Michael Jackson “Off The Wall” [1979]

Premier vrai album solo du Michael Jackson adulte (il avait vingt ans lors de l’écriture et l’enregistrement du disque), Off The Wall est une perle. Il précède de trois ans l’autre sommet Thriller qui battra tous les records de vente et qui reste encore aujourd’hui inégalé.

Deux chefs d’oeuvres

Ces deux albums sont considérés à juste titre comme les deux joyaux de la discographie du Roi de la Pop. Mais le second a eu tendance avec les années à éclipser le premier. Off The Wal a eu en effet un succès moindre : 3 singles radio contre 7 et une seule récompense prestigieuse contre 8 (un Grammy Award pour le meilleur son). Mais il n’en pas moins intéressant pour autant.

Epaulé par Quincy Jones à la production avec qui il ouvre une trilogie d’albums légendaires qui se clôturera en 1987 avec Bad, Off The Wall est bien plus qu’une simple répétition avant le carton de son illustre successeur. L’album possède des qualités remarquables à tous niveaux (écriture, composition, arrangements et personnel présent).

Merci Quincy, Merci Rod

Parmi ce dernier on trouve pêle-mêle Quincy Jones à la baguette bien entendu mais aussi les Brothers Johnson, bassiste et guitariste sur la majorité des morceaux, Paul Mc Cartney qui compose un titre (“Girlfriend“) et surtout Rod Temperton qui lui en compose trois (“Rock With You“, le morceau titre et “Burn This Disco Out“). Pour info le même Temperton est un compositeur hors pair qui (entre autres standards internationaux ) sera déjà responsable l’année suivante du Give Me The Night de George Benson. Il écrira un autre petit titre de Jackson intitulé… “Thriller“.

L’album s’ouvre par le classique “Don’t Stop ‘til You Get Enough” (compo de Jackson) standard de funk brillamment arrangé par la patte de Quincy Jones qui met en valeur la voix de Michael sur fond d’arrangements de cordes millimétrés. Le disque est ensuite traversé de titres rythmiques encore plus rapides (“Workin’ Day and Night” et “Get On The Floor” sont des musts) ou de ballades sirupeuses telles que la délicieuse “Girlfriend“, le poignant “She’s Out Of My Life” et “I Can’t Help It” de Stevie Wonder.

Rock With You

Et puis il y a ce qui est probablement le meilleur titre du Jackson de la grande époque de la fin des années 70 : “Rock With You“. Je vous mets à la fin de cet article un lien vers une vidéo youTube d’une version longue de ce titre. Cette version avec une intro rallongée touche au divin. N’hésitez pas à m’en faire un retour dans vos commentaires.

A l’image de ce titre, on trouve sur Off The Wall tout ce qui fait le charme de Jackson comme les fans de base ou les simples amateurs l’ont toujours apprécié : il est tout jeune, sa voix est sensuelle, sa musique géniale. Il n’est pas encore trop malmené par l’argent qui coulera à flots après et surtout par les sombres affaires qui défrayeront la chronique dans les années à venir…

En dépit des énièmes rebondissements et dossiers qui ressortent régulièrement dans l’actualité et ce plus de dix ans après sa disparition précoce, on ne peut nier à cet artiste exceptionnel au talent indéniable la qualité d’Off The Wall qui restera une de ses toutes meilleures œuvres.

La suite sera différente

Par la suite la carrière de Jackson sera jalonnée de productions un peu moins inspirées (la redondance de certains titres de Dangerous) et surtout de projets plus anecdotiques comme Invincible par exemple. A nuancer néanmoins : avec les années l’album connait un regain d’intérêt de la part des fans et des professionnels du métier.

Pour finir il est grand temps pour vous de redécouvrir Off The Wall si vous pensez que Jackson n’avait commencé à cartonner qu’avec des “Billie Jean” ou des “Beat It“. Pour ne pas vous retrouver un jour au pied du mur tout simplement.

