Bar “Le Plein Sud”

Parmi les quelques endroits que j’affectionne tout particulièrement dans le Vieux Nantes, il est un établissement de très bonne facture et idéalement placé que je vous recommande chaudement. Un bar un peu hors du temps et des modes, le Plein Sud.

Une invitation à la rêverie

Comme son nom l’indique, il possède une orientation où l’on peut profiter des rayons du soleil aussi bien par une belle journée d’été qu’un peu plus tard dans l’année quand cela se refroidit. Situé en bordure des douves du Château des Ducs, il est donc logique d’avoir un point de vue des plus sympathiques sur cet ouvrage et qui invite à la rêverie lorsque l’on se pose sur la terrasse.

L’intérieur du bar vaut le coup d’œil également : très long, ce dernier parcourt une bonne partie de l’endroit et on y trouve toujours quelqu’un pour converser. L’ensemble baigne dans une décoration mélangeant souvenirs de soirées et objets vintage voire délicieusement kitsch (j’adore les lampes en verre qui éclairent l’endroit). Petit plus pour ces dames un brin coquettes : la présence de grands miroirs qui vous permettent de vous repoudrer rapidement !

On s’y sent bien

De plus la Direction renouvelle régulièrement les collections de tableaux qu’exposent des artistes du coin. Quelques plantes qu’arrosent avec amour Didier (Jean-Luc le fait peut être aussi mais c’est toujours son comparse que j’ai vu faire), un chat qui passe par là de temps en temps … On s’y sent bien quoi.

Ce bar fut pendant longtemps un haut lieu festif de la communauté LGBT et reste aujourd’hui le seul établissement à avoir connu une grande époque de la nuit aujourd’hui un peu révolue il faut bien l’avouer. On y croise une clientèle variée de toute confession amoureuse et pas mal de touristes notamment (surtout en été). La proximité du Château et le fil du Voyage à Nantes passant devant y jouent pour beaucoup.

Didier et Jean-Luc

Les patrons Didier et Jean-Luc donc vous y reçoivent toujours avec sympathie. Je n’oublierais jamais la fois où je m’y étais arrêtée un dimanche soir en octobre 2018. J’étais posée au bar et ces messieurs regardaient un concert d’Aznavour qui venait de nous quitter quelques jours auparavant.

Je me suis mise à pleurer comme une madeleine car j’avais l’impression d’avoir perdu quelqu’un. Au même moment Jean-Luc me proposa un bout de tarte qu’il avait faite la veille. Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça m’a remonté le moral !

Voilà pour résumer le genre de coins où j’aime bien me poser et que j’aime à faire découvrir. Parce qu’il y a toujours un truc à raconter. Et ça c’est déjà pas mal.

Adresse : 2 Rue Premion 44000 Nantes

E D I T H D E N A N T E S

→ Page facebook du bar
https://www.facebook.com/pages/category/Pub/Le-Plein-Sud-280289392082051/

“Rocketman” [2019]

Entraperçu pour la première fois juste avant la projection de Bohemian Rhapsody en octobre 2018 sous la forme d’une bande annonce assez psychédélique, Rocketman faisait d’office très plaisir. Mais cela faisait également un peu flipper. Comment faire un biopic du vivant de Reginald Dwight, plus connu sous le pseudonyme d’Elton John, sans pour autant tomber dans une version forcément voulue et validée par son génial inspirateur ?

Un projet de biopic de son vivant

Pour la petite histoire, Rocketman (qui signifie l’homme fusée) est le titre d’une des meilleures chansons et aussi le nom du label d’Elton John, extraverti introverti qui malgré quelques errances a su s’assagir pour pouvoir un jour contempler de son vivant cette œuvre qui ne cache rien de ses addictions passées. Il avait laissé quasiment carte blanche au réalisateur Dexter Fletcher pour ne pas entraver le projet. Et il a beaucoup apprécié le résultat final lors du visionnage à Cannes en 2019.

C’est ce dernier qui réalisa aussi (avec Bryan Singer) Bohemian Rhapsody. Ce film fut accueilli avec un brin de déception par une partie de la critique et des fans car le biopic sur Freddy Mercury et Queen avait été pensé et réalisé d’une façon un peu trop lisse dans le développement de sa dramaturgie.

On ne vous cache rien ou presque

Cette fois-ci il s’agit d’une vision sensiblement différente puisque le sujet n’est pas traité de la même façon. Sur la forme Rocketman lorgne plus vers la comédie musicale que le biopic au sens strict.

Sa trame est centrée sur la vie d’Elton John, de son enfance compliquée à son ascension fulgurante de sa première partie de carrière (le film se concentre surtout entre 1969 et 1983). Et il n’occulte ni ses frasques, ni sa sexualité et tout ce qui en général n’est pas vraiment abordé dans une oeuvre à la gloire de quelqu’un.

Film à chansons donc où ces dernières sont interprétées avec brio par celui que l’on avait déjà entendu chanter “I’m Still Standing“dans Tous en Scène, film d’animation très réussi sorti en 2017 où une troupe d’animaux poussaient de la voix en reprenant des dizaines de tubes populaires dont ce dernier. Associé à une ressemblance physique assez crédible du Elton John jeune, la performance de Taron Egerton (vu dans les King’s Men) est pour sa part convaincante.

Sans temps mort, passant de la douce folie des titres interprétés tambour battant à des séquences d’émotion plus poignantes, le film est bien évidemment l’occasion de voir défiler dans une sorte de best of les meilleurs tubes du répertoire de cette légende de la pop music au sens respectable du terme.

