Le Petit Marais [Nantes]

J’ai en passé du temps dans cette petite boite… que je redécouvre tous les cinq ou dix ans en général ! D’où l’envie de la faire découvrir par la même occasion dans ce qui suit.

Un vestige d’une époque révolue

J’en discutais il n’y a encore pas longtemps avec des personnes qui ont bien connu l’âge d’or du milieu nantais de la nuit LGBT. Et force est de constater que ce dernier est révolu depuis longtemps il faut bien l’avouer. On trouve aujourd’hui à Nantes bien moins d’endroits de ce genre et encore moins qui sont vraiment cool dans tous les sens du terme.

Mais heureusement il reste le Petit Marais ! Avec l’indéboulonnable Plein Sud près du Château (voir l’article sur le site) ou le plus récent Kaléidoscope situé quartier Calvaire, il s’agit d’un des seuls bons coins LGBT du centre-ville de Nantes. Dans sa catégorie, il fait en effet office de véritable vestige en la matière.

Il fut un temps où dans cette même rue on trouvait plusieurs autres bars du même calibre. Je pense notamment à L’Egout et les Couleurs et le One Street. C’était aussi l’époque où il y avait la discothèque Le Temps d’Aimer du côté de la place de la République sur l’ile Beaulieu et surtout l’Extrême à la Montagne, une commune située de l’autre côté de la Loire. Ces deux derniers étaient au top, tant au niveau ambiance globale que qualité de la musique proposée.

Situé Rue Kervégan au sein de l’ancienne île Gloriette à deux pas de la grande place du Commerce, cette petite boîte qui s’étire en longueur est l’endroit idéal pour passer un vrai bon moment (et ce même si vous n’êtes pas une personne dite LGBT).

Et là qu’est-ce cela donne ?

C’est le genre de bar musical (j’aime bien ce terme) où la convivialité est de mise. Pour qui que vous soyez. J’ai à peine effleuré le sujet en début de cet article lorsque je disais qu’il ne suffit pas d’être une personne LGBT pour pouvoir y aller.

Vous allez trouver cela curieux mais de nos jours beaucoup de personnes croient encore que les établissements comme le Petit Marais n’acceptent pas de clientèle autre que le public LGBT. Il s’agit d’une croyance populaire selon laquelle on ne peut s’y rendre si vous n’êtes lesbienne, gay, bi, trans ou tout ce qui s’en approche.

C’est doublement faux : d’abord parce que cela ne se lit pas forcément sur votre visage et ensuite parce que ces établissements accueillent tout le monde quelle que soit son orientation sexuelle et/ou son look global. Hormis quelques indésirables qui seront toujours refoulés (à tort ou à raison) par le service d’ordre, n’importe qui souhaitant se distraire un minimum peut en effet s’y rendre.

Bon à savoir (aussi)

Sinon que dire d’autre sur l’endroit ? Eh bien plutôt du bon ma foi : les barmans sont supers (je pense notamment à Guillaume et anciennement David), le service d’ordre est efficace tout comme le vestiaire (2 euros)… Eh oui je n’oublie personne !

Ah si un autre truc : le son bien évidemment ! Finement mixé par des DJ résidents ou invités, ce dernier est toujours très bon. Si certaines et certains s’en passent volontiers, personnellement je trouve qu’il est quand même infiniment plus sympathique de profiter d’une bonne bande son lorsque je vis la nuit…

L’ambiance est toujours bonne et le bar est même souvent un peu victime de son succès : il n’est pas rare d’attendre longtemps pour y entrer passé une certaine heure. La piste de danse n’est pas très grande et se retrouve rapidement les uns sur les autres… Sans jeu de mots hein. Mais cela n’empêche pas d’y passer un bon moment quand même.

