“Piège de Cristal” [1988]

Premier volet de la série des films d’action à succès Die Hard et datant maintenant de trente ans, Pièce de Cristal n’en reste pas moins un pur plaisir jubilatoire lors de son visionnage.

Une masterclass de John Mc Tiernan

J’ai eu l’occasion de revoir ce film il y a peu et cela m’a remémoré une expérience vécue il y a quelques années de cela. C’était au festival Summer Camp de Nantes en 2016 : le réalisateur John Mc Tiernan avait été invité à l’occasion d’une masterclass où il faisait une présentation de son film dans le cadre de sa projection le soir même.

Cela m’avait permis de le voir sous un autre jour grâce à cette séquence. Et de vous narrer cela aujourd’hui dans ce petit papier que je ferai comme d’habitude quand j’écris un article : pas trop long et si possible percutant à point. Comme l’est Piège de Cristal.

Un film d’action qui prend le temps

Ce film a une particularité qui est devenue rare voire inexistante dans le cinéma d’action actuel : c’est son rythme. Ce dernier est en effet particulièrement bien dosé, l’intrigue ne se mettant en place que tout doucement et le déroulement du premier tiers est assez lent. Mais pas long. Nuance !

Avant que des films des années 90 comme Bad Boys ou The Rock de Michael Bay viennent définitivement mettre le film d’action hollywoodien typique sur des rythmes ultra rapides, ce premier volet de Die Hard est un sommet du genre car bien moins hystérique que les productions actuelles. Et surtout bien plus second degré dans un grand nombre de séquences qui mises bout à bout ont contribué à en faire un film culte.

On y trouve ce savant mélange d’action et d’humour mordant, cocktail détonnant servi par un Bruce Willis dont la carrière prendra véritablement son envol à partir de ce film. Auparavant habitué à des rôles de comédie où il n’était pas à son mieux (la série Clair de Lune), il trouve avec le rôle de John Mc Clane un personnage idéal de flic aux méthodes peu orthodoxes.

Un comportement volontairement énervant

Son attitude relativement désinvolte fait tourner la tête à tous ses adversaires, Alan Rickman en tête. Ce dernier campe ici un terroriste tour à tour inquiétant et redoutablement fourbe, passant de la courtoisie la plus charmante à la froideur la plus expéditive.

On n’a toujours pas parlé de l’histoire au passage : flic new yorkais fraichement débarqué à Los Angeles, Bruce Willis rejoint sa femme à une fête de fin d’année à son bureau (une tour moderne d’une quarantaine d’étages).

Surgit alors une bande de terroristes de l’ex-RDA (on est à la fin des années 80) dont les traits sont un peu caricaturaux (l’allemand qu’ils parlent entre eux est souvent intraduisible). Ces individus louches sont résolus à mener à bien une prise d’otages dans la fameuse tour. Mais toute cette belle mécanique va se gripper lorsque surgit le seul grain de sable possible : John Mc Clane.

Avec plus ou moins de finesse (la bombe balancée dans le puits d’ascenseur), il élimine un par un les gangsters et la plupart de leurs morts sont assez désopilantes à regarder. Il est à noter que la quasi-totalité des scènes d’action sont réalisées avec très peu d’effets numériques (il s’agit de vraies explosions et de vraies cascades).

Il mouille le marcel mais pas le reste

Petit truc à savoir : Bruce Willis se fera doubler dans toutes ses scènes d’action (même celle où il se retrouve dans la fontaine et où il ne se passe rien !) Je m’en excuse : ça va vous gâcher le mythe mais certainement pas le film ! Je ne vous spoile bien évidemment pas le final qui réserve quelques surprises. Et ce quand bien même on croit que tout va (enfin) se terminer.

Quatre suites suivront (deux réussies et deux autres moins). En général les spécialistes et les fans s’accordent à dire que 58 Minutes pour Vivre et Une Journée en Enfer sont les meilleures.

Mais rien ne sera plus vraiment comparable à Piège de Cristal, à tel point que le second de ces films se retrouvera à inclure une référence notable pour son intrigue. Je ne vous en dis pas plus si vous n’avez pas tout ou partie de ces films.

Yippee-ki-yay !

