Les Bottes de la discothèque

Cette paire de bottes est discrète dans ma collection mais elle n’en est pas moins importante à mes yeux… Le comble c’est que c’est devenu rare que je sorte avec désormais.

Un peu comme si inconsciemment j’en avait fait une sorte de relique d’un temps passé. Je vous explique cela dans ce qui suit et ainsi vous pourrez me dire si j’exagère un peu ou pas.

Une période trouble

Lorsque j’ai commandé ce modèle neuf sur Internet, il s’agissait d’une période un peu particulière pour moi. Mon couple commençait à battre de l’aile et d’ailleurs ce dernier finit par imploser très peu de temps après.

C’est alors que je fis mon coming out d’homme travesti auprès de mes parents qui de leur côté appréciaient surtout le fait que je ne sois plus avec mon ex qui selon eux m’empêchait d’évoluer. Pas sur le plan du travestissement car elle le savait depuis nos débuts presque quatre ans auparavant. C’était plus sur le plan de l’épanouissement relationnel on va dire. Je vous épargne les détails et ne suis pas là pour blâmer personne car mon ex était quand même une nana d’une infinie gentillesse il faut bien le reconnaître. Et la séparation s’était faite d’un commun accord car il s’était avéré qu’il valait mieux pour les deux qu’il en soit ainsi.

Donc sitôt ce fait d’armes réalisé que fut tout déballer à mes paternels, j’ai pu me sentir plus apaisé-e. Désormais pour moi vivre comme je le souhaitais me paraissait infiniment plus facile, et surtout bien moins angoissant. J’avais coupé le cordon il y a longtemps avec mes parents. Mais le fait de les mettre dans la confidence m’a paru alors un acte fort doublé d’une preuve d’amour réciproque. Rassuré-e d’avoir trouvé un équilibre entre franchise et assurance, une nouvelle ère m’ouvrait donc en grand ces portes.

Ma première sortie en boîte de nuit

Peu de temps après le coming out j’ai eu l’occasion de multiplier les sorties avec mon carnet d’adresses avec lequel je commençais à faire également une mise à jour sur ce sujet. Une amie de longue date m’avait proposé une sortie en boîte et c’est ainsi que je fis cette expérience.

N’ayant à l’époque peu de modèles de chaussures et encore moins avec lesquels je me sentais bien, je me suis donc tout naturellement tournée vers ces bottes hautes qui me procuraient à la fois une certaine hauteur supplémentaire et une relative assurance de protection.

Je ne sais pas pourquoi mais ma conscience naturellement craintive liée à un imaginaire des plus féconds me recommandaient de mettre des bottes pour une sortie de ce calibre. Ce n’était en effet pas une simple balade de quartier comme j’avais l’habitude d’en faire depuis fort longtemps (et fort discrètement). Je m’étais convaincue moi-même que la situation pouvait à un moment donné prendre une mauvaise tournure.

Un effet psychologique

Les cas d’altercations et de rixes peuvent vite arriver en discothèque. Ce n’est pas pour rien qu’un service d’ordre sérieux y est présent. Je me suis donc dit que si ça tournait mal je n’aurais pas trop à craindre pour mes tibias et mes mollets, la botte étant haute et protégeant efficacement ces parties de mes gambettes… En même temps ce n’est pas une simple enveloppe de simili cuir qui arrête les coups sur des jambes mais l’effet psychologique de porter un tel modèle me mettait en confiance.

A la finale comme dit souvent l’amie en question je n’ai jamais eu à me battre ce soir-là ni un autre d’ailleurs. Ou tout du moins pas encore !

Dernière chose : c’est aussi le jour où j’ai bien noté dans un petit coin de ma tête qu’il faut aussi se prévoir dans la mesure du possible une seconde paire de chaussures moins hautes après une telle soirée ! J’aurai donné n’importe quoi pour avoir des ballerines ce petit matin-là !

E D I T H D E N A N T E S