Seal “IV” [2003]

Voilà un disque qui se laisse apprécier. Il s’agit du quatrième LP de Seal. Sous un titre un brin simpliste se cache une petite pépite des années 2000 qui se savoure comme du nectar.

Un enfant naturel

Seal a souvent été considéré comme une sorte d’enfant naturel de grands noms de la soul music, de Marvin Gaye à Curtis Mayfield en passant par Stevie Wonder ou encore les Temptations. Sa voix chaude et ses compositions soignées (l’album II en 1994 avec “Kiss From A Rose“) en ont fait une des plus belles voix noires de la scène britannique des années 90 et 2000.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il a enregistré deux albums complets de reprises de standards soul en 2008 et 2012. Mais la galette qui nous intéresse aujourd’hui est antérieure à ces disques et est une production de sa main.

Pas de nouvelles pendant cinq ans

Lorsqu’il sort fin 2003 ce quatrième opus intitulé sobrement IV, Seal revient sur le devant de la scène après une pause de cinq années sans nouvel album. Hormis “Les Mots” un duo notable avec Mylène Farmer en 2001, il n’avait en effet pas proposé de nouveau matériel depuis Human Beings en 1998, album très beau mais peut être un peu trop mélancolique et qui n’avait pas trouvé son public à ce moment-là.

IV est un peu l’exact opposé du précédent album du colosse à la voix d’or. Résolument positif et proposant le meilleur contenu depuis II en 1994 et le plus varié depuis ses débuts en 1991 sur son premier album éponyme (“Crazy“, “Killer”), ce disque est un petit bijou de pop soul.

Une collection de chansons

Il alterne subtilement titres festifs (“Get It Together” qui ouvre la tracklist ou “Waiting For You” beaux comme du Marvin Gaye) et ballades qui tuent : le tube “Love’s Divine“, la puissante “Don’t Make Me Wait”  ou la délicate “Touch” (dont la version acoustique parue un an après sur un best of est encore meilleure).

On a aussi droit à des morceaux qui détonnent un peu dans la musique habituelle de Seal comme le magnifique “Where There’s Gold” où sa voix prend des envolées rasta ou encore “My Vision” qui est truffé de multiples effets sonores qui amplifient considérablement le titre pour en faire un must en concert.

Par la suite, Seal continuera de sortir d’autres albums. Même si ces derniers sont très corrects, aucun d’eux jusqu’ici n’a pu égaler IV, arrangé pour la dernière fois par le légendaire producteur Trevor Horn, ex-membre des Buggles et de Yes et responsable parmi moults productions du son de Frankie Goes To Hollywood ou de Grace Jones.

Peut être que cette relative baisse de qualité possède un lien avec la fin de cette collaboration ? Qu’importe. Le mieux est d’écouter ou de réécouter ce disque essentiel qui restera encore pour longtemps un grand album de soul moderne et qui devrait fort logiquement très bien vieillir.

A prolonger en live

Enfin un autre album notable de Seal est à noter pour prolonger le plaisir. Sorti en 2006 et intitulé A Night To Remember, il s’agit d’ un concert enregistré en Allemagne avec l’aide d’un orchestre philarmonique au complet qui réinterprète tubes reconnus et titres plus discrets dans des versions de toute beauté.

Et bien évidemment une place importante est accordé dans le concert à ce quatrième album sorti quelques années avant. Cela permet de donner une épaisseur encore plus notable à cette impeccable production.

Tracklist:
01. Get It Together (4:25)
02. Love’s Divine (4:35)
03. Waiting for You (3:44)
04. My Vision (4:48)
05. Don’t Make Me Wait (4:32)
06. Let Me Roll (3:53)
07. Touch (5:22)
08. Where There’s Gold (5:12)
09. Loneliest Star (4:06)
10. Heavenly… (Good Feeling) (5:02)
11. Tinsel Town (5:52)
12. Get It Together (Reprise) (1:06)

→ Site officiel
http://www.seal.com/

→ Lien wikipédia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Seal

Auteur : Edith de Nantes

Personnage Libre. C'est déjà bien mais c'est perfectible.