De l’Or Pour Les Braves [1970]

Un de mes coups de cœur et ce depuis l’enfance ! A défaut d’être la référence ultime dans son genre, il n’en reste pas moins que cette petite perle reste un honnête film de guerre qui vieillit formidablement bien ! Aller chercher l’or Le film raconte les déboires d’une bande de soldats américains en quête d’or nazi … Continuer la lecture de « De l’Or Pour Les Braves [1970] »

Un de mes coups de cœur et ce depuis l’enfance ! A défaut d’être la référence ultime dans son genre, il n’en reste pas moins que cette petite perle reste un honnête film de guerre qui vieillit formidablement bien !

Aller chercher l’or

Le film raconte les déboires d’une bande de soldats américains en quête d’or nazi en France lors de la Seconde Guerre mondiale. Historiquement, l’action se passe quelque part entre le Débarquement de juin 1944 et la Bataille des Ardennes de décembre de la même année.

Le but de ces hommes est d’aller récupérer un trésor nazi situé tout près de leur ligne de front constitué de quatorze mille barres d’or. Ladite compagnie est commandée par Clint Eastwood dont c’est le second film de guerre en tant qu’acteur après Quand Les Aigles Attaquent (où il volait presque la vedette à Richard Burton). Sans en référer à sa hiérarchie, ce dernier organise une opération risquée mais calculée et dont le film suit l’évolution.

Casting quatre étoiles

En plus d’Eastwood à la tête de la petite troupe, on trouve d’autres acteurs dont la présence à l’écran est des plus jubilatoires. S’emportant toujours facilement tout en restant droit dans ses bottes, Telly Savalas (la série Kojak) est parfait dans son rôle de sergent un brin grincheux mais toujours très imaginatif pour mettre une pâtée aux méchants Allemands (qui sont loin d’être caricaturaux à défaut d’être d’être des militaires retords). Don Rickles en manutentionnaire geignard est tout aussi savoureux.

Mais la palme revient sans contexte à Donald Sutherland qui est irrésistible de drôlerie dans son rôle de commandant de tank hippie avant l’heure. Toutes les séquences où apparaît ce dernier sont toujours marquées par sa nonchalance communicative. Qu’il explique pourquoi il aime bien se battre en musique ou encore bronzer après le combat, dans tous les cas il sait se méfier des ondes négatives qui l’entourent…

Kelly’s Heroes

En point d’orgue il y a cette scène assez détonante où les tanks Sherman de Sutherland démolissent une gare allemande sur fond de musique country. Tellement marquante qu’elle inspirera un certain Francis Ford Coppola pour l’attaque du village vietcong qui deviendra une des scènes les plus cultes d’Apocalypse Now sorti… deux ans plus tard.

De l’Or Pour Les Braves (Kelly’s Heroes dans sa version d’origine) inspirera également par la suite d’autres réalisateurs (Les Morfalous d’Henri Verneuil avec Belmondo en 1984 ou encore Les Rois du Désert de David O. Russell en 1999).

Etonnamment et malgré tous ces bons ingrédients, De l’Or pour les Braves est un film dont le succès fut modeste à sa sortie en 1970. Mais pour un long métrage qui date déjà 50 ans cette année, il n’en reste pas moins un très bon moment de cinéma qui lorgne ici vers la comédie plus que le film de guerre pur et dur.

Quant à l’action elle est tout de même assez présente notamment dans le dernier quart du film où une bataille a lieu dans le petit village où se trouve le fameux or que tout ce petit monde convoite. Alors certes tout ceci se passe plus de vingt-cinq ans avant Il Faut Sauver le Soldat Ryan de Steven Spielberg, les tanks Tigre ne sont pas des originaux mais des répliques de vieux T-34 russes… Et le final de fraternisation soudaine avec l’ennemi pourra agacer les cinéphiles mordus de films d’action qui auraient souhaité un peu plus d’action.

Une bande son très sixties

Néanmoins ne boudez pas votre plaisir. Si vous avez un jour l’occasion n’hésitez pas à vous en délecter et ce même en version doublée française qui est très correcte. Et puis bien sûr il y a la musique de ce film qui elle aussi détonne un peu par moments !

Anachronique par rapport à l’époque que le film est censé exposer, elle n’en est pas moins terriblement en phase avec le récit. On y trouve aussi bien des morceaux très sixties (The Mike Curb Congregation Burning Bridges, Hank Williams All For The Love Of The Sunshine) que des titres de facture classique spécialement conçus pour le film par le compositeur argentin Lalo Schifrin. Son titre Tiger Tank sera d’ailleurs réutilisé par Quentin Tarantino dans Unglourious Basterds en 2009.

50 ans déjà et presque pas une ride. Si je pouvais vieillir aussi bien j’en serai ravi. Parce que les ondes négatives ça va un moment.

E D I T H D E N A N T E S

Fiche wikipédia sur le film :
https://fr.wikipedia.org/wiki/De_l%27or_pour_les_braves

Midway [2019]

Ce n’est pas la première fois qu’est réalisé un film sur le sujet. Mais cela ne m’a pas empêché malgré quelques doutes d’aller le voir. Et par deux fois en plus !

Une crainte légitime

C’est devenu rare ces dernières années de voir des vrais bons films de guerre et a fortiori sur cette période qu’est la Seconde Guerre Mondiale. C’est le cas avec le diptyque de Clint Eastwood Flags Of Our Fathers en 2006 et Lettres d’Iwo Jima en 2007 ou encore Hacksaw Bridge (en français Tu Ne Tueras Point) de Mel Gibson en 2016 qui représentaient de vraies réussites aussi bien esthétiques que scénaristiques.

En tant que grand amateur d’Histoire militaire et plus particulièrement de la Guerre du Pacifique, j’étais dans une relative circonspection lorsque j’ai appris qu’un film sur la bataille de Midway allait se faire. D’où la crainte d’en ressortir déçu.