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Piège_de_cristal

George Michael “Faith” [1987]

Un classique à posséder dans sa discographie de toute urgence si vous ne l’avez pas encore ! Pourquoi ? Lisez la suite et on verra après.

Un bijou pop

Tout juste sorti de sa période Wham!, boys band avant l’heure où il chantait des tubes à la “Wake Me Up Before You Go Go“, “Careless Whisper” et “Last Christmas“, Georgio Kyriakos Panayiotou (plus connu sous le pseudonyme George Michael) sort en 1987 l’album Faith.

Malgré de remarquables productions qui viendront après, ce premier effort solo est probablement le meilleur disque de sa discographie. A classer parmi les incontournables des années 80, cet album est un joyau de musique pop au même titre qu’un Thriller de Michael Jackson, un Like A Virgin de Madonna ou encore Purple Rain de Prince.

Très varié et très bien réalisé (George Michael l’écrit presque seul, en joue une bonne partie et chante de façon remarquable), on est devant ce que la variété au sens noble du terme peut produite de mieux.

Joliment irrévérencieux

Cela débute par un titre pop/rock efficace s’ouvrant sur de l’orgue (le morceau titre), un autre sur fond de gospel inspiré (“Father Figure“) et le très osé et délicieusement irrévérencieux pour l’époque “I Want Your Sex“. Cette longue suite sensuelle aux nappes de synthés envoûtantes illustre au mieux la capacité de l’artiste de pouvoir pasteuriser la soul music sans pour autant la dénaturer. Du très grand George Michael.

On continue plus loin avec “One More Try“, splendide ballade intemporelle qui sied à merveille pour emballer tant ce titre à lui tout seul est idéal pour tout slow qui se mérite. Les autres titres de la face B du vinyle de l’époque sont tous très bons aussi. Mentions spéciales pour le sautillant “Monkey” et cette magnifique “Kissing A Fool“, ballade acoustique jazzy encore une fois servie par l’admirable voix du beau George.

Après le succès critique et public de Faith, George Michael continuera à sortir de très bons disques dans les années qui suivront. Mais ces dernières seront plus dures à vivre : la crise avec sa maison de disques, la mort d’un conjoint brésilien atteint du sida, le décès de sa mère… et le fameux le coming out qu’il avait dû faire suite à un attentat à la pudeur. Dans un “joli petit parc” pour reprendre son expression…

Les derniers moments paisibles

Quand on analyse sa vie avec du recul et encore plus attentivement depuis sa mort tragique en 2016 le jour de Noel (le comble pour l’interprète de “Last Christmas“), on observe alors avec amertume que la période de la fin des années 80 correspond aux derniers moments vraiment apaisés de sa vie avant que tous ces problèmes à rallonge ne viennent ternir le tableau.

Si vous appréciez à la fois l’homme et l’artiste, alors foncez les yeux fermés sur ce Faith qui restera un must dans votre collection de disques. Bien entendu ses musiques résonneront encore longtemps aux oreilles des mélomanes et des musiciens. Mais aussi de celles de tous les amoureux transis, des ménagères en mal de reconnaissance, des nostalgiques d’une époque révolue… et puis globalement de toutes autres personnes mélancoliques de tous âges et de toutes origines. C’est la force d’une grande musique.

Tracklist :
01 Faith (3:16)
02 Father Figure (5:36)
03 I Want Your Sex (Parts I & II) (9:24)
04 One More Try (5:50)
05 Hard Day (4:48)
06 Hand to Mouth (4:36)
07 Look At Your Hands (4:37)
08 Monkey (5:06)
09 Kissing a Fool (4:35)
10 Hard Day (Shep Pettibone remix) (6:29)
11 A Last Request (I Want Your Sex Part 3) (3:48)

→ Lien Wikipédia sur George Michael
https://fr.wikipedia.org/wiki/George_Michael

→ Un live notable : Concert Of Hope 1993
https://www.youtube.com/watch?v=KciYBWwSkGU

E D I T H D E N A N T E S

Le Test de Personnalité [Ma Psy #02]

Deuxième épisode de la web série “Ma Psy”.
Aujourd’hui le mode d’emploi du test de personnalité.

