Stevie Wonder “Songs In The Key Of Life” [1976]

Chronique de l’abum de Stevie Wonder “Songs In The Key Of Life” [1976]

Le double album Songs In The Key Of Life qui sort en 1976 est considéré comme le sommet artistique de la carrière de Stevie Wonder. Deux heures de musique sans fausse note et qui touche au sublime sans jamais lasser. Même (déjà) quarante ans plus tard !

Un chef-d’œuvre assurément

Pourquoi parler ici de chef-d’œuvre ? D’abord parce que Wonder est à l’époque un musicien hors pair, doté d’une inspiration si simple et si touchante qu’elle renverse tout sur son passage. Il avait déjà marqué les esprits et inondé les ondes avec d’autres albums et de gros tubes comme Uptight“, Never Has A Dream Come True” ou encore Superstition” où il avait notamment inventé presque par mégarde la notion de “riff” de synthé. Et Songs In The Key Of Life est le dernier d’une série de cinq albums de l’époque tous meilleurs les uns que les autres.

Composé quasiment seul, joué en grande partie par le seul Stevie Wonder malgré qu’il soit aveugle (il a toujours considéré son handicap comme une force plutôt qu’un frein), ce double album transpire la joie de vivre et la bonne humeur résolument positive même si les sujets abordés ne sont pas forcément tous légers.

On y trouve souvent une sorte de ferveur religieuse, presque christique, de son auteur. Wonder semble être possédé par sa propre musique pour mieux la faire vibrer par sa seule force et par le caractère quasi universel des messages transmis (la joie d’une naissance, le retour du Messie sur Terre, l’amour, la paix, etc.).

Un savant mélange

Les musiques de ce disque mélangent tous les genres, allant de la fusion entre les styles de l’époque que l’on considéraient comme étant plutôt des sons dits “blancs” ou des sons dits “noirs”. C’est une pop teintée de gospel, de soul et de funk où les cuivres et les synthés sont largement mis à l’honneur.

Ballades qui tuent (“Knocks Me Off My Feet”, Ngiculeda“), prêches incandescents (Black Man”, la seconde moitié de “As“) et morceaux de bravoure (Contusion”, “Another Star”), tout y est ! Et bien sûr Stevie n’oublie pas d’écrire quelques magnifiques tubes qui sont reconnaissables dès les premières notes et qui peuvent retourner n’importe quel dancefloor (Isn’t She Lovely”, “Sir Duke”, “I Wish”).

Fantastique source d’inspiration

Enfin il s’agit d’un album qui fut pour beaucoup une fantastique source d’inspiration plus ou moins assumée et respectée à sa juste valeur. Parmi les meilleurs disciples on pourra toujours noter le bon reboot de Will Smith sur I Wish” pour la BO du film Wild Wild West, la remarquable reprise gospel de George Michael / Mary J. Blige As” et l’intéressante relecture de Bob Sinclar qui sample (largement) Another Star” pour l’offrir à Salomé de Bahia (Outro Lugar“).

Parmi les cancres de services, on notera la reprise surestimée de Pastime Paradise” en Gangsta Paradise” de Coolio. Pour l’anecdote en effet ce dernier ne sut même pas reconnaître le titre original lors d’un blind-test organisé dans l’émission Tout le monde en parle de Thierry Ardisson !

Un must donc. Qu’on pourra toujours plus ou moins copier hein. Mais égaler ça c’est un peu moins certain !

Tracklist :
Disque 1
01. Love’s in Need of Love Today (7:05)
02. Have a Talk With God (2:42)
03. Village Ghetto Land (3:25)
04. Contusion (3:45)
05. Sir Duke (3:52)
06. I Wish (4:12)
07. Knocks Me Off My Feet (3:36)
08. Pastime Paradise (3:30)
09. Summer Soft (4:14)
10. Ordinary Pain (6:23)

Disque 2
01. Isn’t She Lovely (6:33)
02. Joy Inside My Tears (6:29)
03. Black Man (5:56)
04. Ngiculela – Es Una Historia – I Am Singing (3:49)
05. If It’s Magic (3:11)
06. Ngiculela – Es Una Historia – I Am Singing (3:49)
07. If It’s Magic (3:11)
08. As (7:07)
09. Another Star (8:01)
10. Saturn (4:54)
11. Ebony Eyes (4:08)
12. All Day Sucker (5:05)
13. Easy Goin’ Evening (My Mama’s Call) (3:56)

→ Lien Wikipédia biographie Stevie Wonder
https://fr.wikipedia.org/wiki/Stevie_Wonder

→ Site officiel
http://www.steviewonder.net/

Auteur : Edith de Nantes

Personnage Libre. C'est déjà bien mais c'est perfectible.