Je partais donc voir le nouveau film de Roland Emmerich (Stargate, Independance Day, Le Jour d’Après, 2012…) avec la sensation que cela n’allait être qu’une superproduction de plus sur un épisode historique bien connu de l’histoire américaine. En effet ce n’est pas le premier film qui a été fait sur cette bataille qui marqua un tournant dans l’affrontement entre les Etats Unis et l’Empire japonais entre 1941 et 1945. Un autre long métrage de bonne facture intitulé également Midway avait déjà été réalisé par Jack Smight en 1976.

Mon ressenti final après la projection était donc très mitigé. J’ai eu l’occasion de le revoir une seconde fois quelques jours plus tard en version originale cette fois-ci. L’expérience fut meilleure. Cela me conforte dans l’idée que décidément voir un film étranger en VO procure une expérience de cinéma bien plus agréable. Et surtout plus jouissive.

Un peu d’Histoire

Les Etats-Unis qui étaient restés neutres depuis le début de la guerre en Europe en septembre 1939 sont entrés dans le conflit suite à l’attaque surprise japonaise sur leur base de Pearl Harbor dans l’Océan Pacifique le 7 décembre 1941. Pendant quatre longues années ils vont mener presque seuls la sanglante Guerre du Pacifique, conflit dans le conflit où leur adversaire direct qu’était l’Empire japonais se révèlera jusqu’à sa défaite finale un ennemi aussi dangereux qu’acharné.

Au début de 1942 les Américains sont dans une posture militaire délicate. Leurs porte-avions que l’on voit dans le film vont se révéler être la clé des futurs grands affrontements à venir dont celui de Midway. Cet atoll perdu au milieu de l’océan Pacifique fut le théâtre d’une grande bataille début juin 1942. Les Japonais souhaitaient attirer les porte-avions américains rescapés de l’attaque de Pearl Harbor dans un combat décisif afin d’asseoir leur supériorité dans le conflit par l’élimination de ces derniers. 

Juste après la bataille de la Mer de Corail en mai 1942, c’est la seconde fois que deux flottes s’affrontent non pas directement à coups de canon mais le biais de leurs aviations embarquées respectives. C’est ce que l’on appelle l’aéronavale. Et c’est en grande partie sur l’histoire de ces marins et aviateurs que se concentrent le récit du film.

Se méfier des apparences

Midway de Roland Emmerich parait pompeux au premier abord : des scènes d’action dont certains effets spéciaux sont passables, des récits qui s’enchaînent très vite et surtout cette lancinante impression de ne voir qu’un énième film sur la supériorité américaine qui balaye tout sur son passage puisqu’au final c’est eux qui ont remporté la mise (pardon pour le spoil).

Le second visionnage du film dont je vous ai parlé m’a éclairé sur ce que je n’avais pas saisi lors du premier où j’étais trop concentrée sur les détails historiques. Quand on y regarde de plus près on se rend compte qu’Emmerich a su donner un peu plus de profondeur à son long métrage qu’il n’y parait au premier abord. Tout du moins sur l’aspect humain.

En plus des considérations stratégiques (s’assurer la maîtrise de l’océan et donc de la guerre), le film met en lumière quelques faits moins connus de cette époque. Le plus manifeste étant le rôle clé joué par les équipes de déchiffrage des services secrets américains. C’est en effet grâce à elles que les Américains purent prévoir à temps l’endroit exact de l’attaque japonaise et cela se révèlera être un avantage très net dans la bataille.

Un tableau réaliste

On oublie vite cette scène mais dès le début du film les Japonais font preuve de plus de réalisme que d’agressivité dans leurs raisonnements. Car c’est bien connu l’Histoire est écrite par les vainqueurs et il est souvent de bon ton de dépeindre le vaincu comme étant simpliste, belliqueux et sans grande réflexion sur les événements.

Cette vision est heureusement contrecarrée avec le point de vue développé par le personnage de l’amiral Yamamoto. Ce grand stratège de l’aéronavale japonaise avait prédit avec une précision étonnante qu’un conflit direct avec les USA ne pourrait qu’être perdu à moyen terme. Et tout au long du film les Japonais montrent une certaine estime de leur adversaire.

S’ils ne les croient pas capables de se sacrifier en jetant un avion endommagé sur un navire, ils sont plus enclins à ne pas sous estimer une autre forme de bravoure. En voyant les premiers pilotes américains qui attaquent leur flotte se faire descendre, un officier nippon se moque ouvertement de leur amateurisme. Un autre lui rétorque alors que “même les amateurs peuvent avoir de la chance“…

Et puis il y a ce sens de l’honneur poussé à l’extrême par les Japonais. Comme cette histoire véridique du contre-amiral Yamaguchi et de son enseigne de vaisseau qui décidèrent de rester sur leur porte-avions en feu avant qu’un destroyer de leur propre flotte ne l’achève…

Quelques petites maladresses

A bien tout analyser je n’ai trouvé qu’un seul vrai bémol dans le traitement historique du film. Je passe le plan d’introduction qui stipule que Midway fut la plus grande bataille navale de l’Histoire. C’est une erreur car ce fut en réalité un autre épisode de la Guerre du Pacifique : celui de la bataille de Leyte aux Philippines en octobre 1944. Et qui opposa une nouvelle fois Américains et Japonais.

Non le problème qui me taquine est ailleurs. Le film avance à rythme soutenu et cela se ressent lors du traitement de certains faits. C’est le cas pour l’épisode des réparations du porte-avions Yorktown qui est vite expédié et surtout l’absence d’un acteur clé de la bataille à savoir le contre-amiral Frank Fletcher. Lorsque son porte-avions fut endommagé à la bataille de la Mer de Corail, ce dernier l’avait fait revenir en catastrophe à Pearl Harbor pour réparation.

L’Histoire a souvent mis de côté cet officier en minimisant son action qui se révéla pourtant décisive. Et ce alors que ses qualités de commandement étaient toutes aussi remarquables que d’autres gradés tels que Halsey ou Spruance (qui apparaissent à l’écran). C’est de concert avec son supérieur Chester Nimitz qu’il fit tout son possible pour faire réparer en un temps record le navire (en moins de 72 heures) pour qu’il soit présent à la bataille suivante. Et ce sont également des avions du Yorktown qui coulèrent les porte-avions nippons.