Une carrière hors normes

La carrière d’Elton John a commencé en 1970 avec un titre qui devient plus tard un morceau très prisé par la communauté LGBT, la ballade douce-amère “Your Song” premier succès de la légendaire collaboration avec Bernie Taupin, son parolier avec lequel une très grande amitié se nouera. C’est d’ailleurs de cette relation que découlent plusieurs des meilleures scènes du film. Une relation aussi sincère que vitale, ponctuée de quelques passages à vides mais toujours renouvelée.

Dans la foulée de ses premiers succès la décennie des seventies s’avérera la plus favorable comme Elton le déclarera plus tard. En effet “Your Song” sort seulement six mois après la séparation des Beatles. Et John Lennon de dire à l’époque que ce que faisait ce petit myope timide était “le meilleur truc après nous“. C’est flatteur.

Très vite il accumulera les tubes mais aussi les excès en tous genres, sa vie privée étant chaotique en raison de doutes profonds liés en partie à un manque d’affection parentale et surtout sur sa sexualité avec laquelle il mit un certain temps à s’affirmer.

Cela nous rappelle à quel point la vie reste parfois difficile et que même très entouré(e) on peut se sentir très seul(e). Bon film donc.

Ah oui j’allais oublier : à ne pas voir dans sa version adaptée pour le cinéma russe. En effet des scènes entières qui ne cachent rien de l’homosexualité du chanteur ont été purement et simplement retirées en raison de leur connotation sulfureuse pour le public local. Comme quoi il reste du chemin à faire. Même quand on vend quelque chose sur un nom reconnu on n’est pas forcément sûr de marquer le coup.

Qu’importe. Le “Crocodile Rock” ne s’est jamais aussi bien porté.

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rocketman_(film)

→ Lien Wikipédia biographie d’Elton John
https://fr.wikipedia.org/wiki/Elton_John

Scissor Sisters “Ta Dah” [2006]

Voilà typiquement le genre de disque qui vous procure une émotion lorsqu’un pote vous le fait écouter pour la première fois au casque dans une grande enseigne spécialisée.
Bon vous l’aurez compris je parle d’une expérience vécue et actuelle. J’écoute toujours régulièrement cet album de temps en temps et le trouve toujours aussi bon.

Ouvertement LGBT

Sorti en 2006, Ta Dah est le second album des Scissor Sisters. C’est un groupe américain ouvertement LGBT (leur nom de scène provient d’une position sexuelle lesbienne) qui, on ne va pas le cacher, tire une bonne partie de son inspiration aux sources du disco, du glam et du rock seventies.

Des influences majeures donc et qui ressortent plus particulièrement sur cet album explosif qui reprend avec brio tous les codes du genre mais sans jamais sonner passéiste ou (ce qui est pire) opportuniste.

Bon de bout en bout

L’album s’ouvre avec I Don’t Feel Like Dancin’“, hit pop/disco instantané des deux côtés de l’Atlantique. La légende raconte que c’est Elton John qui trouva la mélodie principale du morceau en s’invitant dans leur studio et en jouant sur le piano qui traînait là quelques notes devant les Scissor. Qui furent à la fois sidérés et incrédules devant une de leurs références pop absolues qui jouait devant eux… et pour eux !

Parmi les autres références évidentes du disque on pense parfois aux Beatles (“I Can’t Decide“), Supertramp (“Intermission“), Chic (“Ooh“), Bee Gees période Night Fever (“Paul Mc Cartney“) ou encore Donna Summer (“Lights“).

Un âge d’or tout sauf passéiste

Un disque en or et en paillettes et à plus d’un titre donc. Pas évident en effet surtout lorsque c’est parfaitement maîtrisé de bout en bout. Le piège aurait été de vouloir faire comme les anciens et ne livrer qu’une copie blême d’un âge d’or révolu. Mais avec Ta Dah on est devant un groupe qui a su digérer toutes ses influences pour produire ce que la pop music peut faire de mieux de nos jours.

C’est dansant, c’est classe, c’est inspiré et cela en est presque intemporel. Cela vieillit aussi bien que le bon vin en quelque sorte. Vous pourrez toujours réécouter ce disque dix, vingt ou trente ans plus tard et il vous fera toujours autant d’effet. Et dans une époque où beaucoup de choses disparaissent aussi vite qu’elles sont arrivées, voilà bien un truc de rassurant.

Un seul titre constitue l’exception qui confirme la règle : le dansant “Ooh” dont la ligne de basse ressemble furieusement à bon nombre de standards disco. Mais c’est aussi l’hymne du funk et nombreux sont ceux qui l’ont aussi agrémenté à leur sauce (de “Another One Bites The Dust” de Queen à “Little L” de Jamiroquai pour ne citer qu’eux).

Une sauce qui prend toujours.

Tracklist :
01. I Don’t Feel Like Dancing
02. She’s My Man
03. I Can’t Decide
04. Lights
05. Land of a Thousand Words
06. Intermission
07. Kiss You Off
08. Ooh
09. Paul McCartney
10. The Other Side
11. Might Tell You Tonight
12. Everybody Wants the Same Thing

→ Lien Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Scissor_Sisters

→ Page facebook du groupe
https://www.facebook.com/scissorsisters

Lou Reed “Transformer” [1972]

Aujourd’hui nous vous faisons un petit papier sur un disque bien particulier. Il s’agit de l’album de 1972 de Lou Reed Transformer. Et non car on vous voir venir : cela veut dire “transformateur” en anglais. Et non “transformiste”.

