Un classique de comédie d’aventures des années 60 ! Un blockbuster avant l’heure. Une réussite de bout en bout. Bon vous l’aurez compris c’est le genre de film qui fait partie de mon Panthéon personnel.
Du vrai bon cinéma populaire
Le Cerveau est en effet un des sommets de
ce que le cinéma dit populaire peut faire de mieux. Une excellente intrigue, de
l’humour, de l’action, un zeste de romance, des personnages d’héros et d’antihéros
hauts en couleur, etc.
Son casting quatre étoiles complète superbement le
dispositif. Le Britannique David Niven interprète le fameux Cerveau, personnage
rocambolesque inspiré directement de Gordon Goody, tête pensante du gang de
Bruce Reynolds qui réalisa ce que l’on appela à l’époque le casse du
siècle : la légendaire attaque du train postal Glasgow-Londres de 1963.
Jean-Paul Belmondo et Bourvil interprètent quant à
eux deux voleurs à la petite semaine qui se mettent en tête de rééditer le coup
du casse du siècle en tentant de dérober les fonds secrets de l’OTAN lors d’un
voyage en train aussi mouvementé qu’inconfortable.
Si le premier fait preuve d’un zèle de casse coup
culotté, le second est beaucoup plus réticent à s’engager à fond dans cette
entreprise hautement casse-gueule. C’est ce qui constitue l’épine dorsale de ce
duo comique qui fonctionne à plein comme celui que Bourvil formait avec Louis
de Funès dans La Grande Vadrouille, précèdent film d’Oury sorti en 1966. L’équilibre
entre Belmondo et Bourvil penche légèrement pour le premier mais cette fois-ci
le second ne se fait pas cannibaliser par son binôme.
Plusieurs intrigues qui s‘entrecoupent
Et enfin on trouve Eli Wallach (le truand du Bon,
La Brute et le Truand) qui joue un mafieux drolatique qui a un compte personnel
à régler avec David Niven. Et notamment au sujet de sa petite sœur jouée par la
splendide Silvia Monti qui irradie le film notamment lors d’une magnifique
scène où on la voit séduire Niven pendant qu’elle nargue Wallach. A moins que
ce ne soit l’inverse ?
Mais là où l’intrigue est détonante c’est d’avoir
imaginé un scénario où l’expert du casse de haut vol, le cupide mafieux et les
pieds nickelés du cambriolage convoitent le même magot sans forcément s’en
rendre compte ni comprendre ce qui leur arrive respectivement lors de
désopilantes scènes de courses poursuites et d’innombrables gags. Remplacer un gaz
soporifique pour endormir des gardes par de vulgaires boules puantes, effiler
un pull en laine avec une antenne de voiture ou provoquer un monstrueux dégât
des eaux à cause d’une panthère apprivoisée en sont quelques exemples.
Le film est aussi servi par une excellente bande
son. Le générique « The Brain » qui sert de thème principal
est interprété par le groupe The American Breed. Et puis il y a cette
magnifique chanson de pop italienne de Catarina Caselli « Cento Giorni »
lors de la scène de la piscine qui elle aussi vaut le détour.
Un réalisateur en pleine gloire
Troisième grand succès de Gérard Oury après La
Grande Vadrouille et Le Corniaud, Le Cerveau est aussi à ce
jour le film le plus populaire de Belmondo, légende du cinéma français et
figure désopilante du héros de comédie d’action (L’Homme de Rio, Le
Magnifique, etc.).
Oury quant à lui a pu se faire réellement plaisir
avec ce film au casting international et au budget conséquent. Cela se voit à
l’image : plans tournés sur des bateaux, vues d’hélicoptères, cascades,
nombreux figurants. Le tournage a eu lieu à l’époque en plein Mai 1968 ce qui
posait quelques problèmes d’organisation et de logistique mais le rendu final
lui est parfait.
Il faut toujours un cerveau pour réussir ce genre de « coup ». Merci M. Oury pour ce classique qui n’est pas prêt de finir en rade. Cette dernière tirade était un clin d’œil pour le France, paquebot transatlantique qui apparait dans le film. Nostalgique d’une époque de cinéma révolue moi ? Non juste cinéphile qui parle un peu trop !
E D I T H D E N A N T E S
→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cerveau#Acteurs
→ Lien Wikipédia sur l’attaque du train Glasgow-Londres qui inspira le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_du_train_postal_Glasgow-Londres