Fin d’une décennie : le bilan par 3

Déjà la fin d’une décennie. Cela valait bien un petit billet d’humeur. Surtout quand comme moi on n’en fait jamais !

Je ne poste pas souvent des messages sur les réseaux dits classiques (facebook & consorts). Un peu par lâcheté, beaucoup par fainéantise et aussi surtout par pur égocentrisme. En effet j’avoue que c’est plus fort que moi : je n’ai jamais aimé faire les choses comme tout le monde et encore moins cru en l’intérêt de mon profil facebook.

A quoi ça sert?

Sans rire j’ai beau retourner le problème dans tous les sens : à part relayer mes sites, blogs et autres délires d’éternel rêveur, quelqu’un peut me dire à quoi cela peut servir pour un esprit aussi tordu que le mien?

Parler de ce que j’ai mangé à 15 heures au resto un lendemain de murge? Permettre à des relations de piocher dans mes photos pour ne surtout pas être absent des diaporamas des amis dans les mariages? Faire semblant d’être épanoui socialement?

Ou encore espionner mes proches? Au passage pensez à crypter vos photos si vous avez un cinglé de mon calibre dans votre liste d’amis. Moi je dis cela je dis rien hein. Je me suis mis récemment au marabout et certains vont souffrir très fort 🙂
ah merde j’ai pas pu m’empêcher de mettre un smiley pour dédramatiser mon propos!

Il est vrai qu’en un peu plus de 10 ans cela ne m’a servi à rien ou presque. Du moins pas sur ce profil-ci. Quoique. J’ai quand même posté quelques photos récentes l’été dernier qui à mon grand étonnement m’ont valu quelques éloges qui m’ont fait chaud au cœur.

Tout est calculé

C’est cruel mais pour moi avoir fait cela était aussi normal que sciemment calculé : l’été on a envie que le corps exulte comme disait Brel. Sachant abuser des nouvelles technologies de mon salon et en bon lâche qui est infoutu de dire à une femme qu’elle lui plaît, je vous laisse deviner dans quel quasi unique but j’ai fait cela.

Mais dans le virtuel comme dans le réel on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Si je veux vraiment me trouver quelqu’un il faudrait que je me bouge un peu le cul.

Mais des fois il y a pire que d’être introverti. Il y a être extraverti introverti. Prenez bien le temps de peser le poids de ces deux mots. On a beau être très entouré.e on peut se retrouver très seul.e. Seul.e dans sa logique, seul.e dans son rapport au monde, etc.

Ne pas perdre pied

Bref depuis cette séance photo nada. Pas une news à nouveau. Je ne suis décidément pas à l’aise avec cet outil comme avec tant d’autres choses. Mais bon on va arrêter là cette partie un peu tristounette. Que l’on se rassure je vais bien. Je suis très occupé depuis maintenant un an pile sur un projet assez conséquent qui me permet de ne pas perdre pied même si des fois il me coupe un peu du monde. C’est long mais passionnant et cela pourrait se transformer un jour en une potentielle source de revenus.

Ce n’est que par pur amusement et après deux Bloody Mary bien tassés que je me suis lancé dans la rédaction complétement imprévue de cet article qui j’espère ne sera pas du tout trop long. Cela me fait vraiment du bien et je profite de cette occasion de fin d’année couplée à cette fin de décennie pour me livrer comme rarement.

Si vous lisez ceci sur votre téléphone portable, je vous recommande de ne pas manger gras à côté et de bien mouiller votre doigt si c’est un modèle de type tactile. Vous risquez de descendre assez profond pour voir tourner l’eau dans l’autre sens. Et ce sans avoir abusé d’une quelconque façon de s’évader artificiellement ou avoir changé d’hémisphère. Cet article-là il vaut en effet le détour mes amis. Allez on y go.

Bilan des années passées

Les années 2010 donc. Quel décennie putain!
Elles auront été un mélange assez étrange pour moi. A la limite du bizarroïde et du (presque) paranormal. Il s’est passé dans la grande et la petite histoires que je mélange plein de trucs et qui ont pour point commun le chiffre 3. C’est ce que je vais vous récapituler ici.

3 Présidents de la République.
3 Coupes du Monde (dont 1 de gagnée et 1 de lamentable).
3 Guerres (dont 1 chez nous depuis janvier 2015).

3 Nouveaux épisodes de Star Wars (quoique là on aurait pu s’en passer surtout quand on invente une autre histoire grrrrrr rendez-nous Thrawn et l’invasion des Yuuzhan Vong bande de traîtres!)

3 Ex. Qui au passage sont normalement encore toutes en vie.
Euh quand je dis “ex” ce sont bien des femmes hein et pas des hommes ou des chiens et des histoires de minimum 3 mois. Et pas 3 heures. Rigolez-pas là d’un coup j’en vois dans cette décennie passée au moins 2 (peut être plus)…

7 ans de taf… et 3 chez Pôle Emploi!

3 c’est aussi le nombre de fois où j’ai eu un accident de bagnole en 10 ans dont 1 fois où j’étais responsable. Mais ça ne compte pas car dans la bataille comme pour un tank Tigre j’ai réussi à endommager une Allemande et par l’arrière en plus. C’était une Golf modèle III et hormis celle de mon pote Antoine j’ai jamais vraiment kiffé ces caisses. Mais c’est pareil avec les 307/308 ou n’importe quelle compacte…

3… Comme le nombre de fois où j’ai vraiment failli crever
(dans les assurances entre 2010 et 2013 à gérer un stock de clients cinglés et voleurs, lors d’une agression physique en 2017 et enfin la péricardite en mars dernier)

… et ça continue !

3 fois également cette année où j’ai dû reprendre à zéro ou presque un projet perso dont le but ultime à moyen terme est de pouvoir briller en société mais chut!
j’en reparlerai ici le jour où je pourrais vraiment en vivre. Sinon j’aurai peut être l’air un peu con. Ou excessivement vaniteux au choix. Dans les deux cas j’aime pas trop trop…

3… Comme le nombre de bouteilles de pinard qu’en fin de mois il faut toujours racheter car y’en a pu… ou bien à l’inverse c’est le nombre qu’il reste parce que tout n’a pas été bu.
(bon cette dernière constatation comptable s’est toujours révélée apparaître dans les bilans de façon moindre que la première…)

3 c’est aussi le nombre d’albums au hasard d’Hôtel Costes, de Sébastien Tellier et de Richard Cheese (si si c’est un vrai nom de scène) que j’ai réussi à avoir en les recopiant grâce à mon abonnement de médiathèque (pour les deux derniers seulement)… Curieusement je n’ai pas été foutu de trouver un quatrième volume d’aucun de ces artistes dans la décennie… Etant de nature mélomane légèrement psychorigide; il s’agit pour moi d’un véritable constat d’échec snif ouin!

Assez !

3…

Bon j’arrête. Cela devient atroce pour vous qui lisez ces lignes. Il n’arrêtera donc jamais???? Vous voilà rassuré.e.s. C’est fini. Ah si j’allais oublier!

Il y a un autre truc que j’ai fait c’était en 2015. Cette année-là j’ai eu l’occasion de sortir en moins de 365 jours avec je vous laisse deviner combien de femmes… Un indice cela se compte sur les doigts d’une seule main moins deux. Cela ne n’était plus arrivé depuis 2004 ou 2005 au passage. Bon ok ce dernier détail on s’en fiche c’est hors propos.

Mais par contre il y a un truc que je n’ai fait qu’une fois et que quasiment toutes les personnes qui m’ont vu physiquement depuis cette année-là ont pu savoir. Ca m’a fait un bien fou. Et pour toutes les autres ce n’est pas forcément ce que vous croyez. Pour toute demande d’information relative à ces faits d’armes aussi remarquables que rocambolesques, écrire à la Rédaction qui transmettra.

