Jamiroquai “The Return Of The Space Cowboy” [1994]

Sorti à peine un an après le premier album Emergency On Planet Earth en 1993, The Return of the Space Cowboy est peut être le meilleur disque de ce groupe britannique de funk acid jazz qui a connu le succès interplanétaire dans les années 90 avant de se calmer un peu en seconde partie de carrière depuis le début des années 2010. Petit retour en arrière donc.

Une suite directe

Ce second album poursuit dans la veine du premier, savant mélange de funk teinté de jazz et de soul. Tout comme c’est le cas avec la chanteuse Sharleen Spiteri qui personnifie le groupe Texas, Jamiroquai est quant à lui personnifié visuellement par son chanteur/auteur/compositeur Jay Kay. C’est en effet lui qui avec la collaboration d’une excellente section rythmique est l’auteur de la quasi-totalité des titres de cet album ainsi que de tous ceux du répertoire du groupe (huit galettes au total à ce jour).

Ayant échoué sur concours à devenir le chanteur des Brand New Havies, il ne perd pas son temps et se consacre pleinement à développer son propre groupe. Suite au succès du premier album, une suite directe s’imposait. S’il ne regorge pas de tubes calibrés radio tels que “When You Gonna Learn” ou “Too Young To Die“, il n’en est pas moins bon pour autant. Le morceau titre bénéficiera au passage d’une version remixée par David Morales en 1996 qui deviendra alors un énorme tube de dance music.

Là ou The Return of the Space Cowboy est vraiment génial c’est dans son côté funk un brin déconstruit qui représente au mieux la façon dont a été conçu le disque. En effet on y retrouve quelques composantes qui ne sont pas sans évoquer la grande époque d’artistes tels que Parliament ou Funkadelic de George Clinton ou encore certaines productions des premiers jazzmen.

Un format qu’on ne reverra plus

Certains morceaux ont un format plus long qui ne se prête pas vraiment à des exploitations radiophoniques (“Just Another Story” fait presque 9 minutes). D’autres titres ne sont pas vocaux (“Journey To Arnhemland” est un instrumental tel qu’on n’en verra plus guère dans toute la carrière qui suivra de Jamiroquai). De plus certains titres comme “Light Years” ou “Scam” sont en partie déconstruits dans leur déroulement et proposent un son qui s’approche plus du jam (sorte d’improvisation funky du groupe)  que de chansons pop parfaitement prévisibles.

L’album d’après qui sortira en 1996 Virtual Insanity sera celui de la consécration mondiale et sera déjà très différent de l’aspect global de Return. N’en reste pas moins que le son Jamiroquai est ici des plus épurés, l’influence d’artistes comme Stevie Wonder ou George Clinton ayant énormément joué sur la façon d’écrire et de chanter de son leader qui a l’époque n’avait même pas encore la trentaine (et n’était pas encore connu pour ses frasques dans les tabloïds qu’il multipliera les années suivantes).

Bref si vous souhaitez un album à la fois contemplatif et gorgé de petits moments jouissifs (mention à “Stillness In Time” autre demi-tube en single), nous vous recommandons chaudement ce disque à la pochette lunaire mais à la musique solaire. 

Tracklist:
01 Just Another Story 8:48
02 Stillness In Time 4:15
03 Half The Man 4:48
04 Light Years 5:53
05 Manifest Destiny 6:19
06 The Kids 5:08
07 Mr Moon 5:28
08 Scam 7:00
09 Journey To Arnhemland (Instrumental) 5:19
10 Morning Glory 6:21
11 Space Cowboy 6:25

→ Site officiel
http://www.jamiroquai.com/

→ Lien wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jamiroquai

Auteur : Edith de Nantes

Personnage Libre. C'est déjà bien mais c'est perfectible.