Deux Moi [2019]

Une comédie dramatique d’aujourd’hui signée Cédric Klapisch qui fait du bien.

Une romance mitoyenne

Le pitch de départ de cette comédie douce-amère est le suivant : deux célibataires vivants chacun et chacune dans leurs appartements respectifs situés dans deux immeubles mitoyens se croisent mais ne se voient jamais. Les deux trentenaires isolés sont en proie à des états passagers de déprime latente et de résignation.

Noyés dans un quotidien assez terne du travail et dans la routine du métro-boulot-dodo (l’un n’arrive plus à trouver le sommeil, l’autre dort trop), nos deux héros vont alors tenter de remonter la pente de la dépression chronique qui les guette.

Quelques petits faits anodins vont rapidement leur révéler cet état de fait et les incitera à pousser les portes deux psychologues (joués par une délicieusement drôle Camille Cotin et un François Berléand qui parle peu mais qui vise toujours juste).

François Civil (“Le Chant du Loup“, “Mon Inconnue“) et Ana Girardot (“Ce qui nous lie“) forment un duo efficace et ce même s’ils ne partagent pas de scènes conventionnelles où s’échangent des répliques. Mais ils apparaissent néanmoins ensemble dans de nombreux plans (notamment lorsqu’on les voit contempler mélancoliquement le lointain sur leurs balcons respectifs).

Enfin quelques petits rôles discrets mais notables sont irrésistiblement comiques et vont même involontairement avancer l’intrigue (Zinedine Zoualem en pharmacien un peu coincé et surtout Simon Abkarian en épicier drolatique). A noter aussi une apparition désopilante de Pierre Niney (ancien comparse de Civil dans la série Casting(s) et dans Five qui tente tant bien que mal de raviver les souvenirs de collège-lycée de son pote).

2.0 quand tu nous tiens

Chronique amusante des travers des réseaux sociaux, on en sait un peu plus en ressortant sur comment trouver l’âme sœur grâce à la technologie. Pour le meilleur (retrouver un ancien camarade de classe pour Rémi) comme pour le pire (enchaîner les relations disparates pour Mélanie).

Dans ces deux cas extrêmes, le film fait beaucoup rire et parfois même avec une touche de d’humour caustique. Le monde du travail en prend également pour son grade (la pression que subit Mélanie pour la préparation d’une présentation collective, le côté déshumanisant d’une activité terriblement routinière pour lui).

Cette comédie réserve aussi ces rares mais nécessaires instants à tonalité plus grave comme Klapisch nous y a souvent habitués dans ses précédents films (« Le Péril Jeune », « Un Air de Famille », « Paris »). Rien de larmoyant, juste des scènes qui donnent un peu plus de profondeur à la légèreté de l’ensemble.

Et puis comme le dit de manière totalement désabusée la psy de Mélanie « les réseaux sociaux ont tué les relations sociales ». Mais cela n’a pour l’instant encore trop empêché les gens de danser lorsque l’envie leur prend. Encore une méthode parmi d’autres qui fonctionne toujours pour faire des rencontres.

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Deux_moi

Auteur : Edith de Nantes

Personnage Libre. C'est déjà bien mais c'est perfectible.