Je profite de cette occasion pour vous informer que désormais nous allons publier des articles de fond sur d’autres disques à la fois d’artistes divers et de styles très différents suite à cet article. Comme notre ligne éditoriale fait en sorte de parler de tout, cela ne sera pas que des œuvres ayant forcément un rapport avec notre thématique principale qu’est le travestissement.

Enfin et pour rappel nous vous précisons que sur la chaîne YouTube Edith de Nantes vous pouvez déjà trouver une playlist de vidéos consacrées à des œuvres artistiques (des films et désormais des disques).

Plutôt de vous narrer ici dans cet article la même chose que dans la vidéo qui suit, je vous recommande de découvrir sans plus attendre cette dernière que nous avons réalisé. Celle-ci traite donc de cet album si spécial qui est un classique à posséder dans toute bonne discothèque de mélomane averti.e qui se respecte.

Bon visionnage. Et Bonne écoute.

E D I T H D E N A N T E S

Tracklist :
01. Vicious (2:58)
02. Andy’s Chest (3:20)
03. Perfect Day (3:46)
04. Hangin’ Round (3:35)
05. Walk on the Wild Side (4:15)
06. Make Up (3:00)
07. Satellite of Love (3:42)
08. Wagon Wheel (3:19)
09. New York Telephone Conversation (1:33)
10. I’m So Free (3:09)
11. Goodnight Ladies (4:21)

+ d’infos sur ce disque
https://fr.wikipedia.org/wiki/Transformer_(album)

→ Vidéo « Présentation Chaîne E D I T H D E N A N T E S »
https://www.youtube.com/watch?v=DCrlVIyW7gk

Les Fantômes du Passé

Article sur un passé un brin trouble que désormais s’assume. Rien de voyeuriste, juste un brin d’introspection.

On a souvent des surprises dans la vie. Comme par exemple quand on vous interpelle en vous rappelant les errances d’un passé un brin embarrassant…

Avant d’être la personne épanouie que je suis actuellement il y a eu beaucoup d’eau qui a coulé sous les ponts. Et il est probable que tout cela ne soit encore qu’un début. Qui peut le dire ? A l’heure où j’écris ces lignes je n’ai que 36 ans. J’ai encore du temps.

Une mise en place progressive

Il n’est pas rare que tout se mette en place lentement dans la vie. C’est en général de la sorte que se construisent les grandes choses. Rome ne s’est pas faite en un jour. On ne peut pas brûler les étapes lorsque l’on recherche le bien-être et l’épanouissement de soi. On ne le décrète pas comme cela d’un claquement de doigts au hasard d’un caprice ou d’une envie passagère.

Avec le temps certains souvenirs reviennent toujours inexorablement. Tels des fantômes en errance au fin fond de l’âme, ces souvenirs d’un passé pas si lointain que cela ont tendance à se mélanger avec tous les autres souvenirs. A tel point qu’un jour on ne sait plus si on a vraiment vécu ou simplement rêvé ces événements.

Le chemin pour y arriver est long et se fait de façon progressive. Il est semé d’embûches et de pièges plus ou moins sournois dont on peut ne pas toujours se relever. Lesdits pièges ne sont d’ailleurs pas toujours issus d’une provenance tierce à soi, mais bien au contraire ce sont des situations dans lesquels on s’est fourré(e) dedans tout(e) seul(e).

Pas (trop) de place à l’erreur

Dans ces moments là il existe une maladresse assez fréquente qui est l’art de vouloir tout tester, tenter, ressentir, vibrer, etc. Cela vous pousse plus ou moins inconsciemment à aller dans des endroits où vous n’auriez jamais été, faire des choses qui vous auraient paru impensables et surtout vous pouvez vous retrouvez dans des situations un brin embarrassantes pour votre égo et/ou votre honneur.

Il faut toujours néanmoins agir avec prudence car sinon cela revient à travailler sans filet pour un acrobate. Par exemple j’ai personnellement toujours fait très attention à ma petite personne lorsque je pratiquais mes petites expéditions (pour la plupart nocturnes) où je réalisais mes premières “sorties” en tant que travesti.

Ah oui sachez par avance que la personne qui écrit ces quelques lignes en connait un rayon : que de sorties dites “exotiques” j’ai pratiqué à moultes reprises… Notamment depuis que j’ai été en âge de conduire un véhicule et de pouvoir me poser dans un endroit au calme loin de la civilisation (et surtout de son indiscrétion et autres vis-à-vis).

Des gestes de crime parfait

Par la pratique du travestissement on a tendance à s’inventer une seconde identité. Lorsque cela est caché et non assumé, on multiplie alors les actes qui dans les premiers temps vous paraîtront plus ressembler à des gestes de crime parfait qu’à de simples actes quotidiens. En effet il faut toujours veiller à ne pas se faire prendre et à ne laisser aucune trace, aucun indice, etc.

Voler du maquillage à sa mère, “emprunter” un bijou à une cousine, cacher sa vrai nature à vos amis, planquer ses petites affaires pour ne pas que sa partenaire ne les trouve, ne pas dire ce que l’on a fait de sa soirée la veille à ses proches…

Oui je le dis sans fard et sans retenue : j’ai déjà commis tous ces petits comportements. Je n’en éprouve avec le recul ni honte ni déshonneur. J’ai juste eu une faiblesse particulière que je ne vais nullement tenter ici de justifier. J’aimais me travestir et cela me souvent forcé à vivre des choses d’une façon un brin plus rock and roll que la majorité de mes contemporains….