J’opte pour le 3

Pour celles & ceux qui me connaissent depuis des années (et/ou qui me subissent) vous savez peut être que mon chiffre fétiche a toujours été le 5. L’époque DJ Five, ce genre de conneries qui avec d’autres m’ont fait tant perdre de temps, d’argent et de relations… Eh bien c’est décidé je crois que je vais changer pour le 3. Il revient tout le temps le dégourdi !

Il a en effet ébloui cette wonderful décennie qui aura aussi vu pêle-mêle apparaître mon premier cabriolet en 2012 (16 ans que j’attendais cela ouaiiis),
mes 30 ans en 2013 (30 ans que j’attendais cela ouaiiis),
ma première conjonctivite en 2014 (j’ai jamais été très fumette et ça je ne l’attendais pas du tout) et enfin et surtout mon premier livre (que je ne vends pas) publié en 2019 après être resté dans un disque dur… 3 ans de trop!

A défaut d’avoir tout réussi tout tout de suite tout bien, je ne peux pas dire que je n’ai rien foutu. Et voilà bien un truc de rassurant.

En plus des anciennes relations d’amicalités diverses qui sont presque encore toutes là, il y en a eu de nombreuses autres qui sont apparues. Quelques belles rencontres aussi. Qui pour la plupart sont normalement encore là et pour un petit bout de temps. Distances ou pas. Centres d’intérêts ou pas. Et c’est la vie il y a eu aussi quelques pertes inestimables et éternelles. D’autres qui le sont moins…

Mes Voeux

Mais bon. Pour tout ce qui reste debout rien n’est figé à mes yeux. Cela vaut pour vous qui prenez le temps de me lire comme pour moi. Tous les espoirs me sont permis puisque je suis en vie. Ceci n’est pas de mon tonneau. C’est du Daho. Et c’est très beau d’ailleurs.

Alors bref de bref : parce que cela se s’arrête pas maintenant et que comme tout est toujours un éternel recommencement, je vous donne rendez-vous pour cette nouvelle décennie qui arrive en espérant pouvoir écrire dans 10 ans un truc toujours aussi marrant que ce genre de message… Mais avec si possible moins de sarcasmes d’auto-flagellation et plus d’authentiques réjouissances liées à de vraies réussites.

En plus de passer de Bonnes Fêtes de cette fin d’année 2019, je vous souhaite à Toutes & à Tous ainsi qu’à vos familles et proches qui vous sont chers une Excellente Décennie 2020-2030 à venir!

Puisse-t’elle nous apporter joie, bonheur, tune, santé, prospérité et tout ce qui va avec !

E D I T H D E N A N T E S

ps: non je ne suis pas schizophrénique. Pas encore…

ps 2: que 2 Bloody Mary pas plus. Un troisième verre aurait été de trop. Car même en relisant 3 heu non disons 4 fois j’aurais certainement fait des fautes d’aurtografe et/ou il aurait manqué des mots ici et .

Midway [2019]

Ce n’est pas la première fois qu’est réalisé un film sur le sujet. Mais cela ne m’a pas empêché malgré quelques doutes d’aller le voir. Et par deux fois en plus !

Une crainte légitime

C’est devenu rare ces dernières années de voir des vrais bons films de guerre et a fortiori sur cette période qu’est la Seconde Guerre Mondiale. C’est le cas avec le diptyque de Clint Eastwood Flags Of Our Fathers en 2006 et Lettres d’Iwo Jima en 2007 ou encore Hacksaw Bridge (en français Tu Ne Tueras Point) de Mel Gibson en 2016 qui représentaient de vraies réussites aussi bien esthétiques que scénaristiques.

En tant que grand amateur d’Histoire militaire et plus particulièrement de la Guerre du Pacifique, j’étais dans une relative circonspection lorsque j’ai appris qu’un film sur la bataille de Midway allait se faire. D’où la crainte d’en ressortir déçu.

Je partais donc voir le nouveau film de Roland Emmerich (Stargate, Independance Day, Le Jour d’Après, 2012…) avec la sensation que cela n’allait être qu’une superproduction de plus sur un épisode historique bien connu de l’histoire américaine. En effet ce n’est pas le premier film qui a été fait sur cette bataille qui marqua un tournant dans l’affrontement entre les Etats Unis et l’Empire japonais entre 1941 et 1945. Un autre long métrage de bonne facture intitulé également Midway avait déjà été réalisé par Jack Smight en 1976.

Mon ressenti final après la projection était donc très mitigé. J’ai eu l’occasion de le revoir une seconde fois quelques jours plus tard en version originale cette fois-ci. L’expérience fut meilleure. Cela me conforte dans l’idée que décidément voir un film étranger en VO procure une expérience de cinéma bien plus agréable. Et surtout plus jouissive.

Un peu d’Histoire

Les Etats-Unis qui étaient restés neutres depuis le début de la guerre en Europe en septembre 1939 sont entrés dans le conflit suite à l’attaque surprise japonaise sur leur base de Pearl Harbor dans l’Océan Pacifique le 7 décembre 1941. Pendant quatre longues années ils vont mener presque seuls la sanglante Guerre du Pacifique, conflit dans le conflit où leur adversaire direct qu’était l’Empire japonais se révèlera jusqu’à sa défaite finale un ennemi aussi dangereux qu’acharné.

Au début de 1942 les Américains sont dans une posture militaire délicate. Leurs porte-avions que l’on voit dans le film vont se révéler être la clé des futurs grands affrontements à venir dont celui de Midway. Cet atoll perdu au milieu de l’océan Pacifique fut le théâtre d’une grande bataille début juin 1942. Les Japonais souhaitaient attirer les porte-avions américains rescapés de l’attaque de Pearl Harbor dans un combat décisif afin d’asseoir leur supériorité dans le conflit par l’élimination de ces derniers. 

Juste après la bataille de la Mer de Corail en mai 1942, c’est la seconde fois que deux flottes s’affrontent non pas directement à coups de canon mais le biais de leurs aviations embarquées respectives. C’est ce que l’on appelle l’aéronavale. Et c’est en grande partie sur l’histoire de ces marins et aviateurs que se concentrent le récit du film.

Se méfier des apparences

Midway de Roland Emmerich parait pompeux au premier abord : des scènes d’action dont certains effets spéciaux sont passables, des récits qui s’enchaînent très vite et surtout cette lancinante impression de ne voir qu’un énième film sur la supériorité américaine qui balaye tout sur son passage puisqu’au final c’est eux qui ont remporté la mise (pardon pour le spoil).

Le second visionnage du film dont je vous ai parlé m’a éclairé sur ce que je n’avais pas saisi lors du premier où j’étais trop concentrée sur les détails historiques. Quand on y regarde de plus près on se rend compte qu’Emmerich a su donner un peu plus de profondeur à son long métrage qu’il n’y parait au premier abord. Tout du moins sur l’aspect humain.

En plus des considérations stratégiques (s’assurer la maîtrise de l’océan et donc de la guerre), le film met en lumière quelques faits moins connus de cette époque. Le plus manifeste étant le rôle clé joué par les équipes de déchiffrage des services secrets américains. C’est en effet grâce à elles que les Américains purent prévoir à temps l’endroit exact de l’attaque japonaise et cela se révèlera être un avantage très net dans la bataille.

Un tableau réaliste

On oublie vite cette scène mais dès le début du film les Japonais font preuve de plus de réalisme que d’agressivité dans leurs raisonnements. Car c’est bien connu l’Histoire est écrite par les vainqueurs et il est souvent de bon ton de dépeindre le vaincu comme étant simpliste, belliqueux et sans grande réflexion sur les événements.

Cette vision est heureusement contrecarrée avec le point de vue développé par le personnage de l’amiral Yamamoto. Ce grand stratège de l’aéronavale japonaise avait prédit avec une précision étonnante qu’un conflit direct avec les USA ne pourrait qu’être perdu à moyen terme. Et tout au long du film les Japonais montrent une certaine estime de leur adversaire.

