“Jackie Brown” [1997]

Jackie Brown est le troisième film de Quentin Tarantino, l’enfant terrible du cinéma américain, auteur de films notables comme Pulp Fiction réalisé juste avant (Palme d’Or Cannes 1994), le diptyque Kill Bill ou encore plus récemment Django Unchained et Once Upon A Time In Hollywood (sorti à l’été 2019).

Toute la filmographie de Tarantino est composée de récits élaborés autour d’histoires un tantinet sanglantes sur fond de thriller (Reservoir Dogs, Pulp), de vengeance (les Kill Bill) et de traque (Boulevard de la Mort). Mais aussi d’excursions dans le film de guerre (Unglorious Basterds), le western (Django), le huit clos (Les Huit Salopards) ou dans la pure tranche de vie (le dernier en date Once Upon A Time In Hollywood). Ce dernier est d’ailleurs sans contexte celui qui se rapproche le plus de celui qui nous intéresse aujourd’hui.

Le film le plus contemplatif du cinéaste

Il est en effet un film qui se distingue du lot : Jackie Brown sorti en 1998. Adapté du roman Punch Créole d’Elmore Leonard, il s’agit là aussi d’une trame construite sur une base de thriller. Mais l’ensemble est sensiblement différent des autres films de Tarantino pour les deux raisons qui suivent.

La première c’est qu’il s’agit là dans la forme du film le plus contemplatif de toute l’œuvre du cinéaste. Ici point de chorégraphie sanguinaire comme dans le final de Kill Bill 1, de longues montées en pression palpable (la scène de la cave d’Unglorious Basterds) ou encore de fusillades mémorables à la Django Unchained

Je ne vais point vous spoiler ce splendide film pour celles et ceux qui ne l’auraient pas vu (ou pour tout.e cinéphile qui l’a vu un jour mais qui ne s’en souviendrait pas eh oui ça arrive il a quant même plus de vingt ans). Mais sachez d’ores et déjà que la seconde raison pour laquelle ce long métrage mérite son qualificatif est le fond même de l’histoire.

Un hommage à la Blaxploitation

Tarantino filme ici une romance en devenir, celle entre Jackie et le prêteur sur gages Max Cherry. C’est cette trame qui fait du film une histoire vraiment différente du reste de l’œuvre tarantinesque. Ce rôle de privé un brin lassé de la routine habituelle est campé par Robert Forster (légende de films de série B que Tarantino collectionne religieusement). Ce personnage qui est le parfait coéquipier de Pam Grier à l’écran hésite à se donner une seconde chance de vie plus paisible en la personne de Jackie.

Tarantino livre ici un film hommage à la Blaxploitation, mouvement phare de la contre-culture cinématographique afro-américaine des années 1970. Cette dernière avait pour particularité principale de faire des films quasi uniquement avec des acteurs et actrices noir.e.s en réaction au tout puissant establishment d’Hollywood qui à cette époque ne montrait que rarement et/ou dans des rôles mineurs des personnes de couleur.

Casting quatre étoiles

En plus d’avoir adapté le livre de Leonard, Tarantino a proposé le rôle titre de Jackie Brown à Pam Grier, actrice et chanteuse star de la Blaxploitation. Elle trouva au passage un second souffle à sa carrière grâce à ce rôle de femme forte qui essaye de s’en sortir en esquivant tous ceux qui la guette au tournant : gangsters et flics bien entendu… mais aussi une forme de vie qu’elle souhaite définitivement quitter pour plus d’épanouissement personnel.

Autre légende vivante qui joue ici un rôle secondaire aussi inattendu qu’irrésistible : Robert de Niro himself qui interprète Louis, pote de taule et homme de main d’Ordell, le méchant de l’histoire joué par un Samuel L. Jackson plus inquiétant que jamais en trafiquant d’armes qui tente une dernière affaire avant de se ranger.

Et on a droit à une séquence mémorable entre la petite amie de ce dernier joué par Bridget Fonda et De Niro. Cette scène arrive comme un cheveu sur la soupe au beau milieu de l’intrigue et vaut le détour. Je n’en dis pas plus pour ne pas vous gâcher le plaisir.

Enfin et pour ne rien gâcher à la fête il faut souligner la très bonne bande originale (comme souvent) concoctée par son réalisateur. Il s’agit en majorité de petites pépites soul et funk des années 70 à 90 et qui collent parfaitement à l’ambiance du film. Même si la musique n’a pas de couleur de peau, cela contribue de faire de Jackie Brown définitivement un grand film noir. Au sens littéral du terme.