Des passions inavouables

Autrefois réservées à des cercles d’initiés plus ou moins avertis, je me suis longtemps adonnée à des plaisirs qui sortent un peu des codes de la sexualité dite classique (bondage notamment ainsi qu’une grande attirance pour certaines matières moulantes et luisantes). Inutile de vous faire un dessin je vous laisse imaginer ce que bon vous semble.

J’ai toujours pratiqué cela dans le plus grand respect de mes partenaires éventuels et en faisant tout pour éviter de tomber dans une caricature encore aujourd’hui largement fantasmée par le grand public. Cela aussi ça mérite un autre article un brin plus poussé…

Si c’était à refaire je le referai (à l’époque)

Les fantômes du passé vous rattrapent tôt ou tard. D’autant plus que la conscience et les remords s’en mêlent. Tout cela hante l’esprit de la personne qui ne s’assume pas mais aussi celle qui (comme moi) a pu dépasser certaines limites de l’esprit pour voir un peu plus loin. Pour l’instant ça me réussi pas trop mal.

Après coup et comme pour tant d’autres choses il est facile de rajouter des “si” à droite à gauche. Et “si” j’avais fait cela, et “si” je n’avais pas fait cela, et “si” j’avais plutôt agi de la sorte, etc. Qu’importe les choses sont faites vous ne referez pas l’histoire éternellement. Replacées dans leur contexte les décisions qui ont été prises à ces époques n’en deviennent que plus compréhensibles.

Réfléchissez-y un bref instant : à ma place auriez-vous agi autrement ? Si c’était à refaire je pense bien que je le referai. En tout cas à cette époque-là !

J’ai fait pas mal de choses bizarroïdes dans ma vie dont certaines qui sont liées de près ou de loin à mon travestissement que j’assume pleinement aujourd’hui. Rien qui n’a en revanche porté préjudice à quelqu’un au point de mettre cette personne dans un état de souffrance indicible et irrémédiable.

Le jour où on me volera mes culottes…

Parfois il m’arrive de me dire que la boucle sera définitivement bouclée. Un exemple qui résume un peu tout me vient souvent à l’esprit : ce sera le jour où on me volera mes culottes, soutien-gorges et autres collants en train de sécher sur ma terrasse !

Peu importe la motivation de la personne (fétichiste amateur, pervers invétéré ou tout simplement travesti occasionnel). Le mâle sera passé par là ! Je pourrais alors me dire que moi aussi je subirai un truc que seule une nana pourrait connaître un jour !

Ce sera à mon tour de vivre une situation rocambolesque que je n’aurai pu concevoir. Du moins à l’époque de mon passé lointain où je me cherchais.

Moi aussi.

E DI T H D E N A N T E S

Eloge du dedans

Analyse sur le rapport aux autres notamment par rapport au regard : ce que l’on voit de prime abord du “dehors” d’une personne transgenre et qui ne correspond pas toujours à son “dedans”.

Sous ce titre d’apparence un brin anodine se cache une réalité du quotidien que tout le monde connait : ce que vous êtes aux yeux des autres et ce que vous êtes par rapport à vous-même.

Loin de moi l’idée de modifier la perception sur les conventions ou de déblatérer sans fin sur les tenants et aboutissants d’une forme de vie jusqu’ici insoupçonnée à vos yeux. Dans ce billet d’humeur je vous narre juste la différence entre l’image qu’une personne peut projeter à son entourage (ici en l’occurrence un travesti épanoui) et le reflet que cette dernière se renvoie à elle-même lorsqu’elle se retrouve noyée dans le brouillard du doute.

Il s’agit de ce que l’on appelle parfois le mythe de “l’extraverti introverti”. Ou la dualité de deux situations contraires qui sont d’ordinaire assez éloignées et qui se retrouvent à devoir coexister ensemble pour le meilleur et (bien souvent) pour le pire.

Les grands personnages ont beau être très entourés ils peuvent se retrouver très seuls. Etre seul(e) avec soi-même et ses propres doutes et mystères comme tout un chacun bien entendu. Mais aussi et de façon très liée se mettre en marge de la socialité la plus évidente (aborder quelqu’un, aller faire ses courses, exercer un emploi, etc.). Qui n’a jamais connu cette situation, même passagère ?

Il faut relativiser en permanence

En plus de devoir s’assumer il faut surtout savoir relativiser en permanence pour ne pas involontairement faire fausse route dans le chemin qui mène au bonheur de l’épanouissement permanent. Etre ainsi c’est vivre un quotidien qui peut être défini comme normal pour soi mais terriblement “pas banal” pour les autres.

Dans cette même vie cela peut être perçu intérieurement comme un peu dingue pour soi mais en somme pas si extraordinaire pour les autres… Après tout les frontières d’identité de genre commencent à être un peu moins fermées. La transidentité par exemple : en tant que mœurs de la communauté LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuel(le)s & Transgenres) est quelque chose qui devient désormais un phénomène plus visible et mieux accepté (ou presque) par le commun des mortels.

Pourquoi donc s’offusquer que lors de situations en apparence inabordables pour une personne qui change de codes de genres certaines réactions soient étonnamment positives ?