S’ils ne les croient pas capables de se sacrifier en jetant un avion endommagé sur un navire, ils sont plus enclins à ne pas sous estimer une autre forme de bravoure. En voyant les premiers pilotes américains qui attaquent leur flotte se faire descendre, un officier nippon se moque ouvertement de leur amateurisme. Un autre lui rétorque alors que “même les amateurs peuvent avoir de la chance“…

Et puis il y a ce sens de l’honneur poussé à l’extrême par les Japonais. Comme cette histoire véridique du contre-amiral Yamaguchi et de son enseigne de vaisseau qui décidèrent de rester sur leur porte-avions en feu avant qu’un destroyer de leur propre flotte ne l’achève…

Quelques petites maladresses

A bien tout analyser je n’ai trouvé qu’un seul vrai bémol dans le traitement historique du film. Je passe le plan d’introduction qui stipule que Midway fut la plus grande bataille navale de l’Histoire. C’est une erreur car ce fut en réalité un autre épisode de la Guerre du Pacifique : celui de la bataille de Leyte aux Philippines en octobre 1944. Et qui opposa une nouvelle fois Américains et Japonais.

Non le problème qui me taquine est ailleurs. Le film avance à rythme soutenu et cela se ressent lors du traitement de certains faits. C’est le cas pour l’épisode des réparations du porte-avions Yorktown qui est vite expédié et surtout l’absence d’un acteur clé de la bataille à savoir le contre-amiral Frank Fletcher. Lorsque son porte-avions fut endommagé à la bataille de la Mer de Corail, ce dernier l’avait fait revenir en catastrophe à Pearl Harbor pour réparation.

L’Histoire a souvent mis de côté cet officier en minimisant son action qui se révéla pourtant décisive. Et ce alors que ses qualités de commandement étaient toutes aussi remarquables que d’autres gradés tels que Halsey ou Spruance (qui apparaissent à l’écran). C’est de concert avec son supérieur Chester Nimitz qu’il fit tout son possible pour faire réparer en un temps record le navire (en moins de 72 heures) pour qu’il soit présent à la bataille suivante. Et ce sont également des avions du Yorktown qui coulèrent les porte-avions nippons.

Je me retrouve dedans

Bref si le film est encore dans les salles obscures à l’heure où vous lisez ces lignes je vous le recommande quand même. C’est instructif tout en étant un divertissement très correct. Je ne peux que reconnaître qu’Emmerich a livré là un film relativement abouti qu’il avait muri pendant de longues années avant sa mise en production. C’était en effet un projet qui lui tenait à cœur depuis les années 90 et des films comme Independance Day.

Je me retrouve bien dans cette démarche car c’est ce que moi-même je fais avec ce site et surtout dans les vidéos de la chaîne YouTube. Un projet personnel souhaité et développé pendant longtemps et une volonté d’être aussi honnête que possible tout en essayant de rester pertinent. On aime ou on n’aime pas la démarche mais cela c’est un autre point de vue !

+ d’infos sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Midway_(film,_2019)

+ d’infos sur la bataille de Midway
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Midway

Star Wars IX – The Rise of Skywalker [2019]

Aujourd’hui on s’attaque à un gros morceau. Un pan entier de culture populaire. Attention cet article contient des spoilers en nombre. Dans un premier temps je vais vous faire une critique sans aucun détail relatif au film (il est sorti il y a seulement quelques jours à l’heure où j’écris ces lignes). Si vous ne l’avez pas encore vu il faudra repasser pour découvrir la seconde partie qui elle est truffée de spoilers.

Double Challenge

L’objectif de Star Wars Episode IX – The Rise of Skywalker était double. Primo : boucler la nouvelle trilogie commencée en 2015 avec Le Réveil de la Force et poursuivi en 2017 avec Les Derniers Jedi. Secundo : entériner une saga entière de neuf films comprenant trois trilogies, des épisodes I à IX inclus. Je ne refais pas l’historique complet de tous ces films hormis que pour bien cerner le propos cette dernière trilogie bouclée avec l’Episode IX correspond narrativement à des événements qui se déroulent une bonne trentaine d’année après la fin de l’Episode VI – Le Retour du Jedi sorti lui en 1983 bien avant la prélogie des épisodes I (1999), II (2002) et III (2005).  

Le Réveil de la Force avait eu pour mission de lancer les bases d’une nouvelle Trilogie différente de la légende canon de Star Wars. C’était le premier d’une série de nouveaux films de la franchise Star Wars rachetée en 2012 par Disney à George Lucas, créateur d’origine de la saga intersidérale qui raconte grossièrement l’histoire d’une bande de fermiers galactiques sur une trentaine d’années. Elle est découpée en six épisodes dont au moins deux sont considérés comme des chefs d’œuvre de science-fiction (Un Nouvel Espoir en 1976 et L’Empire Contre-attaque en 1980).

Des précédents clivants

A sa sortie en 2015 il s’était avéré que le Réveil de La Force était une copie assez flagrante d’Un Nouvel Espoir. En effet le film ne prenait pas beaucoup de risques mais réemployait de façon assez bien ficelée la trame et les codes narratifs de l’Episode IV.

Quant aux Derniers Jedi de Ryan Johnson il a profondément divisé la critique et le public. La raison ? Un parti pris narratif et esthétique qui allait à l’encontre de ce que le réalisateur J.J. Abrams avait voulu mettre en place dans le Réveil de La Force. C’est d’ailleurs lui qui repris la réalisation de l’Episode IX qui nous intéresse aujourd’hui suite au départ du metteur en scène d’origine Colin Trevorrow remercié par le studio en 2017 pour divergence de point de vue artistique.

Est-ce que toutes ces péripéties de production ont eu une incidence sur le dernier épisode et sur la trilogie en général ? Cela n’est pas forcément visible au premier abord mais il est évident que la trame globale de tout l’ensemble en a fait les frais.

Disons-le tout net : l’Episode IX n’est pas un mauvais film. Il fait le travail. On passe un moment agréable car cela reste un spectacle familial avant tout. Mais l’empreinte qu’il laissera n’est (à mon sens) pas aussi remarquable que d’autres volets de la saga.

La guerre sur deux fronts

A sa décharge, Abrams n’a eu qu’un film pour à la fois “rattraper” le VIII et réorienter le IX sur un autre chemin. Et s’il y a bien un point sur lequel cela se ressent c’est le rythme effréné du film. On est typiquement devant une histoire où l’attention doit être de tous les instants. A aucun moment ou presque on prend le temps de se poser un peu pour digérer ce que l’on vient de voir auparavant. Et il se passe beaucoup de choses dans cet épisode IX. De nombreux événements loin d’être anodins se bousculent et défilent tellement vite que cela entraîne forcément une certaine frustration.

Le film fait deux heures et vingt deux minutes ce qui pour raconter une telle histoire est un bon format en soi. Mais cela n’a pas l’air d’avoir suffi pour caser autant de choses. Il existe vraisemblablement des scènes coupées et il est probable que la version longue doit être paradoxalement plus plaisante à regarder. Un simple quart d’heure supplémentaire de séquences accumulées pourrait peut être rehausser la note globale que je lui attribue. Et si ce film reste une conclusion correcte à la nouvelle Trilogie, il n’empêche qu’il n’est pas exempt d’autres défauts qui sont presque tous liés à ce problème récurrent de rythme trop rapide.

Si vous êtes arrivé.e jusqu’ici dans cet article, c’est que mon analyse vous emballe un minimum et que vous brûlez déjà d’impatience de découvrir la suite. Pour cela on va passer à la partie avec spoilers.

Partie Spoil

Pour faire dans le simple je vais vous énumérer les détails qui m’ont plu et déplu et le tout dans un ordre à peu près chronologique. J’alternerai entre récit et personnages pour mieux développer mon petit point de vue.

Vous êtes encore là ? Ok très bien alors on y va !