EDN ❤️🍺✌️🍀🌎🍇

+ d’infos sur la psychanalyse
https://fr.wikipedia.org/wiki/Psychanalyse

→ Episode 1 de la web série “Ma Psy”
https://www.youtube.com/watch?v=37GOO4TsiOs

→ Episode 3 de la web série “Ma Psy”
https://youtu.be/ZVEYhUdY6Bk

→ Vidéo « Présentation Chaîne EDITH DE NANTES »
https://www.youtube.com/channel/UCjC5QKj-w2Xm-F3vhEFt39A/featured

Quai d’Orsay [2010]

Une bande dessinée savoureuse à l’humour tordant, souvent sarcastique et toujours d’une infinie justesse. Parue en deux tomes en 2010 et 2011, cette œuvre de fiction n’en est pas vraiment une en fait. Petit coup de projecteur sur ses origines, ses personnages hauts en couleur et son intrigue.

Une expérience au ministère des Affaires étrangères

Pour les néophytes il faut tout d’abord savoir que le Quai d’Orsay désigne le siège du Ministère des Affaire étrangères français, situé à Paris le long du quai du même nom qui borde la Seine. L’un des deux auteurs de cette remarquable bande dessinée n’est d’autre qu’un ancien diplomate qui a œuvré au sein de ce prestigieux établissement : il s’agit d’Antonin Baudry qui sous le pseudonyme d’Abel Lanzac signe ce scénario qui se décline en deux volumes.

Le dessin est quant à lui assuré par Christophe Blain à qui on doit aussi les bandes dessinées Isaac le Pirate et Gus, séries toutes deux antérieures à Quai d’Orsay. Une adaptation cinématographie de cette bd a été faite par Bertrand Blier en 2012. Si le film est loin d’être mauvais, il faut tout de même reconnaître que le résultat final n’est pas aussi brillant que l’original papier.

Des personnages atypiques

Dans Quai d’Orsay nous suivons les mésaventures d’Arthur, jeune conseiller sans aucune expérience de la diplomatie ainsi que de la fonction publique d’Etat. Cela va évidemment lui jouer des tours. Mais il possède néanmoins un bon esprit de synthèse et arrive (non sans mal) à s’investir dans des tâches complexes et ce même lorsque tous les événements ont l’air de se liguer contre lui. On découvre alors non sans un certain plaisir jouissif les coulisses de cette vénérable institution.

Dès le début de l’histoire intervient le personnage un brin rocambolesque et terriblement grandiloquent d’Alexandre Taillard de Vorms, ministre à la taille aussi haute que son verbe et avatar flagrant de Dominique de Villepin. Ce dernier fut l’ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin entre 2002 et 2004.

Il existe grâce au coup de crayon de Blain une certaine ressemblance physique entre les deux personnages. Mais c’est surtout par sa prose, ses envolées, ses idées, ses sautes d’humeur et ses répliques aussi caustiques que cinglantes que la magie opère et que le réel et le fictif se croisent pour notre plus grand plaisir.

La guerre en Irak en toile de fond

Les auteurs ont situé l’action dans la période qui a précédé le début de la seconde guerre d’Irak de 2003. Ce pays est ici symbolisé par le Royaume du Lousdem, accusé par l’administration américaine en place de développer un programme d’armes de destruction massive. Tout l’enjeu pour la diplomatie française va être d’éviter une guerre qui sera selon le ministre “la mère de tous les conflits à venir“…

On y aperçoit d’ailleurs brièvement un autre avatar de diplomate. Il s’agit du secrétaire d’Etat américain à la Défense de cette époque (inspiré directement de Colin Powell) ainsi que l’ancien président américain George W. Bush et l’ancien président de la République Jacques Chirac (et avec lequel le ministre entretient une relation de forte connivence).

Héraclite, Mao et Hergé

Le personnage du ministre à lui seul est un peu l’étendard de l’œuvre, sa simple présence dans une pièce et ses (rares) silences étant toujours aussi éloquents que lorsqu’il se lance dans une de ses envolées lyriques dont il a le secret. Grand amateur de Lettres, il peut passer avec une facilité déconcertante d’Héraclite à Mao en passant par Hergé (la séquence où il évoque les aventures de Tintin à ses conseillers déprimés est tout simplement jubilatoire).