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jackie_Brown

→ Un autre sur la Blaxploitation
https://fr.wikipedia.org/wiki/Blaxploitation

→ Article sur Once Upon A Time In Hollywood sur E DI T H D E N A N T E S
https://edithdenantes.com/index.php/2019/10/11/once-upon-a-time-in-hollywood-2019/

“Rocketman” [2019]

Entraperçu pour la première fois juste avant la projection de Bohemian Rhapsody en octobre 2018 sous la forme d’une bande annonce assez psychédélique, Rocketman faisait d’office très plaisir. Mais cela faisait également un peu flipper. Comment faire un biopic du vivant de Reginald Dwight, plus connu sous le pseudonyme d’Elton John, sans pour autant tomber dans une version forcément voulue et validée par son génial inspirateur ?

Un projet de biopic de son vivant

Pour la petite histoire, Rocketman (qui signifie l’homme fusée) est le titre d’une des meilleures chansons et aussi le nom du label d’Elton John, extraverti introverti qui malgré quelques errances a su s’assagir pour pouvoir un jour contempler de son vivant cette œuvre qui ne cache rien de ses addictions passées. Il avait laissé quasiment carte blanche au réalisateur Dexter Fletcher pour ne pas entraver le projet. Et il a beaucoup apprécié le résultat final lors du visionnage à Cannes en 2019.

C’est ce dernier qui réalisa aussi (avec Bryan Singer) Bohemian Rhapsody. Ce film fut accueilli avec un brin de déception par une partie de la critique et des fans car le biopic sur Freddy Mercury et Queen avait été pensé et réalisé d’une façon un peu trop lisse dans le développement de sa dramaturgie.

On ne vous cache rien ou presque

Cette fois-ci il s’agit d’une vision sensiblement différente puisque le sujet n’est pas traité de la même façon. Sur la forme Rocketman lorgne plus vers la comédie musicale que le biopic au sens strict.

Sa trame est centrée sur la vie d’Elton John, de son enfance compliquée à son ascension fulgurante de sa première partie de carrière (le film se concentre surtout entre 1969 et 1983). Et il n’occulte ni ses frasques, ni sa sexualité et tout ce qui en général n’est pas vraiment abordé dans une oeuvre à la gloire de quelqu’un.

Film à chansons donc où ces dernières sont interprétées avec brio par celui que l’on avait déjà entendu chanter “I’m Still Standing“dans Tous en Scène, film d’animation très réussi sorti en 2017 où une troupe d’animaux poussaient de la voix en reprenant des dizaines de tubes populaires dont ce dernier. Associé à une ressemblance physique assez crédible du Elton John jeune, la performance de Taron Egerton (vu dans les King’s Men) est pour sa part convaincante.

Sans temps mort, passant de la douce folie des titres interprétés tambour battant à des séquences d’émotion plus poignantes, le film est bien évidemment l’occasion de voir défiler dans une sorte de best of les meilleurs tubes du répertoire de cette légende de la pop music au sens respectable du terme.

Une carrière hors normes

La carrière d’Elton John a commencé en 1970 avec un titre qui devient plus tard un morceau très prisé par la communauté LGBT, la ballade douce-amère “Your Song” premier succès de la légendaire collaboration avec Bernie Taupin, son parolier avec lequel une très grande amitié se nouera. C’est d’ailleurs de cette relation que découlent plusieurs des meilleures scènes du film. Une relation aussi sincère que vitale, ponctuée de quelques passages à vides mais toujours renouvelée.

Dans la foulée de ses premiers succès la décennie des seventies s’avérera la plus favorable comme Elton le déclarera plus tard. En effet “Your Song” sort seulement six mois après la séparation des Beatles. Et John Lennon de dire à l’époque que ce que faisait ce petit myope timide était “le meilleur truc après nous“. C’est flatteur.

Très vite il accumulera les tubes mais aussi les excès en tous genres, sa vie privée étant chaotique en raison de doutes profonds liés en partie à un manque d’affection parentale et surtout sur sa sexualité avec laquelle il mit un certain temps à s’affirmer.

Cela nous rappelle à quel point la vie reste parfois difficile et que même très entouré(e) on peut se sentir très seul(e). Bon film donc.

Ah oui j’allais oublier : à ne pas voir dans sa version adaptée pour le cinéma russe. En effet des scènes entières qui ne cachent rien de l’homosexualité du chanteur ont été purement et simplement retirées en raison de leur connotation sulfureuse pour le public local. Comme quoi il reste du chemin à faire. Même quand on vend quelque chose sur un nom reconnu on n’est pas forcément sûr de marquer le coup.

Qu’importe. Le “Crocodile Rock” ne s’est jamais aussi bien porté.

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rocketman_(film)

→ Lien Wikipédia biographie d’Elton John
https://fr.wikipedia.org/wiki/Elton_John

Critique film “Les Crevettes Pailletées”

Analyse du film “Les Crevettes Pailletées” de Cédric Le Gallo et Maxime Govare sorti en mai 2019.
Attention spoilers à partir de 04:00!