Générique : on nous balance comme cela tout net que l’Empereur Palpatine est vivant ! Pour rappel il était sensé avoir définitivement disparu à la fin du Retour du Jedi lorsqu’Anakin Skywalker revenu du côté Lumineux de la Force l’avait plongé dans un puits sur l’Etoile de la Mort.

Est-ce une facilité scénaristique ? Aucune trace du personnage dans les deux derniers épisodes, pas une évocation, rien. Et là d’un coup un seul il apparait dès le générique et presque dans les premières scènes qui suivent. Et pour enfoncer le clou il est accompagné d’une immense flotte de croiseurs stellaires possédant chacun le pouvoir d’annihiler une planète. Ce qui technologiquement est encore plus fort que les deux Etoiles de la Mort ou la base Starkiller.

Conclusion de cette introduction : il aurait fallu un film de plus pour narrer une telle histoire qui est trop grosse pour être digérée en seulement quelques minutes. Ce qui d’ordinaire faisait la force de Star Wars c’était justement la cohérence d’un ensemble de films combinée à une idée de génie : le générique déroulant au début de chaque nouvel épisode. Ce dernier permet à chaque fois de se passer entre chaque nouvel épisode de la moitié d’un autre film. Voire d’un long métrage tout entier.

Mais cela ne passe pas ici. Les cinq premières minutes du film donnent l’impression d’un spectaculaire virage à 180° pour remettre une histoire entière sur des rails qui d’ailleurs ne sont pas forcément les bons. En même temps après la disparition du grand méchant dans l’épisode précédent il fallait bien en faire émerger un autre pour constituer une intrigue conséquente. Mais le procédé imposé ainsi d’emblée parait léger. Ce qui est rédhibitoire dans un film d’un tel calibre.

Un traitement des personnages assez léger

Un peu plus loin dans le récit on voit revenir un autre vétéran de la franchise : Lando Calrissian. Mais il arrive presque comme un cheveu sur la soupe. Le comment il a atterri là est vite expédié et surtout on n’en saura encore moins sur les raisons qui l’ont poussé à rester si longtemps sur cette planète où se poursuit l’intrigue. Le personnage apparaitra à deux autres reprises dans le film mais cela tient plus de l’anecdote que d’un vrai second rôle.

En revanche le personnage de C3PO est plus présent qu’il ne l’était dans les deux précédents volets. Il apporte au passage dans le film une petite touche d’humour. Qui est d’ailleurs bien mieux dosé que dans Les Derniers Jedi. Les autres droides R2D2 et BB8 sont eux aussi de la partie même si leurs apparitions sont moindres et n’apportent guère de tournant décisif à l’intrigue. Décidément ce sont les épisodes d’introductions des trilogies qui leur ont offerts leurs meilleurs faits d’armes (la réparation du vaisseau dans le I, les plans cachés dans le IV pour R2D2, d’autres plans cachés dans le VII pour BB8).

Ce détail du récit avait fuité avant que le film ne sorte : la traîtrise du Général Hux. Relative déception : sa disparition est aussi brutale qu’expédiée. Cela est encore une fois lié au rythme du film qui impose ce genre de traitement minoré. Rôle un brin caricatural dans les précédents opus, son personnage aurait pu gagner en profondeur si seulement le film avait prit le temps de s’y attarder un peu. C’est dommage car l’idée de faire passer un des principaux antagonistes de la Trilogie d’un camp à l’autre était tout sauf une mauvaise idée.

Je passe le traitement accordé à des personnages comme Finn qui est clairement sous-exploité, celui de Poe qui reste décisif à défaut d’être développé… et celui de Rose qui a été littéralement dégommé d’une façon encore plus radicale que celle de Jar Jar Binks entre les épisodes I et II. Et pour ce qui est de Rey et Kylo Ren c’est encore autre chose.

La vision retoquée du concept de la Force

Passons à la suite : Rey et Kylo Ren vont être à nouveau confrontés lors de plusieurs duels. Dont un à distance. Ils ont en effet la possibilité de s’affronter sans être l’un et l’autre physiquement au même endroit. L’idée est plaisante et permet même l’introduction de quelques bons éléments narratifs pour faire avancer l’intrigue et qui resservira à un autre moment dans le film. Mais revenons à ces deux personnages.

La première renonce temporairement à devenir une Jedi et le second la traque à travers la galaxie pour pouvoir ensuite l’emmener devant Palpatine en échange d’un immense pouvoir en contrepartie. Et c’est là qu’intervient ce qui s’avère être vraisemblablement la plus grosse faute de goût de toute cette nouvelle trilogie : Rey est en réalité la petite fille de Palpatine himself. Mais quid des parents ?

Là encore l’affaire est expédiée : on aurait bien voulu avoir plus d’infos sur l’historique de cette autre famille chez qui la Force est puissante comme chez les Skywalker. Ce n’est pas qu’un détail du récit d’un seul film mais toute la structure scénaristique de la trilogie qui prend alors du plomb dans l’aile.

Ce que l’on voyait dans l’ultime plan des Derniers Jedi ne restera qu’une idée non aboutie, à savoir que la maîtrise de la Force n’est pas réservée qu’à des individus par rapport à d’autres. Et d’ailleurs aucun point de vue définitif ne pourra s’en dégager par la suite. Peut être l’occasion de donner du grain à moudre pour laisser libre cours aux futures spéculations et théories par les fans ultras?

La pirouette scénaristique est un peu légère. Il faut se rapprocher du final pour mieux la comprendre là aussi trop brièvement : les personnages de Rey et Kylo Ren forment depuis le début sans le savoir une sorte du duo mystique appelée une dyade. Si l’on résume grossièrement l’idée ce sont leurs pouvoirs associés qui peuvent détruire l’Empereur. Bref on a l’impression que le scénario cède un peu trop facilement à… la facilité ! Mais admettons.

Une émotion qui fonctionne encore

Autre spoil important mais qui est en revanche un grand moment du film : la mort de Leia. Cette dernière se sacrifie pour que son fils retourne vers la Lumière. Après avoir été vaincu par Rey puis sauvé par cette dernière, l’iconique princesse d’Alderran s’éteint.

Assurément un des plus beaux moments d’émotion du film. On ne peut s’empêcher de penser à l’actrice Carrie Fisher décédée en 2016 juste après le tournage du film précédent. L’émotion à ce moment-là fonctionne à plein. Cette séquence relève considérablement le niveau global du film. Et c’est tant mieux car louper cela aurait été très difficilement défendable.

Des facilités un peu grosses

Là où en revanche on va être beaucoup plus critique c’est sur le dernier tiers du film. On y voit s’accumuler trop de facilités mises bout à bout. Et cela encore et toujours à cause de ce fichu rythme. Je vous mentionne ici les plus notables.

On trouve donc pêle-mêle des situations comme retrouver presque intacte une ancienne salle du trône censée avoir été incinérée par explosion, refaire fonctionner un vaisseau spatial qui a passé on ne sait combien de temps sous la mer en quelques minutes ou encore éliminer avec trop de simplicité des guerriers de premier choix… Tout cela restera comme des facilités trop grosses qui ont du mal à passer.

Mais ironiquement cela passe ! Car on n’a pas le temps d’y réfléchir sur le coup ! Et puis la magie opère quand même notamment grâce à la Force qui ne permet pas toujours d’expliquer certaines choses… A contrario l’idée d’introduire la faculté de régénérer un corps (le clonage de Palpatine) ou de guèrir une blessure mortelle (pour Kylo Ren/Ben Solo et Rey) sont de très bonnes trouvailles qui passent plutôt bien.

Une énième frustration qui se dégage du film est sans contexte la bataille finale qui se joue à la fois dans les airs entre deux flottes de combat et au sol avec le triangle Palpatine / Rey / Kylo Ren redevenu Ben Solo. Le point commun des deux ? Un aspect trop sombre, bien trop sombre qui fatigue vite plus qu’il ne fascine.