L’histoire suit d’abord Arthur, puis se concentre par moments uniquement sur le ministre. Surtout lorsque ce dernier se trouve dans des situations où le secret d’Etat prend le dessus. Le personnage d’Arthur et du ministre ne se croisent pas toujours, le ministère étant aussi le lieu de travail de toute une sorte de petite cour qui tourne autour d’eux. Et elle vaut le détour également. Coups bas, bons mots qui fusent, vannes sarcastiques rythment le quotidien souvent imprévu de ce vivier de matière grise qui a toujours un train de retard sur les raisonnements de leur bouillant chef.

Les langages

Le travail d’Arthur est simple mais délicat : la rédaction des “langages”. Soit toute la communication officielle du ministre. Il peut s’agit de discours officiels à l’étranger, de simples communiqués destinés à la presse lors d’une crise internationale ou autre événement de politique politicienne qui s’en approche.

Cela donne très souvent lieu à d’irrésistibles réunions informelles plus ou moins improvisées où les différents acteurs et actrices s’étripent cordialement sur une simple inversion de mots ou un vague synonyme “qui peuvent déclencher une crise internationale” selon Arthur.

Une énorme part du comique de situation découle de ces satanés langages. Ils provoquent à chaque fois l’impatience du ministre, lassé d’attendre que son discours soit prêt à temps mais aussi la relative inquiétude de son jeune conseiller qui doit s’y reprendre à de très nombreuses reprises pour que les versions finales soient millimétrées au poil pour son N+1.

Cela nous ressemble en fait

Bref on n’a pas le temps de s’ennuyer dans cette histoire où ces individus ne comptent plus leurs heures, où ils passent à côté de leur vie personnelle ou encore se retrouvent dans des situations qui n’ont rien à envier au monde du travail entre guillemets plus conventionnel.

A titre de comparaison cela me rappelle une expérience professionnelle que j’ai vécu personnellement pendant quelques années. Pas au service de la diplomatie de mon pays mais dans un cabinet de gestion immobilière. Le parallèle est même assez saisissant entre ces deux mondes : une activité permanente qui ne s’arrête jamais, une tension certaine, des bons mots entre équipes et collègues, des commentaires vachards et surtout… une tendance obsessionnelle à soigner en permanence les fameux langages avec la clientèle pour ne pas froisser cette dernière.

Un courrier, un mail, une conversation anodine… Tout devient un piège potentiel, un terrain miné, un conflit larvé qui n’attend souvent qu’une étincelle pour exploser. En fait Quai d’Orsay c’est un peu partout que cela existe. C’est un peu eux, et c’est un peu beaucoup nous.

→ Plus d’infos sur la série Quai d’Orsay
https://fr.wikipedia.org/wiki/Quai_d%27Orsay_(bande_dessinée)

→ Site officiel du Ministère des Affaires étrangères
https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/

Once Upon A Time In Hollywood [2019]

Si on comptabilise les deux Kill Bill comme deux films, Once Upon A Time In Hollywood est le dixième long métrage de Quentin Tarantino (contrairement à l’affiche officielle qui elle mentionne qu’il s’agit de son neuvième). Il est sorti au cinéma trois ans après Les Huit Salopards en 2016.

Encore une fois le réalisateur nous conte une de ces histoires originales dont il a le secret et qui est en lien direct avec son métier de cinéaste. Tarantino a toujours en effet eu un gros penchant pour parler dans ses films du cinéma et plus globalement du monde professionnel de l’image.

Il le fait soit de façon discrète comme la conversation entre John Travolta et Samuel L. Jackson sur les pilotes de séries télé dans Pulp Fiction ou celle entre les filles dans le restaurant dans Boulevard de la Mort. Soit de façon plus importante comme dans Inglourious Basterds où une partie entière de l’intrigue se déroule dans un cinéma d’époque en période de guerre sous l’Occupation.

Une tranche de vie

Ici Tarantino a choisi de nous délivrer une tranche de vie extraite du Hollywood de la fin des années 60, industrie cinématographique à part entière alors en pleine mutation tout comme la société américaine de l’époque qui est alors en plein flower power.