Dissocier le vrai du faux

Par étonnamment positif je vous parle là de cas très concrets vécus personnellement et qui n’engagent que moi dans ma spécificité propre (homme travesti occasionnel non opéré hétérosexuel). Cela va du coming out (parce que c’est bien le seul terme par défaut à employer) à la recherche d’emploi en passant par la quête amoureuse.

Aussi stupéfiant que cela paraisse au premier abord j’ai tenté les trois et les trois ont fonctionné sans que cela altère la situation. Je précise néanmoins que certains faits sont à relativiser : depuis le coming out je n’ai pas perdu de relations (ou alors je ne pense pas). Pour le travail ça a failli marcher (ce sera l’objet d’un autre article). Et pour les amours il est important de mentionner que je suis encore célibataire et sans enfant à l’heure où j’écris ces quelques lignes. Sachons distinguer tout de suite ce qui est de l’ordre du crédible véridique et avéré de ce qui relève de la mythomanie la plus abracadabrantesque.

Le fait de se travestir de façon assumée ne vous met pas au dessus du lot. Néanmoins et malgré ce fait d’être désormais mis(e) au même niveau que tout le monde, il est important de préciser que l’indécision et le doute s’immiscent fréquemment dans les pensées et cela peut en devenir toxique.

Un rapport de force clairement en défaveur

Ce sentiment d’impuissance face à soi-même est renforcé lorsque l’environnement extérieur lui donne involontairement raison. Qui n’a jamais éprouvé des envies de revanche, de haine voire de meurtre lorsque tous les éléments sont contre vous ? Lorsqu’une personne se fait tirer dessus il est logique qu’elle réplique si elle en a les moyens pour éviter sa propre annihilation.

Hors dans le cas d’une personne un brin originale comme votre narratrice, il est des situations où le rapport de force est clairement en sa défaveur. Et ce même quand la riposte à l’outrage parait efficace.

Lorsque qu’une personne transphobe s’attaque à une personne transgenre (ou une personne stupide qui s’attaque à un travesti), le rapport en question est forcément inégal car il s’agit là d’un acte bien trop facilité puisque le cadre juridique est souvent mal défini. Car la responsabilité qui en découle peut rester aisément impunie. Les travestis et les transgenres resteront toujours d’un point de vue statistique moins nombreux que le reste de la population d’une société donnée.

La probabilité de croiser la personne ou non

Prenons un exemple aussi évident qu’indispensable pour cerner le truc : sauf si vous habitez dans une zone de non-droit où l’on parque une moitié de l’humanité derrière des volets, vous allez alors croiser dans la rue des personnes du même genre que vous et des personnes du genre opposé (des hommes et des femmes quoi!).

Admettons qu’en moyenne vous croisez une personne de chaque genre tous les quinze mètres (ce qui est une bonne moyenne lorsque l’on habite en milieu urbain). Vous marchez pendant une bonne heure. La probabilité de croiser dans ces 3600 secondes ne serait-ce qu’une seule et unique personne travestie ou transgenre tient encore aujourd’hui plus de la légende populaire que de la réalité….

Si chaque imbécile croisait tous les quinze mètres une personne trop originale à son goût, il est très certain que le rapport de force serait complétement changé et éliminerait du coup bien des idées noires auxdites personnes originales. Cela permettrait ainsi de se retrouver moins seul(e) avec soi-même.

Mais ça ce sera certainement dans une autre vie. Cette fameuse autre vie du “dedans” qui aimerait bien pour sortir de son isolement que les conditions y soient plus propices. Conditions qui viennent du “dehors”.

E D I T H D E N A N T E S

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“Partenaire Particuli(è)r(e) cherche…”
https://edithdenantes.home.blog/2019/07/28/partenaire-particuliere-cherche-2/

Partenaire particuli(è)r(e) cherche… Pas simple quoi!

Tout est dans le titre. Ou presque. C’est ce que nous allons voir ici.

Dans la série des « tu as choisi une vie de solitude mon enfant » on ne pourrait pas trouver meilleure accroche. Dans cet article je vais vous livrer un point de vue qui, je l’espère, vous paraîtra relativement non dénué de sens tout en restant distrayant pour ne pas vous égarer en chemin.

Pour ma part (en tant que personne lambda et en tant que travesti qui s’assume), j’estime qu’être seul(e) est – à court terme – bien plus épanouissant que de vivre à deux surtout lorsque l’aspect de façade apparemment bien poli du pseudo couple se lézarde de façon irréversible.

Sur du long terme en revanche il est bénéfique de ne pas rester isolé(e). Vivre une histoire à deux car c’est quand même se donner la chance de s’ouvrir à une autre vie, de vivre des choses encore insoupçonnées jusqu’ici et qui se révèleront une belle aventure par la suite. Enfin si on y met du sien. Aussi.

Célibataire endurci(e) moi ?

A l’inverse il existe l’exact contraire qui permet d’éviter de façon constante les vicissitudes de la vie de couple. C’est bien évidemment le fait d’être seul(e). Mais à force de se détourner d’un choix de vie il y a le risque de l’enlisement de la situation sur du long terme.

On peut facilement tomber dans le piège du/de la« célibataire endurci(e) ». Mais loin de moi ce constat un brin triste. En effet ne plus vouloir s’abandonner à aimer c’est un peu le début de la fin non ? Tout devrait s’arrêter là maintenant comme ça ? Même si l’amour est difficile à dénicher, à garder, etc. il existe toujours une chance tant que vous êtes en vie. Ou alors je n’ai rien compris et il faudra écrire à la rédaction qui transmettra.