Je me retrouve dedans

Bref si le film est encore dans les salles obscures à l’heure où vous lisez ces lignes je vous le recommande quand même. C’est instructif tout en étant un divertissement très correct. Je ne peux que reconnaître qu’Emmerich a livré là un film relativement abouti qu’il avait muri pendant de longues années avant sa mise en production. C’était en effet un projet qui lui tenait à cœur depuis les années 90 et des films comme Independance Day.

Je me retrouve bien dans cette démarche car c’est ce que moi-même je fais avec ce site et surtout dans les vidéos de la chaîne YouTube. Un projet personnel souhaité et développé pendant longtemps et une volonté d’être aussi honnête que possible tout en essayant de rester pertinent. On aime ou on n’aime pas la démarche mais cela c’est un autre point de vue !

+ d’infos sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Midway_(film,_2019)

+ d’infos sur la bataille de Midway
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Midway

Casino [1995]

Casino est le 14ème long métrage de Martin Scorcese. Beaucoup s’accordent à dire qu’il s’agit là – accessoirement – de l’un de ses tous meilleurs longs métrages. C’est ce que nous allons voir ici.

Une spécialité du réalisateur

Ce réalisateur emblématique italo-américain s’est fait une spécialité de narrer des histoires où les personnages se retrouvent dans des récits alliant démesure débridée et dramaturgie totale. Casino n’échappe pas à cette règle et en est même le plus bel étendard.

Lesdits personnages sont une vitrine de tout ce que la société américaine produit de plus borderline, qu’ils soient cantonnés aux basses couches sociales (Taxi Driver) ou qu’ils soient déjà bien établis (Les Affranchis). Dans les deux cas on retrouve toujours cette fascination du réalisateur pour ces histoires de marginaux, de gangsters, de drogués, de mafieux et autres individus souvent motivés par le gain facile tout se sachant inconsciemment comment cela se terminera un jour. Beaucoup d’entre-eux sont en effet aussi lucides sur leurs actions que sur leurs sorts.

Il est servi ici par un trio d’acteurs au top de leurs carrières et dont les interprétations respectives feront date elles aussi. Comme pour Raging Bull en 1980 et Les Affranchis en 1990, Scorcese fait à nouveau appel à un duo d’acteurs incarné par Robert de Niro et Joe Pesci. Le premier a déjà une carrière remarquable et est considéré comme l’acteur muse de Scorcese (en plus des deux films cités juste avant on peut aussi mentionner Mean Streets, Taxi Driver…).

Un fantastique trio

Inspiré en partie d’une histoire vraie, De Niro est parfait dans le rôle de Ace, brillant bookmaker qui se retrouve à la tête d’un des plus puissants établissements du jeu de Las Vegas, couverture idéale pour la mafia locale très bien intégrée et dont Scorcese nous fait découvrir les coulisses avec un plaisir jubilatoire.

Joe Pesci quant à lui est plus un acteur habitué aux seconds rôles mais qui trouve là un personnage à sa démesure certes assez similaire à celui qu’il tenait déjà dans ” Les Affranchis” mais cette fois dans un registre encore plus tragique (la chute est même étonnante entre guillemets car elle contrebalance d’une traite le côté parfois comique de certains aspects du personnage).

Enfin pour compléter ce duo de choc on trouve Sharon Stone qui interprète Ginger, femme fatale dont s’éprend le personnage de De Niro et qui aura un poids considérable dans l’intrigue. Considéré par beaucoup comme le dernier grand rôle notable de l’actrice, Stone est incroyable de beauté, de malice et de démons intérieurs qui lui causeront bien des torts.

Une foule de personnages entourent le trio et sont souvent reconnaissables par leurs gueules si caractéristiques qu’ont les hommes de main, les voyous en tous genres, les sbires de tout poil, etc. Petit personnel et grandes huiles se côtoient dans le monde du jeu d’argent et s’y croisent dans un tourbillon que la caméra de Scorcese filme avec un très grand brio.

Trois heures quand même

Casino fait tout de même presque trois heures et pourtant on ne s’ennuie pas un instant. Bien évidemment cela est du en grande partie à l’histoire parfaitement rythmée et la cocasserie de certaines scènes. Sans oublier l’extraordinaire garde-robe de Robert de Niro qui ne porte pas moins de 64 costumes. Sharon Stone n’est pas en reste non plus.

Ce serait oublier deux effets notables : l’emploi très fréquent de voix off qui permettent de rajouter toujours plus de détails et d’accélérer considérablement la narration. Ensuite le choix de la bande son : pas moins d’une trentaine de musiques qui s’entremêlent et qui sont pour la plupart des petits chefs d’œuvres de la musique populaire américaine des années 50 à 70. Le double album de la bande originale de Casino est tout comme son film : au poil.

Casino est un des musts de la carrière de Scorcese, il est régulièrement cité pour sa virtuosité et son rythme qui en font presque oublier sa relative longueur. A redécouvrir rapidement sinon je me verrai contraints de vous finir en vous mettant la tête dans un étau de menuisier.

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Casino_(film)

Le Cerveau [1969]

Un classique de comédie d’aventures des années 60 ! Un blockbuster avant l’heure. Une réussite de bout en bout. Bon vous l’aurez compris c’est le genre de film qui fait partie de mon Panthéon personnel.

Du vrai bon cinéma populaire

Le Cerveau est en effet un des sommets de ce que le cinéma dit populaire peut faire de mieux. Une excellente intrigue, de l’humour, de l’action, un zeste de romance, des personnages d’héros et d’antihéros hauts en couleur, etc.

Son casting quatre étoiles complète superbement le dispositif. Le Britannique David Niven interprète le fameux Cerveau, personnage rocambolesque inspiré directement de Gordon Goody, tête pensante du gang de Bruce Reynolds qui réalisa ce que l’on appela à l’époque le casse du siècle : la légendaire attaque du train postal Glasgow-Londres de 1963.