→ Lien Wikipédia sur Michael Jackson
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michael_Jackson

→ Site officiel
https://www.michaeljackson.com/fr/

→ Vidéo youTube « Rock With You » [The Reflex Revision]
https://www.youtube.com/watch?v=BZxA6fHnnpU

George Michael “Faith” [1987]

Un classique à posséder dans sa discographie de toute urgence si vous ne l’avez pas encore ! Pourquoi ? Lisez la suite et on verra après.

Un bijou pop

Tout juste sorti de sa période Wham!, boys band avant l’heure où il chantait des tubes à la “Wake Me Up Before You Go Go“, “Careless Whisper” et “Last Christmas“, Georgio Kyriakos Panayiotou (plus connu sous le pseudonyme George Michael) sort en 1987 l’album Faith.

Malgré de remarquables productions qui viendront après, ce premier effort solo est probablement le meilleur disque de sa discographie. A classer parmi les incontournables des années 80, cet album est un joyau de musique pop au même titre qu’un Thriller de Michael Jackson, un Like A Virgin de Madonna ou encore Purple Rain de Prince.

Très varié et très bien réalisé (George Michael l’écrit presque seul, en joue une bonne partie et chante de façon remarquable), on est devant ce que la variété au sens noble du terme peut produite de mieux.

Joliment irrévérencieux

Cela débute par un titre pop/rock efficace s’ouvrant sur de l’orgue (le morceau titre), un autre sur fond de gospel inspiré (“Father Figure“) et le très osé et délicieusement irrévérencieux pour l’époque “I Want Your Sex“. Cette longue suite sensuelle aux nappes de synthés envoûtantes illustre au mieux la capacité de l’artiste de pouvoir pasteuriser la soul music sans pour autant la dénaturer. Du très grand George Michael.

On continue plus loin avec “One More Try“, splendide ballade intemporelle qui sied à merveille pour emballer tant ce titre à lui tout seul est idéal pour tout slow qui se mérite. Les autres titres de la face B du vinyle de l’époque sont tous très bons aussi. Mentions spéciales pour le sautillant “Monkey” et cette magnifique “Kissing A Fool“, ballade acoustique jazzy encore une fois servie par l’admirable voix du beau George.

Après le succès critique et public de Faith, George Michael continuera à sortir de très bons disques dans les années qui suivront. Mais ces dernières seront plus dures à vivre : la crise avec sa maison de disques, la mort d’un conjoint brésilien atteint du sida, le décès de sa mère… et le fameux le coming out qu’il avait dû faire suite à un attentat à la pudeur. Dans un “joli petit parc” pour reprendre son expression…

Les derniers moments paisibles

Quand on analyse sa vie avec du recul et encore plus attentivement depuis sa mort tragique en 2016 le jour de Noel (le comble pour l’interprète de “Last Christmas“), on observe alors avec amertume que la période de la fin des années 80 correspond aux derniers moments vraiment apaisés de sa vie avant que tous ces problèmes à rallonge ne viennent ternir le tableau.

Si vous appréciez à la fois l’homme et l’artiste, alors foncez les yeux fermés sur ce Faith qui restera un must dans votre collection de disques. Bien entendu ses musiques résonneront encore longtemps aux oreilles des mélomanes et des musiciens. Mais aussi de celles de tous les amoureux transis, des ménagères en mal de reconnaissance, des nostalgiques d’une époque révolue… et puis globalement de toutes autres personnes mélancoliques de tous âges et de toutes origines. C’est la force d’une grande musique.

Tracklist :
01 Faith (3:16)
02 Father Figure (5:36)
03 I Want Your Sex (Parts I & II) (9:24)
04 One More Try (5:50)
05 Hard Day (4:48)
06 Hand to Mouth (4:36)
07 Look At Your Hands (4:37)
08 Monkey (5:06)
09 Kissing a Fool (4:35)
10 Hard Day (Shep Pettibone remix) (6:29)
11 A Last Request (I Want Your Sex Part 3) (3:48)

→ Lien Wikipédia sur George Michael
https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Michael

→ Un live notable : Concert Of Hope 1993
https://www.youtube.com/watch?v=KciYBWwSkGU

E D I T H D E N A N T E S