Son intrigue se concentre sur un duo en apparence un peu superficiel mais qui se révèlera comme un excellent ressort comique : une star de télévision un brin égocentrique qui commence à devenir sérieusement has been (excellent Leonardo DiCaprio) et son pote à tout faire un brin blasé de tout qui lui sert accessoirement de doublure cascades (désopilant Brad Pitt). Les deux comparses peinent à trouver leur place dans leur branche mais aussi dans un monde en évolution (ils n’apprécient guère le mouvement hippie qui est alors à son apogée).  

En parallèle on découvre par intermittence une seconde histoire introduite lorsque Rick Dalton (DiCaprio) s’aperçoit que son nouveau voisin immédiat n’est autre que Roman Polanski, alors jeune réalisateur en vogue et dont la femme de l’époque Sharon Tate (interprétée par une magnifique Margot Robbie) sera sauvagement assassinée ainsi que ses amis par des adeptes de la secte de la “Famille Manson” en août 1969.

Je ne vais pas plus loin car je risque de vous spoiler l’histoire si vous n’avez pas vu le film. Mais sachez d’avance que comme c’était le cas pour Inglourious Basterds, Tarantino s’est pris au jeu de réviser la vraie Histoire à sa sauce. Néanmoins cette technique n’enlève rien au cachet global du film et ce même lorsque le réalisateur prend ce tournant. Parti pris osé et qui a créé avant la sortie du film une petite polémique quand on connait la nature exacte de ces tragiques événements.

Un scénario bien ficelé truffé de gags savoureux

Once Upon A Time In Hollywood n’en reste pas moins un très bon film. Car il a été très bien écrit en amont, bien tourné et interprété par des acteurs au diapason habités par leur rôle : les deux héros notamment (chacun dans leur style) mais aussi les apparitions furtives des habitués de la bande à Tarantino comme Michael Madsen, Kurt Russel et Zoe Bell pour ne citer qu’eux. L’ensemble fonctionne à plein sans jamais lasser ou agacer.

Même si on ne connaît pas les tenants et aboutissants de cette sordide histoire, on peut néanmoins très bien apprécier ce film. La véritable histoire ne va servir que de trame de fond. En parallèle au récit principal, le film prend une seconde direction lors d’une intrigue qui va monter crescendo au fur à mesure des 161 minutes du film. Temps qu’on ne voit pas passer d’ailleurs tant son rythme est parfait. A l’inverse de la démesure sanguinaire d’un Kill Bill Volume 1, assurément le film le plus contemplatif depuis Jackie Brown sorti il y a tout juste vingt ans.

Cette comédie où les gags ne sont pas forcément là où on pense se déguste tout comme les héros se lâchent sur des cocktails très variés et pas que dans d’envoûtantes fêtes mondaines. A noter au passage la superbe séquence de la fiesta au Manoir Playboy (où apparait notamment un Steve McQueen désabusé interprété par Damian Lewis). Cette dernière est un instantané parfait de cette époque folle alors encore en pleine insouciance. Il s’agit entre autres d’une des meilleures images qui restent de ce film quand on y repense bien après.

Pas de spoil mais des liens

Je vous mets en lien quelques informations concernant les faits mentionnés dans l’article afin d’en savoir plus sur les tragiques événements dont s’est en grande partie inspiré le film. Comme précisé juste avant ces derniers peuvent en partie vous spoiler ce long métrage si vous ne l’avez pas encore vu.

A l’inverse vous pouvez aussi vous renseigner sur ces faits pour (entre guillemets) en apprécier les subtilités lors du visionnage de Once Upon A Time In Hollywood. Mais je vous aurai prévenu : âmes sensibles s’abstenir.

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Once_Upon_a_Time…in_Hollywood

→ Informations sur l’assassinat du 9 août 1969 perpétré par des membres de la Famille Manson
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sharon_Tate#Assassinat_par_la_«Famille»_Manson

→ Article sur Jackie Brown sur E D I T H D E N A N T E S
https://edithdenantes.com/index.php/2019/09/23/jackie-brown-1997/

Réagir dans l’Instant

Une réflexion sur le fait de réagir par impulsivité suite à une moquerie.

