lorsque c’est parfaitement maîtrisé de bout en bout. Le piège aurait été de vouloir faire comme les anciens et ne livrer qu’une copie blême d’un âge d’or révolu. Mais avec Ta Dah on est devant un groupe qui a su digérer toutes ses influences pour produire ce que la pop music peut faire de mieux de nos jours.

C’est dansant, c’est classe, c’est inspiré et cela en est presque intemporel. Cela vieillit aussi bien que le bon vin en quelque sorte. Vous pourrez toujours réécouter ce disque dix, vingt ou trente ans plus tard et il vous fera toujours autant d’effet. Et dans une époque où beaucoup de choses disparaissent aussi vite qu’elles sont arrivées, voilà bien un truc de rassurant.

Un seul titre constitue l’exception qui confirme la règle : le dansant “Ooh” dont la ligne de basse ressemble furieusement à bon nombre de standards disco. Mais c’est aussi l’hymne du funk et nombreux sont ceux qui l’ont aussi agrémenté à leur sauce (de “Another One Bites The Dust” de Queen à “Little L” de Jamiroquai pour ne citer qu’eux).

Une sauce qui prend toujours.

Tracklist :
01. I Don’t Feel Like Dancing
02. She’s My Man
03. I Can’t Decide
04. Lights
05. Land of a Thousand Words
06. Intermission
07. Kiss You Off
08. Ooh
09. Paul McCartney
10. The Other Side
11. Might Tell You Tonight
12. Everybody Wants the Same Thing

→ Lien Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Scissor_Sisters

→ Page facebook du groupe
https://www.facebook.com/scissorsisters

Lou Reed “Transformer” [1972]

Aujourd’hui nous vous faisons un petit papier sur un disque bien particulier. Il s’agit de l’album de 1972 de Lou Reed Transformer. Et non car on vous voir venir : cela veut dire “transformateur” en anglais. Et non “transformiste”.

Je profite de cette occasion pour vous informer que désormais nous allons publier des articles de fond sur d’autres disques à la fois d’artistes divers et de styles très différents suite à cet article. Comme notre ligne éditoriale fait en sorte de parler de tout, cela ne sera pas que des œuvres ayant forcément un rapport avec notre thématique principale qu’est le travestissement.

Enfin et pour rappel nous vous précisons que sur la chaîne YouTube Edith de Nantes vous pouvez déjà trouver une playlist de vidéos consacrées à des œuvres artistiques (des films et désormais des disques).

Plutôt de vous narrer ici dans cet article la même chose que dans la vidéo qui suit, je vous recommande de découvrir sans plus attendre cette dernière que nous avons réalisé. Celle-ci traite donc de cet album si spécial qui est un classique à posséder dans toute bonne discothèque de mélomane averti.e qui se respecte.

Bon visionnage. Et Bonne écoute.

E D I T H D E N A N T E S

Tracklist :
01. Vicious (2:58)
02. Andy’s Chest (3:20)
03. Perfect Day (3:46)
04. Hangin’ Round (3:35)
05. Walk on the Wild Side (4:15)
06. Make Up (3:00)
07. Satellite of Love (3:42)
08. Wagon Wheel (3:19)
09. New York Telephone Conversation (1:33)
10. I’m So Free (3:09)
11. Goodnight Ladies (4:21)

+ d’infos sur ce disque
https://fr.wikipedia.org/wiki/Transformer_(album)

→ Vidéo « Présentation Chaîne E D I T H D E N A N T E S »
https://www.youtube.com/watch?v=DCrlVIyW7gk