Aujourd’hui nous vous proposons cette petite analyse du film “Les Crevettes Pailletées” de Cédric Le Gallo et Maxime Govare sorti en mai 2019. Comme d’habitude nous vous proposons un article de fond et une vidéo explicative en complément à la fin de celui-ci.

Une comédie dramatique sur la communauté LGBT

Le pitch du film est le suivant : un champion de natation se fait épingler suite à des propos homophobes par sa fédération qui lui impose alors un travail d’intérêt général afin de faire amende honorable. Et la peine en question est originale : entraîner une équipe de waterpolo masculine dont les membres sont tous ouvertement gays (et il y a également un queer à tendance travesti dans la team).

L’objectif final de cette équipe est d’aller aux Gays Games qui se déroulent presque au même moment à l’autre bout de l’Europe en Croatie. Alors pour info ces Jeux existent vraiment. Ce n’est pas une idée de scénario propre à ce long métrage : ils sont organisés depuis 1982 tous les quatre ans comme les Olympiades. A l’origine destinés uniquement aux athlètes LGBT, ils sont également ouverts à tous et fonctionnent comme leur grand cousin avec épreuves, remises de médailles, etc.

Disons-le tout de suite : ce film ravira les aficionados de comédies poilantes mais divisera le public LGBT qu’il est sensé mettre en valeur. Bonne comédie populaire où l’on se marre quand même pas mal, on n’en reste pas moins un peu sur sa faim tant trop de situations sont rapidement expédiées et le traitement des personnages étant la plupart du temps un brin bâclé. Et non ce film ne surfe pas sur le succès du Grand Bain sorti fin 2018 plus de six mois avant. En effet le tournage des Crevettes… était déjà bien avancé lorsque le film de Gilles Lellouche bénéficiait déjà lui d’un montage achevé.

Un cahier des charges un peu casse-gueule

Les Crevettes Pailletées est un feel-good movie qui remplit toutes les cases divertissement (des vannes, du rire, des rebondissements, etc.) d’un cahier des charges forcément un peu casse-gueule. Car quand on touche à une minorité on s’expose de facto à des analyses beaucoup plus attentives afin de vérifier que l’oeuvre n’heurte pas les principes qu’elle est censée mettre en avant. C’est déjà méritoire que d’avoir fait ce film. On ne peut pas retirer cette initiative à son duo de réalisateurs car après tout il s’agit d’une bonne histoire sur des thèmes de société qui sont plus que jamais d’actualité en 2019.

Là où c’est un brin dommage c’est le traitement réservé à la plupart des histoires personnelles des acteurs. Ces intrigues sont en effet survolées et auraient méritées qu’on s’y attarde un peu plus : le couple d’hommes et la relation à leurs enfants, la relative solitude du queer (dont on ne sait pas vraiment si elle est un travesti ou une transgenre) qui cependant n’hésite pas à aider son pote qui lui a renoncé depuis longtemps à l’amour, l’épanouissement soudain d’un autre et qui confond vraisemblablement de par son manque d’expérience les codes entre homosexualité et travestissement lors d’une scène (néanmoins réussie) dans une taverne où tout le monde chante en chœur…

Quelques stéréotypes classiques

On grince un peu des dents presque dès le début lorsque l’on se retrouve comme trop souvent face à une ribambelle de clichés plus ou moins discutables : les hommes gays sont forcément des fêtards invétérés qui ne pensent qu’à ça, les lesbiennes sont toutes bâties comme des camionneuses, rustres à souhait et pas montrées sous leur meilleur jour (bon certes c’est une scène de compétition acharnée qui se passe dans une piscine mais cela n’empêchait pas d’en faire quelque chose de sensiblement différent).

Alors oui dans ce genre de film il faut forcément accentuer les traits pour agir de façon efficace sur les ressorts propres de ce qu’est une comédie. Mais bon des fois on ne sait plus trop si cela doit nous faire rire ou juste sourire. Le final en est le symptôme type : ce dernier est lui aussi un peu vite expédié. Malgré le côté dingue de la scène, cette dernière n’est pourtant pas l’image marquante qui restera du film après visionnage.

Il existe peut être une version (je n’ai pas vérifié à l’heure où j’écris ces lignes) où quelques scènes supplémentaires permettent de mieux approfondir les personnages et donc de facto certaines situations. A confirmer lors de la sortie du film en DVD/Bluray.

Bref il ne s’agit pas d’un mauvais film et vous ne passerez pas un mauvais moment en allant le voir. Au contraire il vous fera plutôt bien marrer. Seuls quelques rabats-joies comme moi apporteront une petite nuance car en tant que personne un brin LGBT sur les bords c’est tout de même notre quotidien qui est dépeint dedans. Donc même si cela n’est pas le but, cela peut quand même faire rire jaune.

Attention spoilers à partir de 04:00!