Cela reste spectaculaire pour le combat au sol. Mais c’est frustrant pour le combat aérien. De même l’apparition soudaine de la flotte alliée : prendre une simple minute de plus pour visualiser les différents types de vaisseaux et de peuplades n’aurait pas été de trop… De plus on aurait pu s’attendre à une vraie bataille rangée de toute beauté et gorgée de combats individuels, d’explosions de navires de toutes sortes, etc. Mais non cela sera vite expédié puisque toute la flotte maléfique sera mise à terre de façon bien manichéenne.

Un final déjà vu

La fin enfin. Cette dernière ne peut s’empêcher de reprendre des scènes déjà iconiques. Certes l’idée est là. Pas mauvaise. Mais on aurait aimé voir quelque chose d’autre qu’une séquence déjà vue de la contemplation du double coucher de soleil sur Tatooine. Luke et Leia apparaissent alors à cet instant sous forme spectrale regardant une dernière fois Rey.

Mais où est passé le reste de la famille ? Certes Han Solo apparait sous forme de vision à son fils un plus tôt et la scène est réussie. Mais ne pas avoir mis ni l’un ni l’autre (ou au moins un des deux) dans l’apparition spectrale finale est dommage. Il y aurait pu y avoir là un plan magnifique qui lui en revanche aurait fait date.

Opinion finale

Pour conclure c’est difficile de dire si on en ressort satisfait ou non. Alors oui beaucoup de choses dans cette œuvre m’ont déplu. Mais le film n’est pas raté pour autant. On ne passe pas un mauvais moment, on savoure même quelques situations et on apprécie de voir et revoir certains personnages qui restent iconiques et ce vraisemblablement pour la dernière fois.

C’est une première impression mais qui je pense est assez honnête. Je fais souvent des critiques de films sur ce site. Mais je ne prends pas beaucoup de risques car ce sont des films de mon Panthéon personnel qui comptent pour moi. Cela va de références incontournables dont je fais l’éloge ou des longs métrages moins connus que je souhaite mettre en valeur en vous les faisant découvrir ou redécouvrir.

Je reconnais qu’écrire cette critique s’est révélé plus hardi que d’ordinaire. Je l’ai réalisé quelques jours seulement après le visionnage du film. Et j’ai eu un peu de mal à cerner mon propre propos afin que ce que je narre ici reste cohérent et pertinent.

Mais même si mon opinion est et reste mitigée, il y a dans tout cela quelque chose de rassurant. Et qui est caractéristique des bons films. Même si tout n’est pas parfait et que toute fin n’est pas forcément consensuelle, on a qu’une envie : s’en repayer une tranche.

Bref on n’a pas fini d’en parler. Fan ou pas, allez-y quand même tant qu’il est dans les salles et pas qu’une seule fois. Ne serait-ce que pour mieux savourer un must cinématographique qui ne se résume heureusement pas à un seul film. Mais bien à toute une galaxie lointaine, vraiment bien lointaine.

E D I T H D E N A N T E S

+ d’infos sur le film https://fr.wikipedia.org/wiki/Star_Wars,épisode_IX:_L%27Ascension_de_Skywalker

MAJ 07/04/2020 :

Non non et non! Je retire tout ce que j’ai dit. Avec du recul et après avoir revu les anciennes trilogies j’en conclus que SW IX est raté et toute la dernière trilogie un lamentable échec ! Fuyez !

Sébastien Tellier “L’Aventura” [2014]

Comment décrire cet étrange personnage qu’est Sébastien Tellier ?

Quand j’ai commencé à écrire cet article sur un de ses albums (qui a mon sens est son meilleur), je me suis alors dit qu’il fallait faire dans le simple. En effet l’artiste est une sorte d’électron libre comme il n’en existe très peu dans la musique francophone. Hormis Philippe Katerine je n’en vois guère d’autres de notoriété équivalente qui planent aussi haut que lui.

Un super musicien

Il ne faut pas s’arrêter à son look hirsute, mélange de baba cool à barbe et de dandy sophistiqué (je pense notamment à son personnage de vrai-faux gourou dans l’art concept de son album My God Is Blue en 2012). Le regard souvent caché par d’imposantes lunettes noires, on devine en réalité un être à la fois sensible et gentiment barré qui contraste avec une allure globale qui reste impressionnante au premier abord.

Musicien émérite, sa carrière est vraiment intéressante. Et son album L’Aventura est comme je le disais un peu plus haut un must dans sa discographie tant par sa richesse mélodique que par la qualité de son instrumentalisation dense et féconde.

Carrière pas inintéressante

Son disque L’Aventura sort donc en 2014. C’est le huitième album d’une carrière commencée en 2001. Ses réussites notables qui l’ont fait connaître du grand public tiennent dans une poignée de titres. Mais qui ont eu chacun de jolis succès : La Ritournelle en 2004 (album Politics), Pomme en 2008 (album Sexuality) et Cochon Ville en 2012 (album My God Is Blue).

Malgré une improbable participation au Concours de l’Eurovision en 2008 qui aurait pu desservir sa notoriété, il a su toujours se diversifier et surtout se bonifier album après album. My God Is Blue en 2012 avait un peu divisé la critique qui voyait là un disque un peu trop simpliste dans sa construction (personnellement je l’avais bien aimé). En revanche avec L’Aventura on est vraiment devant une magnifique production qui met tout le monde d’accord.

Longue suite musicale

L’album commence avec “Love“, un instrumental planant qui nous amène immédiatement sous une ambiance tropicale qui rejoint l’esthétique globale du disque. Tellier l’a conçu comme une sorte de paradis perdu un brin psychédélique qui se situerait quelque part en Amérique latine et plus particulièrement au Brésil. L’artiste avait été faire un tour dans ce pays pour composer et enregistrer une partie de son album. Cela se ressent particulièrement sur de nombreux titres, les plus flagrants étant “L’Amour Carnaval” et “L’Enfant Vert“.

Sous les Rayons du Soleil” est une balade solaire que l’on a envie d’écouter à l’infini. “Ma Calyspo” qui vient juste après est aussi un beau moment radieux. Passé ces premiers titres de consonnance dite accessible, on entre alors dans un univers complétement à part et dont on ne ressortira qu’à la toute fin de l’oeuvre.

En effet plus on avance dans le disque et plus on entre dans une longue suite sonore où l’on passe sans s’en rende compte d’un titre à l’autre avec une agréable sensation de pensées qui défilent générées par un esprit particulièrement vagabond. Et décidément pas commun.

Ricky l’Adolescent” est un bijou pop déjanté comme Tellier en a le secret. C’est bien barré comme il faut et on en redemande ! Et que dire de la non moins envoutante “Comment Revoir Oursinet?” longue suite délirante qui nous fait retomber en enfance pendant un quart d’heure entier…

Plusieurs passages instrumentaux traversent le disque et l’on peut alors mesurer l’incroyable densité des arrangements de synthés et de cordes. Enfin Ambiance Rio est une perle pop psyché jazz de premier choix.

Un disque à part donc. Parfait aussi bien un jour de pluie chez soi que lors d’une virée à la mer au soleil. Je vous recommande chaudement !

E D I T H  D E  N A N T E S

Tracklist:
01 Love (4:27)
02 Sous Les Rayons Du Soleil (3:32)
03 Ma Calypso (5:16)
04 L’Adulte (3:19)
05 Ricky L’Adolescent (5:04)
06 Aller Vers Le Soleil (5:28)
07 Comment Revoir Oursinet? (14:12)
08 L’Amour Carnaval (2:57)
09 Ambiance Rio (4:32)
10 L’Enfant Vert (4:36)

→ Lien Wikipédia sur Sébastien Tellier
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sébastien_Tellier

Michel Polnareff “Polnareff’s” [1971]

Michel Polnareff fait partie de ces artistes un peu hors normes dans tous les sens du terme. Et ce n’est pas cet album sorti en 1971 qui dira le contraire !