Lorsque l’on est sujet à moquerie il y a toujours un bref laps de temps très furtif qu’il faut savoir capter et plus important, maîtriser. Comment en effet ne pas se laisser aller à l’emportement le plus soudain lorsque votre égo et votre honneur sont en jeu ?

C’est tout sauf simple. Deux visions des choses s’opposent : faut-il ne rien dire ou faut-il répliquer ? Faut-il dans ce second cas le faire avec force ou en finesse ? Faut-il aller sur le même terrain que votre ennemi ou faut-il le dérouter en l’emmenant sur le vôtre ? Et plus grave : pendant que vous vous posez toutes ces questions, il est probable que la situation vous échappe déjà.

Etre original.e c’est pas un sacerdoce

Que vous soyez une personne un brin originale qui attire les regards comme moi ou non, avouez que c’est toujours agaçant lorsque vous êtes sujet à moquerie. Même en ayant le meilleur mental possible, même en étant quelqu’un de calme et apaisé, même en relativisant les faits en vous disant que votre adversaire est plus bête que vous, il y a parfois rien à faire. Cela ne peut vous laisser tout à fait indifférent.e.

Cela est d’autant plus frustrant lorsque bien évidemment cela vous arrive par surprise. On ne s’attend jamais complètement à subir une agression. Quelle qu’elle soit. Alors dans le cas d’une moquerie c’est évidemment moins grave qu’une violence physique puisque l’on ne risque normalement pas d’avoir de séquelles corporelles. Mais cela ne veut pas dire que le mal en est moins fort. Les mots peuvent bien plus blesser que les coups.

Des réactions prévisibles

Autre possibilité pour mieux gérer la situation : lorsque cette dernière est prévisible. En tant que travesti qui s’assume et qui peut se balader (à peu près) où bon lui semble, il est évident que de temps en temps je m’expose au feu de petits mots pas très cordiaux et relativement détestables d’individus qui le sont tout autant. Ce sont ces derniers qu’il faut savoir repérer avant d’être vu.e.

Par exemple lorsque je fais une sortie je fais toujours attention à tout un tas de choses. Les endroits où je vais, mes arrières, les gens que je croise, les voitures qui passent à mon niveau, les gens dans les files d’attentes, etc.

Minimiser les conflits

Lorsque je suis avec quelqu’un d’autre je relâche un peu en vigilance car j’estime qu’au sein d’un groupe il existe une sorte de bienveillance mutuelle (quelqu’un qui regarde toujours ce qui se passe un peu plus loin, un.e autre qui ferme la marche, etc.). Mais pour avoir la paix il faut quand même faire gaffe à pas mal de trucs. Pour des personnes comme moi cela limite la multiplication de situations compliquées (à défaut de ne plus en rencontrer).

Alors oui vous me direz que vivre ainsi ce n’est pas vraiment vivre. Passer sa vie à surveiller tout ce qui se passe et appréhender en permanence la prochaine altercation n’est pas conçu pour tout le monde. Et surtout pas pour les petits cœurs fragiles si vous avez tendance à trop verser dans l’émotion et/ou si vous êtes cardiaque.

A cela je dis tout simplement non. Car vivre de la sorte ce n’est pas vivre. Donc je vis quand même en dépit de certaines contrariétés prévisibles. Et vivre c’est foutrement bien plus important que quelques sarcasmes de personnes crasses qui vous entourent. 

→ Un petit lien instructif
https://fr.wikipedia.org/wiki/Impulsivité

→ Vidéo “Les Ennemis du Travesti #01 : Les Moqueurs”
https://www.youtube.com/watch?v=1MtwJLXAx3c

Jamiroquai “The Return Of The Space Cowboy” [1994]

Sorti à peine un an après le premier album Emergency On Planet Earth en 1993, The Return of the Space Cowboy est peut être le meilleur disque de ce groupe britannique de funk acid jazz qui a connu le succès interplanétaire dans les années 90 avant de se calmer un peu en seconde partie de carrière depuis le début des années 2010. Petit retour en arrière donc.