Jean-Paul Belmondo et Bourvil interprètent quant à eux deux voleurs à la petite semaine qui se mettent en tête de rééditer le coup du casse du siècle en tentant de dérober les fonds secrets de l’OTAN lors d’un voyage en train aussi mouvementé qu’inconfortable.

Si le premier fait preuve d’un zèle de casse coup culotté, le second est beaucoup plus réticent à s’engager à fond dans cette entreprise hautement casse-gueule. C’est ce qui constitue l’épine dorsale de ce duo comique qui fonctionne à plein comme celui que Bourvil formait avec Louis de Funès dans La Grande Vadrouille, précèdent film d’Oury sorti en 1966. L’équilibre entre Belmondo et Bourvil penche légèrement pour le premier mais cette fois-ci le second ne se fait pas cannibaliser par son binôme.

Plusieurs intrigues qui s‘entrecoupent

Et enfin on trouve Eli Wallach (le truand du Bon, La Brute et le Truand) qui joue un mafieux drolatique qui a un compte personnel à régler avec David Niven. Et notamment au sujet de sa petite sœur jouée par la splendide Silvia Monti qui irradie le film notamment lors d’une magnifique scène où on la voit séduire Niven pendant qu’elle nargue Wallach. A moins que ce ne soit l’inverse ?

Mais là où l’intrigue est détonante c’est d’avoir imaginé un scénario où l’expert du casse de haut vol, le cupide mafieux et les pieds nickelés du cambriolage convoitent le même magot sans forcément s’en rendre compte ni comprendre ce qui leur arrive respectivement lors de désopilantes scènes de courses poursuites et d’innombrables gags. Remplacer un gaz soporifique pour endormir des gardes par de vulgaires boules puantes, effiler un pull en laine avec une antenne de voiture ou provoquer un monstrueux dégât des eaux à cause d’une panthère apprivoisée en sont quelques exemples.

Le film est aussi servi par une excellente bande son. Le générique « The Brain » qui sert de thème principal est interprété par le groupe The American Breed. Et puis il y a cette magnifique chanson de pop italienne de Catarina Caselli « Cento Giorni » lors de la scène de la piscine qui elle aussi vaut le détour.

Un réalisateur en pleine gloire

Troisième grand succès de Gérard Oury après La Grande Vadrouille et Le Corniaud, Le Cerveau est aussi à ce jour le film le plus populaire de Belmondo, légende du cinéma français et figure désopilante du héros de comédie d’action (L’Homme de Rio, Le Magnifique, etc.).

Oury quant à lui a pu se faire réellement plaisir avec ce film au casting international et au budget conséquent. Cela se voit à l’image : plans tournés sur des bateaux, vues d’hélicoptères, cascades, nombreux figurants. Le tournage a eu lieu à l’époque en plein Mai 1968 ce qui posait quelques problèmes d’organisation et de logistique mais le rendu final lui est parfait.

Il faut toujours un cerveau pour réussir ce genre de « coup ». Merci M. Oury pour ce classique qui n’est pas prêt de finir en rade. Cette dernière tirade était un clin d’œil pour le France, paquebot transatlantique qui apparait dans le film. Nostalgique d’une époque de cinéma révolue moi ? Non juste cinéphile qui parle un peu trop !

E D I T H  D E  N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cerveau#Acteurs

→ Lien Wikipédia sur l’attaque du train Glasgow-Londres qui inspira le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_du_train_postal_Glasgow-Londres

The Green Hornet [2011]

Si vous n’avez pas encore vu ce film injustement mésestimé il est urgent de se faire une séance de rattrapage. Explication.

Un surdoué de l’image

S’étant fait remarquer dans les années 90 avec une série de courts métrages et de vidéoclips à succès pour des artistes comme Björk et Daft Punk entre autres, Michel Gondry accède à un statut de réalisateur surdoué qui arrive à combiner succès critique et public avec son Eternal Sunshine of the Spotless Mind en 2004. Il confirme par la suite avec La Science des rêves en 2006 et Soyez Sympas, Rembobinez (Be Kind Rewind) en 2008.

Puis vint le projet du Green Hornet qui avait déjà été esquissé presque quinze ans auparavant. Le concept n’avait pas pu se concrétiser en film car Universal la major de l’époque avait annulé la commande au bout de quelques mois. Gondry a pu réaliser son rêve lorsque Sony a racheté les droits dans les années 2000.

A une différence près : cette fois-ci il ne s’agissait plus d’un film personnel avec une vision et un scénario propre au réalisateur mais bien un format de type blockbuster. C’est le rendu final à la sauce hollywoodienne qui a fortement déplu à la critique qui a plutôt eu tendance à descendre le film alors qu’il est loin d’être si raté.

Tout sauf inintéressant

Il serait dommage de se priver d’un tel spectacle car si Green Hornet détonne un peu dans la filmographique de son réalisateur, il n’en reste pas moins un film loin d’être inintéressant bien au contraire. Je ne vous ai pas perdu là c’est bon ? Allez, on continue.

Librement adapté de ses illustres prédécesseurs (tour à tour une série radiophonique dans les années 30, un comics dans les années 50 et une série télévisée dans les années 60 avec Bruce Lee), le film de 2011 reste néanmoins un très bon divertissement. Certes la réalisation est plus conventionnelle par rapport à ce que Gondry avait d’ordinaire l’habitude de réaliser. Que les amateurs se rassurent : même moins présents que dans ses autres productions, on y trouve quand même pas mal d’effets et trouvailles visuelles qui sont une des marques de fabrique de Gondry. Et globalement l’idée de départ reste bonne, le rythme est assez fluide et l’intrigue tient la route.

Une esthétique propre

A propos de route, on ne se lasse pas d’embarquer dans la splendide Black Beauty, véhicule des superhéros du film qui détonne par son look et ses gadgets éclectiques (pouvoir écouter de la musique sur une platine vinyle embarquée est aussi improbable que jouissif). Ce modèle de Chrysler Imperial joue pour beaucoup dans l’esthétique du film et constitue narrativement indirectement un des points de départ entre les deux protagonistes principaux : le fils à milliardaire qui va se transformer par hasard en Green Hornet et son homme à tout faire, bricoleur de génie du nom de Kato (le personnage de Bruce Lee dans la série télé).