Album de la confirmation

Après être apparu en 1966 avec son génial Love Me Please Love Me et ses splendides tubes tels que “L’Amour Avec Toi“, “La Poupée qui Fait Non” et son inégalable morceau titre, Polnareff réédite le coup en 1968 avec “Le Bal des Laze” (le morceau titre là encore mais aussi “Le Roi des Fourmis“, “Âme Câline“, “Y’a qu’un Ch’veu“).

Troisième album du génial mélodiste, Polnareff arrive cette fois à faire plus qu’une simple collection de chansons. On dirait là que l’artiste a souhaité plutôt créer une sorte de paysage musical bâti sur une richesse mélodique forte, mélange de pop anglosaxonne et de musique classique. Les arrangements de cordes et de cuivres sont au top, la voix est sensuelle comme jamais, les textes toujours aussi accrocheurs et les tubes sont encore une fois au rendez-vous.

Parmi les classiques du répertoire de cet artiste alors à la pointe de son art on trouve “Né dans un ice-cream” et “Qui a tué grand’maman?” superbes compos qui prouvent que l’on peut faire du tube de radio tout en étant d’une richesse mélodique sans pareil.

Un cran au-dessus

Hormis Charles Aznavour, Serge Gainsbourg et Jacques Dutronc qui ont chacun leurs styles respectifs, il est évident que Michel Polnareff dépassait d’une coudée tous les autres grands artistes de l’époque. En effet et c’est peut être ce qui différencie notablement Polna de tous ses contemporains c’est cette extraordinaire versatilité à gérer la production entière de sa discographie, de l’écriture (en partie réalisée avec Jean-Louis Dabadie) aux enregistrements et arrangements qui embellissent le tout.

Ce genre de disque le prouve tant que tout semble d’une cohérence rare et d’une maîtrise parfaite. Quelques passages instrumentaux traversent l’album pour notre plus grand plaisir (l’intro “Voyages“, “Computer’s Dream“, “Mais Encore“) et démontrent tout le talent mélodique de Polnareff.

Touché par la grâce

Petite, Petite est une sorte de medley pastiche de quelques-uns des précédents titres de l’artiste, tour à tour chantés presque en chuchotant puis en voix haut perchée. En apparence anecdotique, ce titre se révèle d’une incroyable virtuosité tout comme le jazzy pop “Né dans un Ice-cream“. Plus épuré, “Qui a Tué Grand-Maman” n’en demeure pas moins un très beau moment gorgé d’émotion.

Hey You Woman” est un must qui à défaut d’avoir été un tube n’en est pas moins un formidable morceau de concert dont le refrain chanté en anglais par un chœur gospel est tout bonnement divin. “A Minuit, A Midi” est une balade touchée par la lumière divine dont les arrangements n’auraient pas fait tâche sur la bande originale de La Folie des Grandeurs.

Cette musique est celle du film de Gérard Oury sorti également en 1971 avec Yves Montand et Louis De Funès. Pour l’anecdote ce dernier dira lors d’une interview commune lors de la promotion du film que ce n’était “pas normal que la musique de Michel ne soit pas encore en vente au moment même où le film était en salles“. La scène est amusante car on y voit un Polnareff très timide légèrement en retrait remerciant chaleureusement un De Funès réellement enthousiaste sur le qualité de sa musique.

Composée en intégralité par Polnareff très peu de temps avant, cela se ressent sur son Polnareff’s. Ou plutôt non cela s’entend.

E D I T H  D E  N A N T E S

Tracklist :
01 Voyages (instrumental) (2:52)
02 Né dans un Ice-cream (3:22)
03 Petite, petite (3:20)
04 Computer’s Dream (instrumental) (4:16)
05 Le Désert n’est plus en Afrique (3:04)
06 Nos mots d’amour (3:13)
07 … Mais encore (instrumental) (2:15)
08 Qui a tué Grand’maman? (2:37)
09 Monsieur l’Abbé (3:30)
10 Hey You Woman 5:21)
11 À minuit, à midi (3:36)

→ Lien Wikipédia sur Michel Polnareff
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Polnareff

→ Site officiel Compte Twitter
https://twitter.com/MICHELPOLNAREFF?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Eauthor

Le Mai Tai

Ah le Mai Tai… Ce super breuvage que l’on prononce Maï Taï est une véritable institution en Amérique. Moins populaire que la Pina Colada et moins répandu que le Mojito, ce cocktail à base de rhum est un truc de connaisseurs mais qui ravira également les néophytes qui apprécient cette base d’alcool. Ne perdons pas plus de temps et passons à la suite des hostilités.

L’origine

Ce cocktail a été inventé dans les années 40 en pleine Seconde Guerre mondiale sur la côte ouest des Etats-Unis. L’année exacte serait 1944 et son inventeur se dénomme Victor J. Bergeron, un restaurateur d’Oakland qui appréciait tout particulièrement le rhum et les cocktails.

Vous n’y avez peut-être pas forcément prêté attention mais ce cocktail typiquement américain fait des apparitions furtives dans de nombreux films et séries. Je pense notamment à des films récents comme Ave Caesar des frères Cohen en 2016 ou Midway de Roland Emmerich en 2019. Je n’ai pas pu vérifier de façon certaine mais il n’est pas impossible qu’il apparaisse aussi dans les Mad Men. Même si le Old Fashionned reste bien évidemment son breuvage favori, le Mai Tai est le genre de cocktail que n’auraient pas renié Don Draper et ses acolytiques.

La recette

Pour faire un bon Mai Tai, prenez un verre de type old fashionned (dénommé ainsi car le cocktail du même nom se sert précisément dans ce type de verre). Vous pouvez aussi utiliser ou un verre à vin de grande taille. Versez dans un shaker une dose de 3cl de rhum blanc de type St James. Puis une seconde dose de 3cl également de rhum ambré St James. Vous pouvez trouver facilement cette marque dans le commerce traditionnel. C’est un alcool de bonne facture et qui se vend à un prix pas trop ruineux.

Rajoutez-y un train de Cointreau ou de Triple Sec à hauteur de 3cl. Cette liqueur d’orange va être immédiatement suivie d’un jus de citron vert pressé à hauteur de 2cl (que vous obtenez en pressant la moitié d’un citron lime de taille correcte). Rajoutez-y ensuite un trait de sirop d’orgeat et un trait de sirop de canne à sucre. Le premier fait le liant entre les deux agrumes (la liqueur et le citron) et le second contrebalance leur amertume commune.

Contenu et Contenant

Bombardez de gros glaçons et secouez le tout pendant dix à quinze secondes au shaker. Comme pour la Margarita là encore il y a deux écoles pour le servir. Tout va dépendre de la taille des verres. Et accessoirement du nombre de convives à servir ! Si vous optez plutôt pour des verres old fashionned, filtrez alors le contenu du shaker en conservant les glaçons dans ce dernier.

Si vous avez opté pour des verres à vins, n’hésitez pas à verser quelques-uns des glaçons directement avec le breuvage dans chaque verre. Etant donné qu’il y a plus de volume à remplir, le simple fait de verser les glaçons avec le liquide permettra de remonter le niveau de votre cocktail et de le rendre plus présentable (servir un verre qui est à moitié plein reste aux yeux de beaucoup un verre à moitié vide…)

Enfin on vous les déconseille de servir ce cocktail dans un verre en forme de V qui reste celui typique des cocktails dans l’imaginaire populaire. Ce dernier n’est en effet pas vraiment adapté pour le Mai Tai.

Bonne dégustation et surtout gare aux abus. C’est en effet un cocktail particulièrement traître ! Donc à consommer avec modération !

E D I T H  D E  N A N T E S

→ Lien Wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mai_Tai

→ Un site de cocktails bien ficelé
https://www.1001cocktails.com/

Casino [1995]

Casino est le 14ème long métrage de Martin Scorcese. Beaucoup s’accordent à dire qu’il s’agit là – accessoirement – de l’un de ses tous meilleurs longs métrages. C’est ce que nous allons voir ici.