On parle tout le temps de cela en fait : trouver l’amour, encore et toujours. A un moment donné il existe une pression sociale qui intervient dans la vie d’une personne qui reste longtemps seule sur le plan sentimental.

La double peine de la double vie

Les personnes travesties et les personnes transgenres quant à elles vivent souvent une forme de double vie permanente. D’abord car beaucoup d’entre-elles ne vont pas jusqu’à entamer une apparence et/ou une transition définitive pour changer leur genre. Cela a l’air anodin mais s’assumer peut coûter très cher sur du long terme en relations humaines et possibilités de rencontres qui s’amenuisent avec le temps.

Et ensuite par-dessus tout cela (comme si ce n’était déjà pas assez difficile) on en rajoute une couche en les mettant très souvent à tort dans une case dont elles auront toutes les peines du monde à sortir. Comme une sorte de caste, ni plus ni moins.

On n’imagine pas à quel point c’est déroutant pour la personne travestie ou la personne transgenre que d’avoir à douter au quotidien de l’exactitude de ses choix. On vit souvent dans le “si”. Et “si” je n’avais pas été comme cela, et “si” je n’avais pas choisi d’être comme cela, etc.

Quel critère premier retient-on pour sortir avec quelqu’un?

C’est en effet quelque chose qui est assez méconnu et globalement sous estimé : s’il n’y a personne qui partage la vie d’une personne travestie ou transgenre c’est tout de même moins en raison de sa personnalité que de son apparence globale.

Avoir une relation avec elles n’est pas quelque chose de commun loin s’en faut. Mais l’inverse se prévaut-il également ? Recherchent-elles plutôt à rencontrer l’âme sœur (ou l’âme frère) parmi des personnes qui sont comme elles ? Et puis n’oublions pas qu’il existe des degrés parmi les transitions : un travesti n’est pas un transgenre et vice versa…

Quand j’emploi le mot vice n’y voyez pas là une forme de péché. Il s’agit juste d’une expression. Je précise pour les âmes simples qui seraient tentées de conclure que de toute façon un travesti est quelqu’un qui ne s’assume pas d’un point de vue sexuel. Là encore : en cas de contestation merci d’écrire à la rédaction qui transmettra.

E D I T H D E N A N T E S

Si vous avez aimé cet article, alors vous apprécierez vraisemblablement celui-ci:
“Eloge du Dedans”
https://edithdenantes.home.blog/2019/07/28/eloge-du-dedans/

Les Folles! [Ennemis du Travesti #05]

Certains travestis et femmes transgenres représentent un danger pour leurs semblables : en effet ce n’est pas parce que vous êtes ainsi que vous êtes dénué.e de défauts, tares et autres vices…

Dans notre série “Les Ennemis du Travesti” nous vous présentons des catégories de personnes qui peuvent mener la vie dure aux nénettes comme Edith de Nantes. Aujourd’hui les autres filles comme elle !

Un ennemi insoupçonné

Ces dernières peuvent en effet être une source d’ennui considérable pour leurs consoeurs.
En effet par leur haut degré caricatural elles peuvent faire pas mal de ravages.
Apprenons ici à nous méfier de certaines d’entre elles.

Nous avions déjà fait un article et une vidéo sur un thème très proche dans notre série intitulée “Le Genre pour les Nul.le.s – Les Filles Toxiques”. C’était déjà assez détaillé mais nous allons en rajouter une couche ici.

Tout le monde connait cette expression : l’homme est un loup pour l’homme. Eh bien pour certaines femmes c’est la même chose ! En effet il se peut que des fois elles se bouffent entre elles ! Par jalousie, par incompatibilité d’humeur, par divergence d’esprit… mais surtout par jalousie ! Eh oui des fois ça ne vole vraiment pas haut.

Etre une femme pour ces messieurs n’empêche pas d’être bête bien au contraire

Qu’on soit bien d’accord : les personnes qui se travestissent comme nous et qui le vivent de façon épanouie ont beaucoup d’ennemis. Des gens qui les rejettent à ceux qui les discriminent en passant par ceux qui les méprisent. Mais le fait d’être travesti n’empêche pas d’être source de bêtise et de pauvreté comportementale pour autant.

Quand on fait la part des choses on se rend compte que ces derniers peuvent poser des problèmes à leurs congénères, (confrères ou consoeurs appellez cela comme voudrez). Qui n’a jamais eu un pote un brin saoulant dans ses relations ? Qui n’a jamais eu à faire à un imbécile de première ou à une garce de compétition lors d’échanges un brin tendus à tous les échelons de la vie ?

Alors et pour conclure là-dessus on vous invite à regarder la vidéo suivante afin de vous en faire une idée plus concrète. Encore une fois que vous soyez comme nous ou non, vous allez y apprendre quelque chose.

Infos sur la vidéo de l’article

Il s’agit pour la petite histoire de la vidéo pilote de la chaîne youTube! C’est en effet la toute première que nous avions réalisée. Cela peut entraîner quelques incohérences notamment en fin de séquence lorsque les Edith annoncent des vidéos à venir (qui étaient déjà publiées à ce moment-là!). Le sujet quant à lui m’avait particulièrement inspirée…

Note : cette vidéo ainsi que celles de la série intitulée “Les Ennemis du Travesti” peuvent paraître au premier abord comme particulièrement véhémentes voir injustifiées dans leurs récits et conclusions. Cela n’a pas pour but de stigmatiser une ou plusieurs catégories particulières d’individus.