Enfin sachez que si vous souhaitez prolonger votre nuit après le Petit Marais, il vous reste l’option CO2. Autrefois bar à teuf et à concert connu sous le nom du Calysto, c’est une boîte de nuit situé quartier Chantenay où il n’est en effet pas rare d’y croiser des personnes rencontrées au Petit Marais

Facebook du Petit Marais :
https://www.facebook.com/lepetit.marais/

Article sur le bar Le Plein Sud :
https://edithdenantes.com/index.php/2019/09/11/bar-le-plein-sud/

Les Bottes de la discothèque

Cette paire de bottes est discrète dans ma collection mais elle n’en est pas moins importante à mes yeux… Le comble c’est que c’est devenu rare que je sorte avec désormais.

Un peu comme si inconsciemment j’en avait fait une sorte de relique d’un temps passé. Je vous explique cela dans ce qui suit et ainsi vous pourrez me dire si j’exagère un peu ou pas.

Une période trouble

Lorsque j’ai commandé ce modèle neuf sur Internet, il s’agissait d’une période un peu particulière pour moi. Mon couple commençait à battre de l’aile et d’ailleurs ce dernier finit par imploser très peu de temps après.

C’est alors que je fis mon coming out d’homme travesti auprès de mes parents qui de leur côté appréciaient surtout le fait que je ne sois plus avec mon ex qui selon eux m’empêchait d’évoluer. Pas sur le plan du travestissement car elle le savait depuis nos débuts presque quatre ans auparavant. C’était plus sur le plan de l’épanouissement relationnel on va dire. Je vous épargne les détails et ne suis pas là pour blâmer personne car mon ex était quand même une nana d’une infinie gentillesse il faut bien le reconnaître. Et la séparation s’était faite d’un commun accord car il s’était avéré qu’il valait mieux pour les deux qu’il en soit ainsi.

Donc sitôt ce fait d’armes réalisé que fut tout déballer à mes paternels, j’ai pu me sentir plus apaisé-e. Désormais pour moi vivre comme je le souhaitais me paraissait infiniment plus facile, et surtout bien moins angoissant. J’avais coupé le cordon il y a longtemps avec mes parents. Mais le fait de les mettre dans la confidence m’a paru alors un acte fort doublé d’une preuve d’amour réciproque. Rassuré-e d’avoir trouvé un équilibre entre franchise et assurance, une nouvelle ère m’ouvrait donc en grand ces portes.

Ma première sortie en boîte de nuit

Peu de temps après le coming out j’ai eu l’occasion de multiplier les sorties avec mon carnet d’adresses avec lequel je commençais à faire également une mise à jour sur ce sujet. Une amie de longue date m’avait proposé une sortie en boîte et c’est ainsi que je fis cette expérience.

N’ayant à l’époque peu de modèles de chaussures et encore moins avec lesquels je me sentais bien, je me suis donc tout naturellement tournée vers ces bottes hautes qui me procuraient à la fois une certaine hauteur supplémentaire et une relative assurance de protection.

Je ne sais pas pourquoi mais ma conscience naturellement craintive liée à un imaginaire des plus féconds me recommandaient de mettre des bottes pour une sortie de ce calibre. Ce n’était en effet pas une simple balade de quartier comme j’avais l’habitude d’en faire depuis fort longtemps (et fort discrètement). Je m’étais convaincue moi-même que la situation pouvait à un moment donné prendre une mauvaise tournure.

Un effet psychologique

Les cas d’altercations et de rixes peuvent vite arriver en discothèque. Ce n’est pas pour rien qu’un service d’ordre sérieux y est présent. Je me suis donc dit que si ça tournait mal je n’aurais pas trop à craindre pour mes tibias et mes mollets, la botte étant haute et protégeant efficacement ces parties de mes gambettes… En même temps ce n’est pas une simple enveloppe de simili cuir qui arrête les coups sur des jambes mais l’effet psychologique de porter un tel modèle me mettait en confiance.

A la finale comme dit souvent l’amie en question je n’ai jamais eu à me battre ce soir-là ni un autre d’ailleurs. Ou tout du moins pas encore !

Dernière chose : c’est aussi le jour où j’ai bien noté dans un petit coin de ma tête qu’il faut aussi se prévoir dans la mesure du possible une seconde paire de chaussures moins hautes après une telle soirée ! J’aurai donné n’importe quoi pour avoir des ballerines ce petit matin-là !

E D I T H D E N A N T E S