Une spécialité du réalisateur

Ce réalisateur emblématique italo-américain s’est fait une spécialité de narrer des histoires où les personnages se retrouvent dans des récits alliant démesure débridée et dramaturgie totale. Casino n’échappe pas à cette règle et en est même le plus bel étendard.

Lesdits personnages sont une vitrine de tout ce que la société américaine produit de plus borderline, qu’ils soient cantonnés aux basses couches sociales (Taxi Driver) ou qu’ils soient déjà bien établis (Les Affranchis). Dans les deux cas on retrouve toujours cette fascination du réalisateur pour ces histoires de marginaux, de gangsters, de drogués, de mafieux et autres individus souvent motivés par le gain facile tout se sachant inconsciemment comment cela se terminera un jour. Beaucoup d’entre-eux sont en effet aussi lucides sur leurs actions que sur leurs sorts.

Il est servi ici par un trio d’acteurs au top de leurs carrières et dont les interprétations respectives feront date elles aussi. Comme pour Raging Bull en 1980 et Les Affranchis en 1990, Scorcese fait à nouveau appel à un duo d’acteurs incarné par Robert de Niro et Joe Pesci. Le premier a déjà une carrière remarquable et est considéré comme l’acteur muse de Scorcese (en plus des deux films cités juste avant on peut aussi mentionner Mean Streets, Taxi Driver…).

Un fantastique trio

Inspiré en partie d’une histoire vraie, De Niro est parfait dans le rôle de Ace, brillant bookmaker qui se retrouve à la tête d’un des plus puissants établissements du jeu de Las Vegas, couverture idéale pour la mafia locale très bien intégrée et dont Scorcese nous fait découvrir les coulisses avec un plaisir jubilatoire.

Joe Pesci quant à lui est plus un acteur habitué aux seconds rôles mais qui trouve là un personnage à sa démesure certes assez similaire à celui qu’il tenait déjà dans ” Les Affranchis” mais cette fois dans un registre encore plus tragique (la chute est même étonnante entre guillemets car elle contrebalance d’une traite le côté parfois comique de certains aspects du personnage).

Enfin pour compléter ce duo de choc on trouve Sharon Stone qui interprète Ginger, femme fatale dont s’éprend le personnage de De Niro et qui aura un poids considérable dans l’intrigue. Considéré par beaucoup comme le dernier grand rôle notable de l’actrice, Stone est incroyable de beauté, de malice et de démons intérieurs qui lui causeront bien des torts.

Une foule de personnages entourent le trio et sont souvent reconnaissables par leurs gueules si caractéristiques qu’ont les hommes de main, les voyous en tous genres, les sbires de tout poil, etc. Petit personnel et grandes huiles se côtoient dans le monde du jeu d’argent et s’y croisent dans un tourbillon que la caméra de Scorcese filme avec un très grand brio.

Trois heures quand même

Casino fait tout de même presque trois heures et pourtant on ne s’ennuie pas un instant. Bien évidemment cela est du en grande partie à l’histoire parfaitement rythmée et la cocasserie de certaines scènes. Sans oublier l’extraordinaire garde-robe de Robert de Niro qui ne porte pas moins de 64 costumes. Sharon Stone n’est pas en reste non plus.

Ce serait oublier deux effets notables : l’emploi très fréquent de voix off qui permettent de rajouter toujours plus de détails et d’accélérer considérablement la narration. Ensuite le choix de la bande son : pas moins d’une trentaine de musiques qui s’entremêlent et qui sont pour la plupart des petits chefs d’œuvres de la musique populaire américaine des années 50 à 70. Le double album de la bande originale de Casino est tout comme son film : au poil.

Casino est un des musts de la carrière de Scorcese, il est régulièrement cité pour sa virtuosité et son rythme qui en font presque oublier sa relative longueur. A redécouvrir rapidement sinon je me verrai contraints de vous finir en vous mettant la tête dans un étau de menuisier.

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Casino_(film)

Axelle Red – “Sans Plus Attendre” [1993]

Premier vrai album et premier gros succès mérité d’Axelle Red, Sans Plus Attendre est une vraie perle.

Début de la notoriété

Si sa carrière avait commencé dix ans auparavant dans les années 80 avec quelques titres épars comme “Little Girls” et plus tard “Kennedy Boulevard” (qui est présent sur le disque), c’est avec cet album que décolle vraiment la notoriété d’Axelle Red.

Délicat et entrainant, tour à tour mélodique et dansant, Sans Plus Attendre est peut-être même la meilleure galette de la discographie de la délicieuse rousse. A Tâtons en 1996 (avec ses tubesques “A Tâtons, “Rester Femme“, “A Quoi ça Sert” et “Ma Prière“) est d’ailleurs la suite directe de cet opus. Et Toujours Moi en 1999 (“Ce Matin“, “Bimbo à Moi“, “J’ai Jamais Dit“) est quant à lui très différent des deux premiers (tout en restant d’un excellent niveau musical).

La meilleur de la pop

Elle danse seule“, “Je t’attends“, “Le monde tourne mal” et surtout “Sensualité” constituent les gros tubes de ce disque. Et “Sensualité” est tout simplement un des meilleurs titres de la pop française des années 90, à ranger directement parmi les classiques de variété dans ce qu’elle a de plus noble.

Kennedy Boulevard” est plus ancien cela se ressent dans ses arrangements années 80. Néanmoins cela n’en reste pas moins un titre très efficace. Coté ballades on n’est pas en reste avec “Elle Danse Seule“, “Pars“, “Je t’Attends” ou encore “Présence“.

Production idéale

Il est intéressant de noter que cet album possède aussi une belle homogénéité dans sa structure globale et notamment dans la qualité de sa production. On y trouve en effet de très beaux arrangements qui lui donnent une belle densité mélodique sur de nombreux titres (“Elle Danse Seule“, “Sensualité“…).

De plus on y trouve quelques arrangements qui conférent une sorte d’aspect un peu discoïde par petites touches, l’emploi fréquent de cordes y jouant incontestablement pour beaucoup. On sent que Red a été grandement inspirée par des sonorités soul et funk qu’elle affectionne particulièrement et cela s’entend sur ce disque.

Et “Amoureuse ou Pas” retranscrit en français par Red est à la base un morceau du trio magique Holland-Dozier-Holland. Si je vous dit Les Supremes ? Cela vous dit peut-être quelque chose…

Suprême album je ne sais pas. Mais superbe disque ça c’est plus que certain.

E D I T H  D E  N A N T E S

Tracklist :
01 “Elle danse seule” (4:01)
02 “Amoureuse ou pas” (3:23)
03 “Vendredi soir” (2:55)
04 “Sensualité” (3:50)
05 “Le monde tourne mal” (5:18)
06 “Pars” (3:08)
07 “Je t’attends” (3:33)
08 “Un homme ou une femme” (3:28)
09 “Femme au volant” (3:41)
10 “Les voisins” (3:35)
11 “Présence” (4:05)
12 “Kennedy Boulevard” (3:42)

→ Lien Wikipédia sur Axelle Red
https://fr.wikipedia.org/wiki/Axelle_Red

→ Site officiel
http://www.axelle-red.com/

Le Cerveau [1969]

Un classique de comédie d’aventures des années 60 ! Un blockbuster avant l’heure. Une réussite de bout en bout. Bon vous l’aurez compris c’est le genre de film qui fait partie de mon Panthéon personnel.

Du vrai bon cinéma populaire

Le Cerveau est en effet un des sommets de ce que le cinéma dit populaire peut faire de mieux. Une excellente intrigue, de l’humour, de l’action, un zeste de romance, des personnages d’héros et d’antihéros hauts en couleur, etc.

Son casting quatre étoiles complète superbement le dispositif. Le Britannique David Niven interprète le fameux Cerveau, personnage rocambolesque inspiré directement de Gordon Goody, tête pensante du gang de Bruce Reynolds qui réalisa ce que l’on appela à l’époque le casse du siècle : la légendaire attaque du train postal Glasgow-Londres de 1963.

