Le Cerveau [1969]

Un classique de comédie d’aventures des années 60 ! Un blockbuster avant l’heure. Une réussite de bout en bout. Bon vous l’aurez compris c’est le genre de film qui fait partie de mon Panthéon personnel.

Du vrai bon cinéma populaire

Le Cerveau est en effet un des sommets de ce que le cinéma dit populaire peut faire de mieux. Une excellente intrigue, de l’humour, de l’action, un zeste de romance, des personnages d’héros et d’antihéros hauts en couleur, etc.

Son casting quatre étoiles complète superbement le dispositif. Le Britannique David Niven interprète le fameux Cerveau, personnage rocambolesque inspiré directement de Gordon Goody, tête pensante du gang de Bruce Reynolds qui réalisa ce que l’on appela à l’époque le casse du siècle : la légendaire attaque du train postal Glasgow-Londres de 1963.

Jean-Paul Belmondo et Bourvil interprètent quant à eux deux voleurs à la petite semaine qui se mettent en tête de rééditer le coup du casse du siècle en tentant de dérober les fonds secrets de l’OTAN lors d’un voyage en train aussi mouvementé qu’inconfortable.

Si le premier fait preuve d’un zèle de casse coup culotté, le second est beaucoup plus réticent à s’engager à fond dans cette entreprise hautement casse-gueule. C’est ce qui constitue l’épine dorsale de ce duo comique qui fonctionne à plein comme celui que Bourvil formait avec Louis de Funès dans La Grande Vadrouille, précèdent film d’Oury sorti en 1966. L’équilibre entre Belmondo et Bourvil penche légèrement pour le premier mais cette fois-ci le second ne se fait pas cannibaliser par son binôme.

Plusieurs intrigues qui s‘entrecoupent

Et enfin on trouve Eli Wallach (le truand du Bon, La Brute et le Truand) qui joue un mafieux drolatique qui a un compte personnel à régler avec David Niven. Et notamment au sujet de sa petite sœur jouée par la splendide Silvia Monti qui irradie le film notamment lors d’une magnifique scène où on la voit séduire Niven pendant qu’elle nargue Wallach. A moins que ce ne soit l’inverse ?

Mais là où l’intrigue est détonante c’est d’avoir imaginé un scénario où l’expert du casse de haut vol, le cupide mafieux et les pieds nickelés du cambriolage convoitent le même magot sans forcément s’en rendre compte ni comprendre ce qui leur arrive respectivement lors de désopilantes scènes de courses poursuites et d’innombrables gags. Remplacer un gaz soporifique pour endormir des gardes par de vulgaires boules puantes, effiler un pull en laine avec une antenne de voiture ou provoquer un monstrueux dégât des eaux à cause d’une panthère apprivoisée en sont quelques exemples.

Le film est aussi servi par une excellente bande son. Le générique « The Brain » qui sert de thème principal est interprété par le groupe The American Breed. Et puis il y a cette magnifique chanson de pop italienne de Catarina Caselli « Cento Giorni » lors de la scène de la piscine qui elle aussi vaut le détour.

Un réalisateur en pleine gloire

Troisième grand succès de Gérard Oury après La Grande Vadrouille et Le Corniaud, Le Cerveau est aussi à ce jour le film le plus populaire de Belmondo, légende du cinéma français et figure désopilante du héros de comédie d’action (L’Homme de Rio, Le Magnifique, etc.).

Oury quant à lui a pu se faire réellement plaisir avec ce film au casting international et au budget conséquent. Cela se voit à l’image : plans tournés sur des bateaux, vues d’hélicoptères, cascades, nombreux figurants. Le tournage a eu lieu à l’époque en plein Mai 1968 ce qui posait quelques problèmes d’organisation et de logistique mais le rendu final lui est parfait.

Il faut toujours un cerveau pour réussir ce genre de « coup ». Merci M. Oury pour ce classique qui n’est pas prêt de finir en rade. Cette dernière tirade était un clin d’œil pour le France, paquebot transatlantique qui apparait dans le film. Nostalgique d’une époque de cinéma révolue moi ? Non juste cinéphile qui parle un peu trop !

E D I T H  D E  N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cerveau#Acteurs

→ Lien Wikipédia sur l’attaque du train Glasgow-Londres qui inspira le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_du_train_postal_Glasgow-Londres

Les 50 Ans de Stonewall

Cette année est l’année du cinquantième anniversaire des émeutes de Stonewall à New York aux Etats-Unis qui eurent lieu en 1969. Il est tout à fait possible que cela ne vous évoque rien comme cela à brule pourpoint. Si c’est le cas tant mieux vous êtes callé(e) et dans la situation inverse ce n’est pas grave on va vous expliquer cela ici.

C’est quoi une Pride?

Si je vous dit “Pride” cela vous parle un peu plus ? A peu près mais vous n’arrivez toujours pas à faire le lien ? Bon allez je développe.

J’en avais déjà parlé lors d’un article assorti d’une vidéo sur les Prides ou “Marches des Fiertés”, ces manifestations annuelles qui ont lieu désormais dans pas mal d’endroits dans le monde partout où sont présentes des communautés LGBT qui peuvent organiser ce genre d’événement.

La Pride ou Fierté en anglais consiste en un rassemblement festif de personnes en majorité LGBT mais pas que. C’est l’occasion pour cette communauté de montrer qu’elle existe et aussi de revendiquer comme dans la majorité des manifestations publiques des souhaits et aspirations pour qu’une société donnée fasse évoluer son cadre législatif et ses mentalités.

Historique de Stonewall

Et Stonewall du coup qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’un établissement LGBT qui se situait dans le quartier de Greenwich Village à New York. Bar boîte de nuit qui accueillait une clientèle composée principalement de personnes gays et lesbiennes mais aussi beaucoup de transgenres, il fut involontairement à jamais associé à l’histoire des Prides.

Le 28 juin 1969, des émeutes éclatèrent suite à une descente de police dans l’établissement. Cela dura plusieurs jours dans le quartier et ce fut le début de l’organisation structurelle d’associations LGBT locales. Ces mouvements en entrainèrent d’autres dans le monde et fut le marqueur de toute une génération de personnes jusqu’ici fortement discriminées et réprimées.

Un an après les faits fut organisé à New York la première vrai Pride que l’on dénommait alors “Gay Pride”. Le terme n’a changé qu’assez récemment pour être à la fois plus fédérateur pour la communauté LGBT et moins connoté uniquement “gay”. Alors pour rappel LGBT ça signifie Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transgenres. Oui ça fait un paquet de monde.

Aussi dramatique que fut cette période trouble, l’épisode Stonewall a néanmoins permis à pas mal de gens de pouvoir sortir de l’ombre. Et cinquante ans plus tard il y a encore du boulot.

→ Lien Wikipédia sur les émeutes de Stonewall
https://fr.wikipedia.org/wiki/Émeutes_de_Stonewall

→ un autre sur les prides
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marche_des_fiertés

→ vidéo sur les Prides
https://www.youtube.com/watch?v=rTxnhsAvbM4