Une suite directe

Ce second album poursuit dans la veine du premier, savant mélange de funk teinté de jazz et de soul. Tout comme c’est le cas avec la chanteuse Sharleen Spiteri qui personnifie le groupe Texas, Jamiroquai est quant à lui personnifié visuellement par son chanteur/auteur/compositeur Jay Kay. C’est en effet lui qui avec la collaboration d’une excellente section rythmique est l’auteur de la quasi-totalité des titres de cet album ainsi que de tous ceux du répertoire du groupe (huit galettes au total à ce jour).

Ayant échoué sur concours à devenir le chanteur des Brand New Havies, il ne perd pas son temps et se consacre pleinement à développer son propre groupe. Suite au succès du premier album, une suite directe s’imposait. S’il ne regorge pas de tubes calibrés radio tels que “When You Gonna Learn” ou “Too Young To Die“, il n’en est pas moins bon pour autant. Le morceau titre bénéficiera au passage d’une version remixée par David Morales en 1996 qui deviendra alors un énorme tube de dance music.

Là ou The Return of the Space Cowboy est vraiment génial c’est dans son côté funk un brin déconstruit qui représente au mieux la façon dont a été conçu le disque. En effet on y retrouve quelques composantes qui ne sont pas sans évoquer la grande époque d’artistes tels que Parliament ou Funkadelic de George Clinton ou encore certaines productions des premiers jazzmen.

Un format qu’on ne reverra plus

Certains morceaux ont un format plus long qui ne se prête pas vraiment à des exploitations radiophoniques (“Just Another Story” fait presque 9 minutes). D’autres titres ne sont pas vocaux (“Journey To Arnhemland” est un instrumental tel qu’on n’en verra plus guère dans toute la carrière qui suivra de Jamiroquai). De plus certains titres comme “Light Years” ou “Scam” sont en partie déconstruits dans leur déroulement et proposent un son qui s’approche plus du jam (sorte d’improvisation funky du groupe)  que de chansons pop parfaitement prévisibles.

L’album d’après qui sortira en 1996 Virtual Insanity sera celui de la consécration mondiale et sera déjà très différent de l’aspect global de Return. N’en reste pas moins que le son Jamiroquai est ici des plus épurés, l’influence d’artistes comme Stevie Wonder ou George Clinton ayant énormément joué sur la façon d’écrire et de chanter de son leader qui a l’époque n’avait même pas encore la trentaine (et n’était pas encore connu pour ses frasques dans les tabloïds qu’il multipliera les années suivantes).

Bref si vous souhaitez un album à la fois contemplatif et gorgé de petits moments jouissifs (mention à “Stillness In Time” autre demi-tube en single), nous vous recommandons chaudement ce disque à la pochette lunaire mais à la musique solaire. 

Tracklist:
01 Just Another Story 8:48
02 Stillness In Time 4:15
03 Half The Man 4:48
04 Light Years 5:53
05 Manifest Destiny 6:19
06 The Kids 5:08
07 Mr Moon 5:28
08 Scam 7:00
09 Journey To Arnhemland (Instrumental) 5:19
10 Morning Glory 6:21
11 Space Cowboy 6:25

→ Site officiel
http://www.jamiroquai.com/

→ Lien wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jamiroquai

Distinction entre Travestissement et Transidentité [Le Genre pour les Nuls #05]

Vidéo inédite consacrée à la distinction entre le Travestissement et la Transidentité.

N’hésitez pas à commenter, liker, partager, etc.

Bon Visionnage.
Et Bon Quiz à partir de 05’10 pour tester si vous avez compris de quoi on parle entre 00’00 et 05’09!

E D I T H D E N A N T E S

+ d’Infos sur le Travestissement
https://fr.wikipedia.org/wiki/Travestissement

+ d’Infos sur la Transidentité
https://fr.wikipedia.org/wiki/Transidentité

+ d’Infos sur les mœurs et la communauté LGBT
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lesbiennes,_gays,_bisexuels_et_transgenres

“Indiana Jones et la Dernière Croisade” [1989]

Troisième volet des aventures de l’archéologue le plus célèbre du cinéma après L’Arche d’Alliance et Le Temple Maudit, Indiana Jones et la Dernière Croisade fait partie de ces rares films dont une des suites est égale sinon meilleure que le premier épisode.