E D I T H D E N A N T E S

+ d’infos sur ce film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Crevettes_pailletées

+ d’infos sur la Transidentité
https://fr.wikipedia.org/wiki/Transidentité

+ d’infos sur les moeurs et la communauté lgbt
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lesbiennes,_gays,_bisexuels_et_transgenres

→ vidéo “Critique Film “Girl” [2018]”
https://www.youtube.com/watch?v=M5nONxSCrwM

→ Vidéo Présentation Chaîne vidéo (Version Courte)
https://www.youtube.com/watch?v=DCrlVIyW7gk

Critique Film “Girl”

Analyse du film “Girl” de Lukas Dhont sorti en 2018 et présenté lors du Festival de Cannes 2018 dans la sélection Un Certain Regard. Nous vous proposons ici un article de fond et une vidéo explicative en complément à la fin de ce dernier.

Rarement on aura filmé la transidentité sous cet angle et ce n’est pas souvent qu’une telle interprétation n’aura suscité autant d’éloges. “Girl” est un bon film, un très bon film même mais il faut bien se mettre à l’idée que cette histoire particulièrement dure peut rebouter plus d’un(e) cinéphile averti(e). Explications.

Un sujet fort et des acteurs qui jouent au plus juste

Girl” raconte l’histoire de Lara, jeune femme transgenre qui poursuit deux objectifs principaux tout au long du film : devenir danseuse classique au sein d’une école de danse spécialisée et accélérer son processus de transition pour passer d’homme à femme.

En plus d’un physique relativement androgyne qui lui a permis d’être crédible dans son rôle de femme transgenre, le jeune acteur belge Victor Polster interprète brillamment son personnage à tel point qu’on est complétement soufflé.e par cette ambivalence permanente qui nous fait oublier l’homme derrière la femme. C’est impressionnant de livrer une telle performance à un âge aussi précoce (il n’avait que 17 ans lors du tournage) et sa prestation lui a valut (tout comme le film) plusieurs prix et récompenses dûment mérités.

Sans entrer dans le développement de l’intrigue (voir la vidéo pour plus d’infos), on peut vous prévenir qu’il s’agit-là d’un drame pur et dur, réalisé de façon très classique et de façon quasi contemplative. Pas de musique, pas de scène d’action, peu de dialogues, une caméra qui filme souvent assez près des corps, des jeux de regards qui ont disent plus que de longs échanges, de longs plans avec des acteurs qui discutent souvent avec un interlocuteur situé hors champ… Voici quelques uns des figures de style qui parcourent ce film à la beauté aussi simple que clinique.

Une réalisation au service de l’histoire

Souvent froide, dépouillée, la réalisation n’en est pas moins au service de cette histoire à la fois troublante et terriblement humaine (la relation père/enfant est sublimée par des acteurs filmés jusqu’au tréfond de leurs âmes plus ou moins malmenées tout au long du récit). Rien de larmoyant, rien de sensationnel, juste des sentiments et des ressentis infiniment touchants.

Plusieurs scènes sont difficiles à voir et on souffre pour le personnage de Lara qui apprend à la fois la vie en se prenant des coups (une souffrance physique particulièrement dure, une frustration amoureuse, une scène d’humiliation…) jusqu’à son dénouement que nous ne vous dévoilerons pas ici (attention nous en parlons largement en fin de vidéo si vous souhaitez la regardez).

On vous recommande chaudement ce film, que vous soyez transgenre ou non. Car bien au delà de cette histoire de mœurs LGBT, il s’agit bel et bien d’une ode à l’amour, à la famille, et par dessus tout, à la vie. Vous devrez néanmoins juste bien savoir où vous mettez les pieds en allant le voir et il est peut être nécessaire de se réserver un petit temps de réflexion après l’avoir vu. Vraiment. C’est en effet le genre d’œuvre dont on ne sort pas complètement indemne à la fin…

Pour ce qui de notre analyse vidéo qui accompagne cet article sachez que nous dévoilons des éléments clés de l’intrigue à partir de 05:08!

Quelques coupes dans la narration de la vidéo sont visibles par instants.
C’est normal : avez-vous déjà essayé de parler tout(e) seul(e) pendant plus de 35 minutes d’un sujet unique sans vous égarer? Et de ne retenir que les 17 minutes de blabla les plus cohérentes?

E D I T H D E N A N T E S

+ d’infos sur ce film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Girl_(film,_2018)

+ d’infos sur la Transidentité
https://fr.wikipedia.org/wiki/Transidentité

+ d’infos sur les moeurs et la communauté lgbt
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lesbiennes,_gays,_bisexuels_et_transgenres

→ vidéo Critique Film “Les Crevettes Pailletées” [2019]
https://www.youtube.com/watch?v=9ePbIoPRKw8

→ Vidéo Présentation Chaîne Vidéo (Version Courte)
https://www.youtube.com/watch?v=DCrlVIyW7gk