Ah oui il faut le préciser : le Green Hornet et son acolyte Kato ne sont pas vraiment des superhéros ordinaires. En effet si ces derniers n’ont pas de super pouvoir particulier, ils ont en revanche une bonne part de culot et d’inventivité à revendre. De plus si le film a un esprit directement issu d’un comics, la trame évolue ici dans le monde contemporain et il n’y aucun lien ou élément d’arc narratif de type Marvel Universe ou DC Comics. Vous ne souffrirez donc pas de vous dire dans quel autre film vous avez déjà vu cette intrigue et ses personnages rocambolesques.

La tentation de spoiler

J’aimerais tellement vous en dire plus mais je vais vite tomber dans le spoil alors voilà ne tardez plus et foncez voir cette petite perle oubliée qui vaut vraiment le détour. Et un dernier atout supplémentaire : la présence de Christoph Waltz qui incarne un méchant aussi inquiétant qu’irrésistible de drôlerie.

Je repense à une scène en particulier. Le genre de scène improbable que l’on découvre par hasard quand on pratique du zapping. Vous savez lorsque vous tombez sur un film dont on ne soupçonnait jusqu’ici même pas l’existence tant cela a l’air dingue. C’est une image qui résume un peu l’esprit de ce film. Délirant et coloré. C’est typiquement le cas avec Green Hornet.

Et puis il y a des choses plus graves dans la vie. Comme une maladie vénérienne par exemple.

E D I T H  D E  N A N T E S

→ Lien wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Green_Hornet_(film,_2011)

“Joker” [2019]

Assurément un des films coup de poing de l’année. Dans tous les sens du terme.

Grand film

Le réalisateur américain de Joker n’est ni plus ni moins que Todd Phillips. Oui c’est bien le même qui jusqu’ici avait versé (avec réussite) dans la comédie (la trilogie Very Bad Trip) ou dans le thriller War Dogs qui malgré son histoire véridique comportait une bonne dose d’humour. Humour noir certes mais humour quand même.

Ici dans Joker on aura du mal à trouver le même type de traitement tant la forme et le fond sont résolument tragiques. Il règne en effet une tension palpable de bout en bout dans cette claque de deux heures d’une descente aux enfers individuelle, le tout sur fond de révolte latente d’une société entière qui n’attend qu’une étincelle pour s’embrasser.

Le rôle-titre étant directement tiré de l’univers des comics, il est donc normal de retrouver des éléments de l’univers Batman dans son intrigue principale. Mais tout du long on n’a que peu l’impression d’être dans un film adapté des aventures du Chevalier Noir. Certes Joker raconte la genèse d’un des antagonistes les plus mémorables du cinéma et de l’univers Batman. Mais cette histoire peut se regarder et surtout s’apprécier même si vous n’avez que peu de connaissances et/ou d’attirance pour cet univers de supers héros comme de leurs adversaires hauts en couleurs et forcément relativement charismatiques pour beaucoup d’entre-eux.

Grande interprétation

Et que dire de la performance qui fera date de Joachim Phoenix (La Nuit Nous Appartient, Two Lovers, Her, The Sisters Brothers…) décidément abonné aux grands rôles?

Succédant à une longue suite d’acteurs qui ont tous livrés des performances du personnage propres à leurs jeux personnels et aux scénarios de différents films respectifs, Phoenix livre ici une partition incroyable de sincérité et d’une bouleversante crédibilité. On a rarement interprété la tourmente, le mal-être et la folie de façon si criante et si mémorable.

Comme l’étaient à leur époque des films notables comme Orange Mécanique ou Taxi Driver, c’est à la fois un spectacle qui dérange tout autant qu’il fascine. Jamais dans la surenchère, le personnage va peu à peu se déshumaniser à force de se prendre d’innombrables coups de la vie et de perpétuellement se redécouvrir. A tel point que l’on ne sait jamais pendant très longtemps où est la limite finale qui le fera définitivement basculer vers le côté obscur.

Ce personnage décidément hors normes du pire ennemi de Batman n’en finit pas de dérouter tant son évolution d’humain à créature nous entraîne dans une vertigineuse descente jusqu’aux tréfonds d’une âme tourmentée qui n’arrive jamais à trouver un éventuel salut ou même une simple échappatoire.

Qui est le vrai méchant dans l’histoire ?

Sans trop vous gâcher le plaisir si vous ne l’avez pas vu, on peut néanmoins insister sur l’aspect incroyablement pesant de l’ambiance générale qui règne sur le dernier tiers du film. On y découvre la folie criminelle naissante du Joker bien évidemment et qui apparaît par touches de façon particulièrement crue. Dans des gestes mais aussi dans des raisonnements qui interpellent forcément le spectateur et la spectatrice. Et cela force à se poser quelques questions : quelle est la vraie nature du Bien et du Mal, de la Lumière et de l’Ombre, de la Raison et de la Folie.

Le discours du film tend alors à se révéler plus noir, rendant l’atmosphère encore plus sombre. On atteint alors une forme de paroxysme cérébral comme on en avait plus vu depuis longtemps au cinéma. A se demander qui est le vrai méchant dans cette histoire. La société ? Ou les monstres qu’elle engendre ?

En somme Joker est peut-être le film le plus fasciste depuis l’extraordinaire Fight Club de David Fincher en 1999. Depuis ce film il n’y avait pas vraiment eu d’autre œuvre plus marquante sur ce type de thématique d’individus dressés les uns contre les autres au sein d’une société en plein déliquescence.

Même d’autres grands réalisateurs comme Nolan n’y étaient pas complétement parvenus. Les deux derniers volets de sa trilogie Dark Knight (où était présent un Joker magistralement interprété par le regretté Heath Ledger) étaient pourtant fortement imprégnés par un aspect qui flirtait avec le malaise d’une société corrompue et un certaine sentiement d’insurrection générale. Là aussi menée par un petit nombre d’individus très déterminés face à une majorité d’autres complétement dépassée par les événements (The Dark Knight Rises).