Deux types de films

Steven Spielberg est réputé pour faire deux genres de cinéma. Le premier est celui dit sérieux : c’est celui où il a réalisé notamment des mélos très durs (La Liste de Schindler, Munich…) et des films de guerre (Il Faut Sauver le Soldat Ryan, Cheval de Guerre) et qui sont pour la plupart basés sur des histoires vraies. 

Le second est celui de l’entertainement, c’est-à-dire en créant du divertissement sur fond d’Histoire (1941, les Indiana), de science-fiction (E.T, Jurassic Park, Read Player One), de suspense (Duel, Les Dents de la Mer) ou d’aventure (Hook). Tous ces films ont pour point commun d’être des grands films qui ont marqué leur époque, tant par leurs récits respectifs que par leurs succès au box office.

La Dernière Croisade n’y fait pas exception et remporte haut la main la palme du divertissement familial car tous les éléments sont réunis pour un film qui détonne : de l’action bien dosée, du suspense, de l’humour, un zeste de romance, le tout sur fond d’entre deux guerres à la fin des années 30. Enfin il traite de la quête d’un artefact religieux de portée universelle d’une valeur inestimable : le Graal.

Une symphonie

Autre élément fondamental du long métrage : son rythme. L’action est menée tambour battant et même les quelques ralentissements se mettent en place comme des variations dans une symphonie. Car Spielberg se fait ici le chef d’orchestre d’une musique qui défile sans jamais paraître redondante.

Bien des années plus tard Spielberg confiera lors d’interviews données pour la promotion de son Tintin (coréalisé avec Peter Jackson) qu’il dévorait des bandes dessinées européennes lors du tournage du premier volet des aventures d’Indy. Et parmi ces dernières se trouvaient justement des tomes des meilleurs Tintin. La force d’Hergé son auteur avait été de toujours créer des histoires originales bien entendu. Mais aussi de parvenir tout au long de chaque épisode à créer une sorte de structure rythmique qui tenait en haleine (et pas que lors d’épisodes en deux parties comme Rackham ou Lune).

Dosage parfait

Il n’est pas surprenant de voir que Spielberg a su parfaitement digérer cela dans nombre de ses films d’entertainement. Pour produire des copies passionnantes à regarder, jamais ennuyeuses, toujours captivantes de bout en bout et par-dessus tout gorgées d’humour, tant dans ses scènes d’action (ici les scènes de poursuites en train, bateau, moto, avion et tank) que dans ses punchlines (“Elle parle en dormant” ou encore “Moi ça m’arrive tout le temps que l’on veuille me tuer“).

Toutes les citer ici prendrait trop de temps. Mais la dernière que j’ai mentionnée résume bien l’état d’esprit de l’univers des Indiana et le lien jubilatoire entre Harrison Ford qui l’interprète et son père campé par un Sean Connery tour à tour royal de flegme lors des situations les plus périlleuses ou irrésistible dans quelques tirades des plus judicieusement interprétées. Et cela n’empêche pas enfin de voir un fugace instant dramatique, furtif mais nécessaire, où les deux évoquent le tendre souvenir d’un être cher perdu il y a fort longtemps…

Bon allez dépêchez-vous de le voir sinon je vous le sploile !

E D I T H D E N A N T E S

→ Lien Wikipédia sur le film
https://fr.wikipedia.org/wiki/Indiana_Jones_et_la_Dernière_Croisade

La Transidentité : Définition [Le Genre pour les Nuls #04]

Vidéo inédite consacrée à la Transidentité.

N’hésitez pas à commenter, liker, partager, etc.

Bon Visionnage.
Et Bon Quiz à partir de 05’02 pour tester si vous avez compris de quoi on parle entre 00’00 et 05’01!

E D I T H D E N A N T E S

→ Infos sur la Transidentité
https://fr.wikipedia.org/wiki/Transidentité

→ Infos sur les mœurs et la communauté LGBT
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lesbiennes,_gays,_bisexuels_et_transgenres

→ Infos sur le Travestissement
https://fr.wikipedia.org/wiki/Travestissement