De l’Or Pour Les Braves [1970]

Un de mes coups de cœur et ce depuis l’enfance ! A défaut d’être la référence ultime dans son genre, il n’en reste pas moins que cette petite perle reste un honnête film de guerre qui vieillit formidablement bien ! Aller chercher l’or Le film raconte les déboires d’une bande de soldats américains en quête d’or nazi … Continuer la lecture de « De l’Or Pour Les Braves [1970] »

Un de mes coups de cœur et ce depuis l’enfance ! A défaut d’être la référence ultime dans son genre, il n’en reste pas moins que cette petite perle reste un honnête film de guerre qui vieillit formidablement bien !

Aller chercher l’or

Le film raconte les déboires d’une bande de soldats américains en quête d’or nazi en France lors de la Seconde Guerre mondiale. Historiquement, l’action se passe quelque part entre le Débarquement de juin 1944 et la Bataille des Ardennes de décembre de la même année.

Le but de ces hommes est d’aller récupérer un trésor nazi situé tout près de leur ligne de front constitué de quatorze mille barres d’or. Ladite compagnie est commandée par Clint Eastwood dont c’est le second film de guerre en tant qu’acteur après Quand Les Aigles Attaquent (où il volait presque la vedette à Richard Burton). Sans en référer à sa hiérarchie, ce dernier organise une opération risquée mais calculée et dont le film suit l’évolution.

Casting quatre étoiles

En plus d’Eastwood à la tête de la petite troupe, on trouve d’autres acteurs dont la présence à l’écran est des plus jubilatoires. S’emportant toujours facilement tout en restant droit dans ses bottes, Telly Savalas (la série Kojak) est parfait dans son rôle de sergent un brin grincheux mais toujours très imaginatif pour mettre une pâtée aux méchants Allemands (qui sont loin d’être caricaturaux à défaut d’être d’être des militaires retords). Don Rickles en manutentionnaire geignard est tout aussi savoureux.

Mais la palme revient sans contexte à Donald Sutherland qui est irrésistible de drôlerie dans son rôle de commandant de tank hippie avant l’heure. Toutes les séquences où apparaît ce dernier sont toujours marquées par sa nonchalance communicative. Qu’il explique pourquoi il aime bien se battre en musique ou encore bronzer après le combat, dans tous les cas il sait se méfier des ondes négatives qui l’entourent…

Kelly’s Heroes

En point d’orgue il y a cette scène assez détonante où les tanks Sherman de Sutherland démolissent une gare allemande sur fond de musique country. Tellement marquante qu’elle inspirera un certain Francis Ford Coppola pour l’attaque du village vietcong qui deviendra une des scènes les plus cultes d’Apocalypse Now sorti… deux ans plus tard.

De l’Or Pour Les Braves (Kelly’s Heroes dans sa version d’origine) inspirera également par la suite d’autres réalisateurs (Les Morfalous d’Henri Verneuil avec Belmondo en 1984 ou encore Les Rois du Désert de David O. Russell en 1999).

Etonnamment et malgré tous ces bons ingrédients, De l’Or pour les Braves est un film dont le succès fut modeste à sa sortie en 1970. Mais pour un long métrage qui date déjà 50 ans cette année, il n’en reste pas moins un très bon moment de cinéma qui lorgne ici vers la comédie plus que le film de guerre pur et dur.

Quant à l’action elle est tout de même assez présente notamment dans le dernier quart du film où une bataille a lieu dans le petit village où se trouve le fameux or que tout ce petit monde convoite. Alors certes tout ceci se passe plus de vingt-cinq ans avant Il Faut Sauver le Soldat Ryan de Steven Spielberg, les tanks Tigre ne sont pas des originaux mais des répliques de vieux T-34 russes… Et le final de fraternisation soudaine avec l’ennemi pourra agacer les cinéphiles mordus de films d’action qui auraient souhaité un peu plus d’action.

Une bande son très sixties

Néanmoins ne boudez pas votre plaisir. Si vous avez un jour l’occasion n’hésitez pas à vous en délecter et ce même en version doublée française qui est très correcte. Et puis bien sûr il y a la musique de ce film qui elle aussi détonne un peu par moments !

Anachronique par rapport à l’époque que le film est censé exposer, elle n’en est pas moins terriblement en phase avec le récit. On y trouve aussi bien des morceaux très sixties (The Mike Curb Congregation Burning Bridges, Hank Williams All For The Love Of The Sunshine) que des titres de facture classique spécialement conçus pour le film par le compositeur argentin Lalo Schifrin. Son titre Tiger Tank sera d’ailleurs réutilisé par Quentin Tarantino dans Unglourious Basterds en 2009.

50 ans déjà et presque pas une ride. Si je pouvais vieillir aussi bien j’en serai ravi. Parce que les ondes négatives ça va un moment.

E D I T H D E N A N T E S

Fiche wikipédia sur le film :
https://fr.wikipedia.org/wiki/De_l%27or_pour_les_braves