Non il s’agit juste de se moquer un peu avec un soupçon d’irrévérence de situations conflictuelles engendrées par des comportements indélicats et que vivent parfois les gens comme nous dans cette société qui s’ensauvageonne de plus en plus et sous des formes aussi diverses que variées. Plutôt que de subir et de nous victimiser comme certains de nos adversaires (ou à l’inverse de rageux/rageuses de la cause) nous préférons évidemment en rire.

Et une dernière chose : rien n’est fictif, tout est authentique.

E D I T H D E N A N T E S

+ petite définition de la notion “exagération” (ça ne mange pas de pain)
https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/exageration/

+ petite définition de la notion de caricature (ça aussi ça ne mange pas de pain)
https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/caricatural_caricaturale_caricaturaux/13297

→ vidéo “Le Genre pour les Nul.le.s – Les Filles Toxiques”
https://www.youtube.com/watch?v=q0hz-CEv4LE

→ vidéo “Quiz Spécial Cisgenres!”
https://www.youtube.com/watch?v=WwbI01B-f7w

Aller Chercher du Pain [Les Sorties #06]

Quelques petites choses bien utiles lors des premières sorties pour les filles à la Edith qui cherchent à s’assumer et/ou qui vivent leur vie au grand jour.

Cet article s’adresse surtout aux hommes travestis qui effectuent leurs premières sorties en tant que femme. Ici il s’agit d’aller chercher… du pain.

Dans cette séquence nous encouragerons les hommes travestis qui n’osent pas faire leurs premières vraies sorties en extérieur à se roder avec des exercices simples. Pas la peine d’en faire trop pour débuter en étant “vous-même” : commencez déjà en allant chercher du pain.

En quoi est-ce si important?

Vous allez me dire : en quoi aller à la boulangerie est-il si important pour un travesti ? Je vous arrête tout de suite si vous avez tendance à extrapoler les choses : il ne s’agit pas ici d’acte militant, d’attentat à la pudeur ou encore d’un festival de mauvais goût que d’inciter des hommes à se travestir pour aller chercher leur pain.

Il faut comme très souvent contextualiser le propos pour mieux le cerner. Lorsque l’on se travesti et que l’on souhaite s’épanouir un peu plus, on se heurte très vite à l’épreuve des sorties en extérieur. Il s’agit d’une étape fondamentale dans la vie de celui qui souhaite dépasser son statut de travesti de salon, personnage qui n’ose pas aller plus loin dans son épanouissement et ce pour tout un tas de raisons (discrétion, introversion, quartier sensible, tiers personnes avec qui ça ne le fait pas, etc.).

Combien de consoeurs comme moi ou d’autres ont réalisé leurs premières “expéditions” de nuit ou au petit jour dans leur quartier ou en rase campagne… Et qui continuent à ne faire que cela pendant des années voir des décennies? On peut s’en contenter mais si on veut évoluer il faut bien un jour passer à autre chose. Quelque chose d’un peu plus risqué car cela va entraîner une interaction directe avec une ou plusieurs autres personnes.

Vous voyez où je veux en venir? C’est alors que parmi toute une série de sorties possibles (faire des courses, aller au cinéma, se balader dans un parc ou même juste faire un tour en voiture) il en existe une qui est à la fois simple et vraiment efficace pour se roder et s’affirmer : aller dans un commerce de proximité tel qu’une boulangerie par exemple.

Bon pour le rodage

Je recommande chaudement pour tout homme travesti comme moi de pratiquer dès que possible cette habitude qu’il pourra d’abord considérer comme un peu dingue et qui avec le temps deviendra terriblement banale. C’est la peur du regard de l’autre qui paralyse les gens de ma catégorie et les empêche de vivre la vie qu’ils méritent. Et la dépasser sur des choses telles que le “gag” du pain c’est déjà une petite victoire qui pourra en entraîner d’autres.

Si vous voyez quelqu’un comme moi avec une baguette dans la main (ou toute autre victuaille alimentaire) quel va être votre premier réflexe? De vous dire que c’est quelqu’un qui ne s’assume pas dans la vie? Ce ne serait pas plutôt l’inverse? Pour avoir assez de cran pour pouvoir faire cela c’est signe que la personne s’assume. Et qu’elle est plutôt sur la bonne voie non?

Une seule nuance…

Dans les sources qui accompagnent l’article j’aurai pu donner un lien vers le site de ma boulangerie préférée… Cela fait des années que j’y vais et c’est ce qui m’a permis d’écrire cet article. Ce n’est pas que je ne souhaite pas que cela devienne le nouvel endroit à la mode parce que c’est là qu’Edith de Nantes va y chercher son pain pain. Alors pourquoi si je m’assume au point de pouvoir (presque) tout faire je ne l’ai pas fait ?

En fait c’est aussi pour éviter que des personnes mal intentionnées m’y attendent un jour… J’ai pas envie de me prendre une tarte ! Pas folle la guêpe !

E D I T H D E N A N T E S

+ Si vous avez faim c’est par là
https://fr.wikipedia.org/wiki/Boulangerie

→ vidéo “Pourquoi pratiquer des sorties lorsque l’on est travesti?”
https://www.youtube.com/watch?v=NO-CzZmiQj0

Aller à une Pride [Les Sorties #05]

Petite définition avant d’aller plus loin : c’est quoi une Pride? Et d’ailleurs ça veut dire quoi cela “Pride”?