Une chose est sûre : comme son personnage principal, vous sortirez forcément un peu sécoué(e) de de cette expérience pure de cinéma. Une œuvre de ce calibre ne peut se digérer aussi vite que fumer une simple cigarette. Un conseil : allez boire une bière après.

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Joker_(film,_2019)

→ Un autre sur l’univers Batman DC Comics (section des antagonistes dont le Joker)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Batman#Ennemis

Deux Moi [2019]

Une comédie dramatique d’aujourd’hui signée Cédric Klapisch qui fait du bien.

Une romance mitoyenne

Le pitch de départ de cette comédie douce-amère est le suivant : deux célibataires vivants chacun et chacune dans leurs appartements respectifs situés dans deux immeubles mitoyens se croisent mais ne se voient jamais. Les deux trentenaires isolés sont en proie à des états passagers de déprime latente et de résignation.

Noyés dans un quotidien assez terne du travail et dans la routine du métro-boulot-dodo (l’un n’arrive plus à trouver le sommeil, l’autre dort trop), nos deux héros vont alors tenter de remonter la pente de la dépression chronique qui les guette.

Quelques petits faits anodins vont rapidement leur révéler cet état de fait et les incitera à pousser les portes deux psychologues (joués par une délicieusement drôle Camille Cotin et un François Berléand qui parle peu mais qui vise toujours juste).

François Civil (“Le Chant du Loup“, “Mon Inconnue“) et Ana Girardot (“Ce qui nous lie“) forment un duo efficace et ce même s’ils ne partagent pas de scènes conventionnelles où s’échangent des répliques. Mais ils apparaissent néanmoins ensemble dans de nombreux plans (notamment lorsqu’on les voit contempler mélancoliquement le lointain sur leurs balcons respectifs).

Enfin quelques petits rôles discrets mais notables sont irrésistiblement comiques et vont même involontairement avancer l’intrigue (Zinedine Zoualem en pharmacien un peu coincé et surtout Simon Abkarian en épicier drolatique). A noter aussi une apparition désopilante de Pierre Niney (ancien comparse de Civil dans la série Casting(s) et dans Five qui tente tant bien que mal de raviver les souvenirs de collège-lycée de son pote).

2.0 quand tu nous tiens

Chronique amusante des travers des réseaux sociaux, on en sait un peu plus en ressortant sur comment trouver l’âme sœur grâce à la technologie. Pour le meilleur (retrouver un ancien camarade de classe pour Rémi) comme pour le pire (enchaîner les relations disparates pour Mélanie).

Dans ces deux cas extrêmes, le film fait beaucoup rire et parfois même avec une touche de d’humour caustique. Le monde du travail en prend également pour son grade (la pression que subit Mélanie pour la préparation d’une présentation collective, le côté déshumanisant d’une activité terriblement routinière pour lui).

Cette comédie réserve aussi ces rares mais nécessaires instants à tonalité plus grave comme Klapisch nous y a souvent habitués dans ses précédents films (« Le Péril Jeune », « Un Air de Famille », « Paris »). Rien de larmoyant, juste des scènes qui donnent un peu plus de profondeur à la légèreté de l’ensemble.

Et puis comme le dit de manière totalement désabusée la psy de Mélanie « les réseaux sociaux ont tué les relations sociales ». Mais cela n’a pour l’instant encore trop empêché les gens de danser lorsque l’envie leur prend. Encore une méthode parmi d’autres qui fonctionne toujours pour faire des rencontres.

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Deux_moi

“Yesterday” [2019]

Une comédie réjouissante à souhait et dont l’idée de base est aussi simple que cocasse : et si les Beatles n’avaient jamais existés ?

Une histoire singulière

Cinéaste percutant dès ses débuts (Petits Meurtres entre Amis et surtout Trainspotting), un peu moins inspiré ensuite (La Plage, Sunshine) jusqu’à la consécration internationale (Slumdog Millionnaire), le réalisateur britannique Danny Boyle nous offre avec Yesterday une comédie romantique sur fond d’uchronie où les quatre de Liverpool sont désormais inconnus des pages Wikipédia.

Sans pour autant vous ôter le plaisir de regarder Yesterday, il faut savoir qu’il n’est pas impossible même si cela n’a pas été formellement prouvé que cette histoire ait été plagiée sur une bande dessinée française et un manga japonais datant tous les deux d’une dizaine d’années avant la genèse de ce film.

Mais bon. Autant essayer de prouver que le vrai Paul Mc Cartney est mort en 1967 et que celui que nous connaissons actuellement n’est qu’un sosie (des conférenciers un brin complotistes mais réellement sincères dans leur démarche tournent de par le monde depuis des décennies pour défendre cette théorie…)

Côté rythme on ne s’ennuie pas un instant. Tout comme son personnage principal Jack Malik (Himesh Patel), on est porté de bout en bout par cette histoire qui nous dépasse tant les choses vont vite.

Se rendant compte suite à un accident qu’il est désormais la seule personne au monde à se souvenir de la musique des Beatles, Jack va alors se faire connaître très rapidement en interprétant une bonne partie du répertoire qu’il connaît bien en tant que musicien qui jusque-là n’arrivait pas à percer.

Pas de fausse note

Danny Boyle livre ici un bon film réalisé sans fausse note car il reprend la musique des Beatles non pour l’empailler mais plutôt pour la faire revivre de plus belle. A tel point que l’on danse plus d’une fois sur son siège ce qui est jouissif et plutôt bon signe. Pour ce qui est des titres plus mélodiques comme des ballades à la Let It Be ou The Long And Winding Road c’est en revanche un peu moins émouvant qu’on aurait pu croire. Mais cela n’enlève rien à la force de ces splendides titres ni au charme du long métrage.