Jean-Paul Belmondo et Bourvil interprètent quant à eux deux voleurs à la petite semaine qui se mettent en tête de rééditer le coup du casse du siècle en tentant de dérober les fonds secrets de l’OTAN lors d’un voyage en train aussi mouvementé qu’inconfortable.

Si le premier fait preuve d’un zèle de casse coup culotté, le second est beaucoup plus réticent à s’engager à fond dans cette entreprise hautement casse-gueule. C’est ce qui constitue l’épine dorsale de ce duo comique qui fonctionne à plein comme celui que Bourvil formait avec Louis de Funès dans La Grande Vadrouille, précèdent film d’Oury sorti en 1966. L’équilibre entre Belmondo et Bourvil penche légèrement pour le premier mais cette fois-ci le second ne se fait pas cannibaliser par son binôme.

Plusieurs intrigues qui s‘entrecoupent

Et enfin on trouve Eli Wallach (le truand du Bon, La Brute et le Truand) qui joue un mafieux drolatique qui a un compte personnel à régler avec David Niven. Et notamment au sujet de sa petite sœur jouée par la splendide Silvia Monti qui irradie le film notamment lors d’une magnifique scène où on la voit séduire Niven pendant qu’elle nargue Wallach. A moins que ce ne soit l’inverse ?

Mais là où l’intrigue est détonante c’est d’avoir imaginé un scénario où l’expert du casse de haut vol, le cupide mafieux et les pieds nickelés du cambriolage convoitent le même magot sans forcément s’en rendre compte ni comprendre ce qui leur arrive respectivement lors de désopilantes scènes de courses poursuites et d’innombrables gags. Remplacer un gaz soporifique pour endormir des gardes par de vulgaires boules puantes, effiler un pull en laine avec une antenne de voiture ou provoquer un monstrueux dégât des eaux à cause d’une panthère apprivoisée en sont quelques exemples.

Le film est aussi servi par une excellente bande son. Le générique « The Brain » qui sert de thème principal est interprété par le groupe The American Breed. Et puis il y a cette magnifique chanson de pop italienne de Catarina Caselli « Cento Giorni » lors de la scène de la piscine qui elle aussi vaut le détour.

Un réalisateur en pleine gloire

Troisième grand succès de Gérard Oury après La Grande Vadrouille et Le Corniaud, Le Cerveau est aussi à ce jour le film le plus populaire de Belmondo, légende du cinéma français et figure désopilante du héros de comédie d’action (L’Homme de Rio, Le Magnifique, etc.).

Oury quant à lui a pu se faire réellement plaisir avec ce film au casting international et au budget conséquent. Cela se voit à l’image : plans tournés sur des bateaux, vues d’hélicoptères, cascades, nombreux figurants. Le tournage a eu lieu à l’époque en plein Mai 1968 ce qui posait quelques problèmes d’organisation et de logistique mais le rendu final lui est parfait.

Il faut toujours un cerveau pour réussir ce genre de « coup ». Merci M. Oury pour ce classique qui n’est pas prêt de finir en rade. Cette dernière tirade était un clin d’œil pour le France, paquebot transatlantique qui apparait dans le film. Nostalgique d’une époque de cinéma révolue moi ? Non juste cinéphile qui parle un peu trop !

E D I T H  D E  N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Cerveau#Acteurs

→ Lien Wikipédia sur l’attaque du train Glasgow-Londres qui inspira le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_du_train_postal_Glasgow-Londres

The Green Hornet [2011]

Si vous n’avez pas encore vu ce film injustement mésestimé il est urgent de se faire une séance de rattrapage. Explication.

Un surdoué de l’image

S’étant fait remarquer dans les années 90 avec une série de courts métrages et de vidéoclips à succès pour des artistes comme Björk et Daft Punk entre autres, Michel Gondry accède à un statut de réalisateur surdoué qui arrive à combiner succès critique et public avec son Eternal Sunshine of the Spotless Mind en 2004. Il confirme par la suite avec La Science des rêves en 2006 et Soyez Sympas, Rembobinez (Be Kind Rewind) en 2008.

Puis vint le projet du Green Hornet qui avait déjà été esquissé presque quinze ans auparavant. Le concept n’avait pas pu se concrétiser en film car Universal la major de l’époque avait annulé la commande au bout de quelques mois. Gondry a pu réaliser son rêve lorsque Sony a racheté les droits dans les années 2000.

A une différence près : cette fois-ci il ne s’agissait plus d’un film personnel avec une vision et un scénario propre au réalisateur mais bien un format de type blockbuster. C’est le rendu final à la sauce hollywoodienne qui a fortement déplu à la critique qui a plutôt eu tendance à descendre le film alors qu’il est loin d’être si raté.

Tout sauf inintéressant

Il serait dommage de se priver d’un tel spectacle car si Green Hornet détonne un peu dans la filmographique de son réalisateur, il n’en reste pas moins un film loin d’être inintéressant bien au contraire. Je ne vous ai pas perdu là c’est bon ? Allez, on continue.

Librement adapté de ses illustres prédécesseurs (tour à tour une série radiophonique dans les années 30, un comics dans les années 50 et une série télévisée dans les années 60 avec Bruce Lee), le film de 2011 reste néanmoins un très bon divertissement. Certes la réalisation est plus conventionnelle par rapport à ce que Gondry avait d’ordinaire l’habitude de réaliser. Que les amateurs se rassurent : même moins présents que dans ses autres productions, on y trouve quand même pas mal d’effets et trouvailles visuelles qui sont une des marques de fabrique de Gondry. Et globalement l’idée de départ reste bonne, le rythme est assez fluide et l’intrigue tient la route.

Une esthétique propre

A propos de route, on ne se lasse pas d’embarquer dans la splendide Black Beauty, véhicule des superhéros du film qui détonne par son look et ses gadgets éclectiques (pouvoir écouter de la musique sur une platine vinyle embarquée est aussi improbable que jouissif). Ce modèle de Chrysler Imperial joue pour beaucoup dans l’esthétique du film et constitue narrativement indirectement un des points de départ entre les deux protagonistes principaux : le fils à milliardaire qui va se transformer par hasard en Green Hornet et son homme à tout faire, bricoleur de génie du nom de Kato (le personnage de Bruce Lee dans la série télé).

Ah oui il faut le préciser : le Green Hornet et son acolyte Kato ne sont pas vraiment des superhéros ordinaires. En effet si ces derniers n’ont pas de super pouvoir particulier, ils ont en revanche une bonne part de culot et d’inventivité à revendre. De plus si le film a un esprit directement issu d’un comics, la trame évolue ici dans le monde contemporain et il n’y aucun lien ou élément d’arc narratif de type Marvel Universe ou DC Comics. Vous ne souffrirez donc pas de vous dire dans quel autre film vous avez déjà vu cette intrigue et ses personnages rocambolesques.

La tentation de spoiler

J’aimerais tellement vous en dire plus mais je vais vite tomber dans le spoil alors voilà ne tardez plus et foncez voir cette petite perle oubliée qui vaut vraiment le détour. Et un dernier atout supplémentaire : la présence de Christoph Waltz qui incarne un méchant aussi inquiétant qu’irrésistible de drôlerie.

Je repense à une scène en particulier. Le genre de scène improbable que l’on découvre par hasard quand on pratique du zapping. Vous savez lorsque vous tombez sur un film dont on ne soupçonnait jusqu’ici même pas l’existence tant cela a l’air dingue. C’est une image qui résume un peu l’esprit de ce film. Délirant et coloré. C’est typiquement le cas avec Green Hornet.

Et puis il y a des choses plus graves dans la vie. Comme une maladie vénérienne par exemple.

E D I T H  D E  N A N T E S

→ Lien wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Green_Hornet_(film,_2011)