Un peu d’Histoire

Une Pride (ou Fierté en anglais) est une manifestation du mouvement LGBT destinée à donner une visibilité aux personnes homosexuelles, bisexuelles, queer, transgenres ou autres et à revendiquer la liberté et l’égalité des orientations sexuelles et des identités de genre. Si vous allez sur Wikipédia vous trouverez exactement la même définition au mot près. Normal car c’est moi qui l’ai faite !

Derrière cette petite blague je tenais à mentionner que cette définition est tellement parfaite que j’ai souhaité vous la faire partager ici dans sa version la plus épurée et non retouchée. Bon pour la suite en revanche c’est de mon cru. Le sample s’arrête là.

A l’heure où j’écris ces lignes nous sommes en 2019 qui est l’année du cinquantième anniversaire des émeutes de Stonewall aux Etats-Unis et qui furent à l’origine de la création de cette manifestation (comme expliqué dans la vidéo).

D’abord assez confidentielles puisqu’elles avaient peu de succès entre les années 70 et 80, les Prides ont commencé à devenir de plus en plus organisées et conséquentes à partir des années 90 et ce dans l’ensemble des pays occidentaux ouverts aux mœurs LGBT.

Pas partout

Parce que oui inutile de vous préciser que ce genre de manifestation n’existe pas encore dans le monde entier, et ce malgré qu’il existe partout sur Terre des personnes LGBT. Hélas certains pays voire continents sont encore particulièrement réticents à laisser libre court à ce genre de festivités.

Dans un monde aux multiples cultures qui n’avancent pas à la même vitesse, il n’est donc pas étonnant que les Prides ne peuvent pas être organisées partout de la même façon. Quand bien même elles peuvent avoir lieu… Même dans des pays dits “évolués” sur la question il est important de préciser qu’elles auront toujours leur utilité en terme de représentation et de visibilité des communautés LGBT. Il est vital qu’elles se déroulent toujours par solidarité avec les pays où ces dernières sont entravées.

Les Prides ont aussi lieu pour contrecarrer toute forme de régression là même où elles ont lieu. C’est le cas d’une des plus fameuses qui est celle de Tel Aviv en Israël où des gens ont commencé à se dire il y a quelques années que désormais il n’y aurait même plus besoin de faire de Pride tant la paix sociale règne et que les mœurs LBGT sont parfaitement intégrés dans la société locale de cette grande agglomération.

Fort heureusement de très nombreuses autres personnes sont plutôt contre ! On ne sait jamais ce qu’il peut advenir dans les temps à venir effet. Donc le principe de précaution s’applique.

A quoi cela ressemble?

Mais concrètement cela ressemble à quoi? Eh bien comme je dis toujours participer à un défilé de la Marche des Fiertés est toujours un excellent moment, de par son ambiance et sa convivialité. C’est comme le carnaval. Mais avec du meilleur son et sans les gosses !

Vous y verrez en effet des sound systems (des dispositifs de sonorisation) plus ou moins imposants déployés sur des chars qui défilent suivi par la foule (en général des semi-remorques transformés pour l’occasion en plateformes sur lesquelles évoluent des danseurs/danseuses au son des disques mixés par des DJs). Enfin la musique est très souvent à dominance électronique (house, techno, etc.). Autant vous le dire de suite : si vous n’êtes pas très adepte du gros son, ça va être un peu délicat pour vous. Mais pas impossible pour autant. Tout est affaire de motivation.

Traditionnellement les Prides ont lieu une fois dans l’année au mois de juin (mois anniversaire des émeutes de 1969). En général il y fait beau et c’est en journée. Gare aux coups de soleil et autres insolations !

Même seul.e vous n’êtes pas seul.e !

Dernière chose : si vous êtes comme Bibi un homme travesti qui a mis un peu trop longtemps à s’épanouir et à se sentir bien en extérieur, je vous recommande chaudement d’y aller. Vous allez pouvoir vous mêler à une foule qui est tout sauf hostile. Vous n’y risquez rien ! Au contraire vous passerez plutôt inaperçue car vous ne devrez pas être la seule !

On croise forcément des gens un peu étonnés sur les alentours proches lors du défilé mais il est très rare d’y croiser d’authentiques anti-LGBT ou tout autre individu à caractère belliqueux qui ne supporte la vision de ce cauchemar vivant pour son petit être. Et si par malheur vous en croisez et que votre accoutrement ne leur sied pas, je vous encourage vivement à ne surtout pas vous écraser. Eh oui c’est cela que d’être fier/fière.

C’est d’ailleurs pour cela que je recommande chaudement de voir la vidéo suivante pour conclure là-dessus. Bonus : vous m’y verrez danser un peu (bon d’accord c’est tourné en studio). Mais ça forcément c’est collector.

Petit guide de ce qu’est une Pride et conseils pratiques pour y participer. Vous verrez on s’y amuse un peu…

E D I T H D E N A N T E S

+ d’infos sur les Prides (vous y retrouverez ma petite définition évoquée plus haut!)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Marche_des_fiertés

+ d’infos sur les moeurs et la communauté lgbt
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lesbiennes,_gays,_bisexuels_et_transgenres

+ d’infos sur notre art de vivre
https://fr.wikipedia.org/wiki/Travestissement

→ vidéo “Quiz Spécial Cisgenres!”
https://www.youtube.com/watch?v=ZZu4g_uvOQg

→ vidéo “Pourquoi pratiquer des sorties lorsque l’on est travesti?”
https://www.youtube.com/watch?v=NO-CzZmiQj0