Le film ne sombre pas non plus dans les méandres de la comédie romantique conventionnelle. Le duo que le personnage de Malik fait avec sa meilleure copine (interprétée par une Lily James tour à tout mutine et sensible) fonctionne à plein et leur complicité à l’écran est réciproque. Cela forme une seconde histoire jamais larmoyante et qui reste très crédible dans son déroulement narratif (et que je ne vous spoilerai pas ici).

A noter entre autres savoureux gags toujours liés à cette uchronie la participation d’Ed Sheeran dans son propre rôle. Il a du bien s’amuser lors de cette expérience. Ce dernier se moque en effet gentiment de lui-même, reconnaissant entre deux crises de jalousie naissante qu’il n’est pas au niveau du talent exceptionnel de Jack Malik. Et qu’il ne sera désormais juste utile que pour faire ses premières parties !

La bande son

En plus de la musique, de nombreuses références à l’univers des Beatles sont présentes et parfois sous des angles qui sont plus que des clins d’oeil : la ballade dans Liverpool en est un des exemples les plus représentatifs et ravira les fans hardcores notamment.

L’apparition touchante d’un John Lennon vivant en solitaire au bord de la mer (joué par un Robert Carlyle méconnaissable) est peut être d’ailleurs un des rares moments où le film ralentit pour proposer au héros et au spectateur un temps de réflexion non négligeable.

Une bande originale réinterprétée

Le film bénéficie également d’une excellente bande son qui reprend forcément les titres les plus emblématiques du catalogue du groupe et qui sont trop nombreux à vous narrer ici. Et on trouve en plus de ces incontournables classiques quelques titres moins connus qui donnent à l’ensemble un aspect moins best of (I Saw Her Standing There, Carry That Weight, In My Life).

Tous les titres sont interprétés par l’acteur Himesh Patel qui livre ici des performances très correctes qui raviront à la fois les fans et les néophytes. Eh oui ça existe aussi. Je sais que cela parait étonnant de dire cela mais le temps passant, les goûts changent aussi et même si elle incroyablement universelle et populaire, la musique des Beatles peut commencer à n’être plus perçue comme une évidence pour les plus jeunes générations.

Gageons que ce film pourra lever les éventuels doutes des personnes qui ne sont pas familières de cette musique qui est et restera désormais du classique au plus pur sens du terme. Au même titre que Mozart comme dirait Sheeran.

E D I T H D E N A N T E S

→ Article sur le potentiel plagiat (afin que vous puissiez vous faire vous-même votre propre idée) :
https://www.lesinrocks.com/2019/07/05/cinema/actualite-cinema/yesterday-le-film-sur-les-beatles-a-t-il-plagie-son-concept/

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Yesterday_(film,_2019)

“Piège de Cristal” [1988]

Premier volet de la série des films d’action à succès Die Hard et datant maintenant de trente ans, Pièce de Cristal n’en reste pas moins un pur plaisir jubilatoire lors de son visionnage.

Une masterclass de John Mc Tiernan

J’ai eu l’occasion de revoir ce film il y a peu et cela m’a remémoré une expérience vécue il y a quelques années de cela. C’était au festival Summer Camp de Nantes en 2016 : le réalisateur John Mc Tiernan avait été invité à l’occasion d’une masterclass où il faisait une présentation de son film dans le cadre de sa projection le soir même.

Cela m’avait permis de le voir sous un autre jour grâce à cette séquence. Et de vous narrer cela aujourd’hui dans ce petit papier que je ferai comme d’habitude quand j’écris un article : pas trop long et si possible percutant à point. Comme l’est Piège de Cristal.

Un film d’action qui prend le temps

Ce film a une particularité qui est devenue rare voire inexistante dans le cinéma d’action actuel : c’est son rythme. Ce dernier est en effet particulièrement bien dosé, l’intrigue ne se mettant en place que tout doucement et le déroulement du premier tiers est assez lent. Mais pas long. Nuance !

Avant que des films des années 90 comme Bad Boys ou The Rock de Michael Bay viennent définitivement mettre le film d’action hollywoodien typique sur des rythmes ultra rapides, ce premier volet de Die Hard est un sommet du genre car bien moins hystérique que les productions actuelles. Et surtout bien plus second degré dans un grand nombre de séquences qui mises bout à bout ont contribué à en faire un film culte.

On y trouve ce savant mélange d’action et d’humour mordant, cocktail détonnant servi par un Bruce Willis dont la carrière prendra véritablement son envol à partir de ce film. Auparavant habitué à des rôles de comédie où il n’était pas à son mieux (la série Clair de Lune), il trouve avec le rôle de John Mc Clane un personnage idéal de flic aux méthodes peu orthodoxes.

Un comportement volontairement énervant

Son attitude relativement désinvolte fait tourner la tête à tous ses adversaires, Alan Rickman en tête. Ce dernier campe ici un terroriste tour à tour inquiétant et redoutablement fourbe, passant de la courtoisie la plus charmante à la froideur la plus expéditive.

On n’a toujours pas parlé de l’histoire au passage : flic new yorkais fraichement débarqué à Los Angeles, Bruce Willis rejoint sa femme à une fête de fin d’année à son bureau (une tour moderne d’une quarantaine d’étages).

Surgit alors une bande de terroristes de l’ex-RDA (on est à la fin des années 80) dont les traits sont un peu caricaturaux (l’allemand qu’ils parlent entre eux est souvent intraduisible). Ces individus louches sont résolus à mener à bien une prise d’otages dans la fameuse tour. Mais toute cette belle mécanique va se gripper lorsque surgit le seul grain de sable possible : John Mc Clane.

Avec plus ou moins de finesse (la bombe balancée dans le puits d’ascenseur), il élimine un par un les gangsters et la plupart de leurs morts sont assez désopilantes à regarder. Il est à noter que la quasi-totalité des scènes d’action sont réalisées avec très peu d’effets numériques (il s’agit de vraies explosions et de vraies cascades).

Il mouille le marcel mais pas le reste

Petit truc à savoir : Bruce Willis se fera doubler dans toutes ses scènes d’action (même celle où il se retrouve dans la fontaine et où il ne se passe rien !) Je m’en excuse : ça va vous gâcher le mythe mais certainement pas le film ! Je ne vous spoile bien évidemment pas le final qui réserve quelques surprises. Et ce quand bien même on croit que tout va (enfin) se terminer.

Quatre suites suivront (deux réussies et deux autres moins). En général les spécialistes et les fans s’accordent à dire que 58 Minutes pour Vivre et Une Journée en Enfer sont les meilleures.

Mais rien ne sera plus vraiment comparable à Piège de Cristal, à tel point que le second de ces films se retrouvera à inclure une référence notable pour son intrigue. Je ne vous en dis pas plus si vous n’avez pas tout ou partie de ces films.

Yippee-ki-yay !

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Piège_de_cristal

Once Upon A Time In Hollywood [2019]

Si on comptabilise les deux Kill Bill comme deux films, Once Upon A Time In Hollywood est le dixième long métrage de Quentin Tarantino (contrairement à l’affiche officielle qui elle mentionne qu’il s’agit de son neuvième). Il est sorti au cinéma trois ans après Les Huit Salopards en 2016.

Encore une fois le réalisateur nous conte une de ces histoires originales dont il a le secret et qui est en lien direct avec son métier de cinéaste. Tarantino a toujours en effet eu un gros penchant pour parler dans ses films du cinéma et plus globalement du monde professionnel de l’image.

Il le fait soit de façon discrète comme la conversation entre John Travolta et Samuel L. Jackson sur les pilotes de séries télé dans Pulp Fiction ou celle entre les filles dans le restaurant dans Boulevard de la Mort. Soit de façon plus importante comme dans Inglourious Basterds où une partie entière de l’intrigue se déroule dans un cinéma d’époque en période de guerre sous l’Occupation.

Une tranche de vie

Ici Tarantino a choisi de nous délivrer une tranche de vie extraite du Hollywood de la fin des années 60, industrie cinématographique à part entière alors en pleine mutation tout comme la société américaine de l’époque qui est alors en plein flower power.

Son intrigue se concentre sur un duo en apparence un peu superficiel mais qui se révèlera comme un excellent ressort comique : une star de télévision un brin égocentrique qui commence à devenir sérieusement has been (excellent Leonardo DiCaprio) et son pote à tout faire un brin blasé de tout qui lui sert accessoirement de doublure cascades (désopilant Brad Pitt). Les deux comparses peinent à trouver leur place dans leur branche mais aussi dans un monde en évolution (ils n’apprécient guère le mouvement hippie qui est alors à son apogée).  

En parallèle on découvre par intermittence une seconde histoire introduite lorsque Rick Dalton (DiCaprio) s’aperçoit que son nouveau voisin immédiat n’est autre que Roman Polanski, alors jeune réalisateur en vogue et dont la femme de l’époque Sharon Tate (interprétée par une magnifique Margot Robbie) sera sauvagement assassinée ainsi que ses amis par des adeptes de la secte de la “Famille Manson” en août 1969.

Je ne vais pas plus loin car je risque de vous spoiler l’histoire si vous n’avez pas vu le film. Mais sachez d’avance que comme c’était le cas pour Inglourious Basterds, Tarantino s’est pris au jeu de réviser la vraie Histoire à sa sauce. Néanmoins cette technique n’enlève rien au cachet global du film et ce même lorsque le réalisateur prend ce tournant. Parti pris osé et qui a créé avant la sortie du film une petite polémique quand on connait la nature exacte de ces tragiques événements.

Un scénario bien ficelé truffé de gags savoureux

Once Upon A Time In Hollywood n’en reste pas moins un très bon film. Car il a été très bien écrit en amont, bien tourné et interprété par des acteurs au diapason habités par leur rôle : les deux héros notamment (chacun dans leur style) mais aussi les apparitions furtives des habitués de la bande à Tarantino comme Michael Madsen, Kurt Russel et Zoe Bell pour ne citer qu’eux. L’ensemble fonctionne à plein sans jamais lasser ou agacer.

Même si on ne connaît pas les tenants et aboutissants de cette sordide histoire, on peut néanmoins très bien apprécier ce film. La véritable histoire ne va servir que de trame de fond. En parallèle au récit principal, le film prend une seconde direction lors d’une intrigue qui va monter crescendo au fur à mesure des 161 minutes du film. Temps qu’on ne voit pas passer d’ailleurs tant son rythme est parfait. A l’inverse de la démesure sanguinaire d’un Kill Bill Volume 1, assurément le film le plus contemplatif depuis Jackie Brown sorti il y a tout juste vingt ans.

Cette comédie où les gags ne sont pas forcément là où on pense se déguste tout comme les héros se lâchent sur des cocktails très variés et pas que dans d’envoûtantes fêtes mondaines. A noter au passage la superbe séquence de la fiesta au Manoir Playboy (où apparait notamment un Steve McQueen désabusé interprété par Damian Lewis). Cette dernière est un instantané parfait de cette époque folle alors encore en pleine insouciance. Il s’agit entre autres d’une des meilleures images qui restent de ce film quand on y repense bien après.

Pas de spoil mais des liens

Je vous mets en lien quelques informations concernant les faits mentionnés dans l’article afin d’en savoir plus sur les tragiques événements dont s’est en grande partie inspiré le film. Comme précisé juste avant ces derniers peuvent en partie vous spoiler ce long métrage si vous ne l’avez pas encore vu.

A l’inverse vous pouvez aussi vous renseigner sur ces faits pour (entre guillemets) en apprécier les subtilités lors du visionnage de Once Upon A Time In Hollywood. Mais je vous aurai prévenu : âmes sensibles s’abstenir.

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Once_Upon_a_Time…in_Hollywood

→ Informations sur l’assassinat du 9 août 1969 perpétré par des membres de la Famille Manson
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sharon_Tate#Assassinat_par_la_«Famille»_Manson

→ Article sur Jackie Brown sur E D I T H D E N A N T E S
https://edithdenantes.com/index.php/2019/09/23/jackie-brown-1997/